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Analyse comparée des transformations opérées par la traction animale et la motorisation agricole dans les systèmes agraires des zones cotonnières du Mali, du Burkina Faso et du Nord de la Côte d'Ivoire. Projet de recherche conjoint CIRAD/CIRES/CMDT/IAM/INERA. Dossier d'aide MRES/DSA 09 n. 84L0882. Rapport final

Bigot Yves. 1989. Analyse comparée des transformations opérées par la traction animale et la motorisation agricole dans les systèmes agraires des zones cotonnières du Mali, du Burkina Faso et du Nord de la Côte d'Ivoire. Projet de recherche conjoint CIRAD/CIRES/CMDT/IAM/INERA. Dossier d'aide MRES/DSA 09 n. 84L0882. Rapport final. Montpellier : CIRAD-MESRU, 76 p.

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Résumé : A raison de quelques 350 000 boeufs de trait et 550 petits tracteurs actuellement utilisés, la diffusion de l'équipement agricole en zones soudanaises du centre de l'Afrique de l'ouest se fait dans quatre conditions d'environnements spécifiques. Des avantages naturels permettant à la fois une réussite relativement sûre des cultures annuelle s surtout du cotonnier ainsi que le travail du sol, l' élevage bovin et l'essouchage assez facile pour le passage des instruments mécanique Une organisation sociale du travail qui connaît des formes d'efficacité originelle en culture manuelle s'élargissant très rapidement à la combinaison du travail manuel avec l'équipement : division du travail mais contrôle centralisé de celui-ci en exploitations dépassant en moyenne la dimension d'un ménage restreint. La maîtrise du crédit, assurée par la culture du cotonnier sous contrat, Et un espace foncier généralement non saturé ce qui entraîne des conditions d'évolutions spécifiques. En effet il n'y a aucune substitution du cotonnier aux cultures d'autoconsommation et aucune substitution globale de l'équipement à la force de travail lorsque le cotonnier apparaît et que l'équipement progresse dans une agriculture d'autoconsommation principalement basée sur les céréales ' Les cultures céréalières d,' autoconsommation demeurent. Elles continuent de jouer un rôle essentiel pour l'alimentation au moindre coût financier en présence de marchés d'approvisionnement peu structurés. L'introduction de la culture cotonnière puis de la traction animale et ensuite de la petite motorisation s'accompagne d'accroissement s des superficies cultivées par personne qui sont successivement de l'ordre de 40, 20 et 50 % avec augmentation du travail manuel notamment des femmes et des enfants. Le travail manuel reste essentiel, pour la récolte peu productive d'un coton de qualité alors que l'importance relative de la culture cotonnière dans les assolements s'amplifie par suite de marchés de production également peu structurés sauf pour le coton. L'équipement est acquis pour être utilisé de manière sélective et progressive aux périodes et aux niveaux de puissance les plus avantageux. Le trait est ainsi d'abord utilisé pour le travail du sol qui devient plus rapide et moins pénible qu'à la main, tout en étant possible grâce à des jours disponibles suffisants. Puis la motorisation nouvelle se porte ensuite également de façon préférentielle sur le travail du sol et la traction animale en présence de la motorisation généralement ne disparait pas car en plus de ses effets induits sr l'élevage, la présence de la traction animale augmente l'efficacité des combinaisons productives où la motorisation est présente. Elle évite d'utiliser les tracteurs à des tâches pour lesquelles ils ne présentent pas d'avantage, tandis que, de nombreuses tâches restent plus avantageusement réalisables à la main. Dans ces conditions, les exploitations de tailles démographiques élevées disposent d'une rente en travail qui commence à s'extérioriser avec l'introduction du cotonnier en culture manuelle puis s'affirme avec le caractère moins divisible de l'équipement. Celui-ci permet de mobiliser la main d'oeuvre familiale disponible et donne lieu à un biais démographique dans sa diffusion. Les exploitations les plus grandes en population accèdent en premier à l'équipement. L'accumulation nouvelle en cheptel de trait, en équipements de traction animale puis de petite motorisation, s'insère parfaitement dans les mécanismes préexistants d'accumulation dans la force de travail et dans les troupeaux. Puis lorsque l'équipement en traction animale des grandes exploitations est suffisamment dense, un marché