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Contraintes physiques et socio-économiques à l'intensification agricole dans le village de Naki-Est au Nord-Togo

Pouzet Denis. 1994. Contraintes physiques et socio-économiques à l'intensification agricole dans le village de Naki-Est au Nord-Togo. In : Fertilizer investment for soil fertility restoration in West Africa : Final report. IFDC-Division Afrique. Muscle Shoals : IFDC, 48-8 p.

Chapitre de rapport
Texte intégral non disponible.

Autre titre : Physical and socio-economic constraints to agricultural intensification in the village of Naki-Est in North-Togo

Résumé : Un projet de restauration de la fertilité des sols a été conduit à l'échelle du village dans trois zones agro-écologiques de l'Afrique de l'Ouest, dont la savane Soudano-Guinéenne du Nord Togo, abordée dans cette étude. L'objectif est de préciser dans quelle mesure l'utilisation de masse de fertilisants minéraux et organiques est envisageable pour pallier à l'épuisement de sols, que l'accroissement de la pression démographique conduit à surexploiter. La cible principale de l'étude est la production vivrière. Ce rapport fait le point de trois années d'enquêtes socio-économiques axées sur l'analyse économique de l'utilisation d'engrais, l'utilisation réelle de l'engrais et du fumier et le fonctionnement des exploitations agricoles vis à vis de l'utilisation des intrants. De nombreux facteurs de mésentente sociale sont un frein à l'édification des structures collectives nécessaires à la solution des problèmes de crédit et d'approvisionnement en engrais minéraux. Le financement des engrais minéraux nécessite des transferts de revenus entre les cultures monétaires et vivrières. Des cultures mixtes, consommables et monétaires comme le maïs sont bien adaptées à cette problématique, mais présentent l'inconvénient de réduire la demande en travail par rapport aux céréales traditionnelles. Le potentiel de transfert de fertilité lié à l'élevage est largement sous exploité. La modernisation de l'élevage (bovin et petits ruminants) doit permettre d'accroître les revenus monétaires pour financer la fertilisation minérale. Elle doit aussi permettre de développer la production de fumier et conduire ainsi à une économie en intrants onéreux. La prise en compte de la diversité socio-économique et structurelle des exploitations agricoles est un facteur de réussite des opérations de développement. Trois groupes cibles correspondant aux propriétaires de culture attelée, aux exploitations de moins de 6 actifs n'utilisant pas la culture attelée, et aux exploitations de plus de 6 actifs, pouvant emprunter la culture attelée, permettent de concilier la capacité théorique à investir (typologie) et l'utilisation réelle d'engrais. Les services de développement peuvent ainsi bâtir des recommandations adaptées à chaque groupe. Cette typologie établie à partir des caractéristiques de deux villages éloignés devrait pouvoir s'appliquer aux autres villages de la région inclus dans un système de production comparable. Elle présente l'avantage d'être bâtie sur deux variables aisément mesurables avec des moyens très limités. La prise en compte de la diversité à l'intérieur de l'exploitation montre clairement que la gestion de la fertilité ne peut être homogène. Une fraction limitée à 17% des surfaces cultivées ne présentent pas de contraintes à l'utilisation des engrais minéraux et organiques. L'engrais minéral n'est applicable sans contraintes que sur 20% des surfaces, et sur 28% des surfaces si on inclut les contraintes que la culture du cotonnier permet de surmonter. L'équilibre dumilieu nécessite une profonde métamorphose qui pourrait impliquer la commercialisation des terres et qui nécessite la création d'emplois agricoles. Il s'agit de concilier la capacité des paysans à gérer la fertilité avec le domaine qu'ils exploitent. L'un des problèmes à résoudre est celui des agriculteurs sans ressources voire sans connaissances suffisantes, qui ne peuvent gérer convenablement la fertilité de leur exploitation. Les résultats économiques de l'utilisation des engrais sont juste acceptables, avec des engrais subventionnés, et des productions de peu de valeur commerciale. Un protectionnisme progressif des productions alimentaires locales, serait apte à en revaloriser les prix. Ceci est d'autant plus souhaitable que les subventions accordées aux engrais ont peu de chances de se perpétuer. Leur suppression sans revalorisation des prix des productions agricoles condamnerait de manière certaine l'utilisation d'engrais sur les cultures vivrières. Il y a là, dans de court délai

Mots-clés Agrovoc : fertilité du sol, gestion de l'exploitation agricole, environnement socioéconomique, fertilisation, engrais, coût, fumier

Mots-clés géographiques Agrovoc : Togo

Classification Agris : P35 - Fertilité du sol

Auteurs et affiliations

  • Pouzet Denis, CIRAD-CA (TGO)

Autres liens de la publication

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/486546/)

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