du travail mécanisé se structure contre du travail manuel provenant des petites exploitations peu équipées; et ce marché s'amplifie avec des possibilités de mise en place des cultures dépassent de plus en plus les capacités de récoltes de la main d'oeuvre familiale, notamment en motorisation. Ainsi en présence du caractère relativement différable de la réco1te du coton, la rente en travail des exp1oitations 1es plus grandes en force de travail familial et les plus équipées tend à s'élargir de la force de travail familial au travail salarie des individus se trouvant dans les exploitations petites et les moins équipées. Mais les informations dont on dispose pour le nord Côte d'Ivoire permettent de montrer que la productivité du travail manuel progresse néanmoins ce qui est en quelque sorte inespéré, incite aux défrichements, a l'essouchage et à l'équipement. Et ces informations montrent également que le salariat serait rémunéré au même taux que ce qui reste à la main d'oeuvre familiale pour son travail sur l'ensemble de l'année. Des données disponibles dans le temps font également apparaître que les structures sociales de la production ne sont pas figées en allant dans le sens d'une différenciation sociale systématiquement croissante. Les grandes exploitations sont soumises aux risques de leur structuration par segmentation de certains des ménages qui les constituent, sans que ceci se produise au rythme que l'on pourrait penser. L'avantage de rester groupés autour des mêmes matériels semble jouer en faveur d'une stabilité inattendue. Mais il apparait également que certaines exploitations de cultures manuelles peuvent accéder à l'équipement après qu'elles aient d'abord suffisamment capitalisé de force de travail en cultures manuelles. Il y a donc possibilité d'accéder à l'équipement au cours du temps, au fur et à mesure que l'accumulation en travail s'effectue tout d'abord. La motorisation s'avère inutile à l'amélioration des performances cotonnières. Celles-ci passent par une culture soignée sur des petites surfaces semées tôt (semoirs en traction animale), recevant des restitutions animales et donnant lieu à une récolte de qualité au moindre coût financier de récolte (30 ares de cotonniers par personne maximum environ). 1 Mais des rendements en coton élevés sur de petites surfaces par personne ne suffisent pas non plus à financer la motorisation. L'efficacité de celle-ci apparaît tributaire de la commercialisation des vivriers et d'une densité en cheptel de trait qui soit aussi grande que possible. Cette densité du trait est encore très insuffisante dans la majorité des cas alors qu'elle permettra l'essouchage préalable, des effets induits sur l'élevage et l'apparition d'un marché du travail à l'entreprise où l'utilité générale des tracteurs procèdera de leur capacité à concurrencer la traction animale peu coûteuse pour les mêmes travaux. Dans la mesure où les marchés de production demeurent peu structurés pour les autres produits que le coton ceci signifie alors qu'i l y 8 intérêt public à ce que les actions cotonnières se poursuivent en étant plutôt liées à la traction animale et aux actions sur l'élevage qu'à des actions sur les cultures vivrières et la motorisation qui depuis qu'elles ont été entreprises n'ont guère connu de résultats probants. Quant à la poursuite des investigations dans la grande région, ce sont les analyses des conditions de répartition du produit agricole entre le individus, ainsi que de l'économie de l' élevage, de la structuration effective des marchés des vivriers et du travail mécanisé à l'entreprise, qui semblent désormais prioritaires, de façon A ce que soient mieux fondés les conseils et les politiques en matières d' équipement en traction animale d'abord, d'élevage ensuite, puis sur les cultures vivrières et en dernier lieu sur la motorisation.

Mots-clés Agrovoc : mécanisation, organisation du travail, productivité du travail, Gossypium, structure agraire, énergie animale

Mots-clés géographiques Agrovoc : Mali, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Zone soudano-sahélienne

Mots-clés complémentaires : Traction animale, Motorisation

Classification Agris : E90 - Structure agraire
N20 - Machines et matériels agricoles
F01 - Culture des plantes

Auteurs et affiliations

  • Bigot Yves

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Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/376250/)

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