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Etude de cas : riz pluvial d'altitude. Madagascar

Breumier Paloma, Raboin Louis-Marie, Ramanantsoanirina Alain, Vom Brocke Kirsten, Ramarosandratana Arline, Marquié Catherine, Dabat Marie-Hélène. 2017. Etude de cas : riz pluvial d'altitude. Madagascar. Montpellier : CIRAD-PERSYST, 177 p.

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Résumé : Contexte. La région Vakinankaratra qui constitue le périmètre géographique de l'étude d'impact est située sur les Hautes Terres de Madagascar. Elle est densément peuplée et ses agriculteurs cultivent traditionnellement du riz irrigué. La pression foncière est forte et les possibilités d'aménagement de nouvelles rizières sont faibles. Les rizières héritées et partagées depuis des générations deviennent de plus en plus exigües. La raréfaction des ressources productives et l'insécurité alimentaire entrainent une emprise de plus en plus forte de l'agriculture sur les terres de Tanety (terres de montagne non inondées). Dans ce contexte d'agriculture de subsistance, le riz est au centre des objectifs de production. Pour répondre à la demande croissante de riz, le FOFIFA et le CIRAD se sont associés au cours des années 80 pour créer les variétés de riz pluvial adaptées aux conditions d'altitude (au-dessus de 1300 m). Une vingtaine de variétés ont été créées et diffusées depuis le milieu des années 1990quiont permis de repousser la frontière de la culture du riz pluvial au-delà de 1800 m d'altitude. Partant de zéro, la culture du riz pluvial d'altitude (RPA) concernait déjà 36% des exploitations en 2005 puis71% en 2011.MéthodologieLa démarche ImpresS, d'évaluation des impacts de la recherche est participative. Dans la phase de préparation, l'analyse bibliographique a été couplée avec des entretiens exploratoires pour construire le récit de l'innovation et établir les premières hypothèses d'impact. Un atelier participatif (impliquant partenaires, représentants OP, paysans) a ensuite permis de valider le récit et de faire émerger une première série d'hypothèses d'impact. Des entretiens semi directifs ont ensuite été conduits auprès de 45 paysans, 5 décortiqueurs et 10 commerçants pour valider les éléments du récit et confirmer ou compléter les impacts déjà identifiés. Les impacts ont été hiérarchisés et des indicateurs ont été déterminés pour leur mesure. La mesure des impacts a été réalisée par enquête dans 112 exploitations de quatre villages. Cet échantillon n'est pas représentatif de la région dans son ensemble. En effet, la superficie moyenne cultivée par personne y était de 35 ares alors que le recensement agricole (MAEP, 2007) indiquait 11 ares pour l'ensemble du Vakinankaratra en 2005. Quatre classes d'agriculteurs ont donc été définies dans l'échantillon en fonction de la quantité de riz pluvial produite par personne : classe 1 >150kg, 2 entre 80 et 150 kg, 3 entre 30 et 80 kg et 4 moins de 30 kg. Les exploitations des classes 3 et 4, de taille plus modeste en général, seraient donc plus représentatives de la majorité des exploitations de la région. Ces différentes classes sont utilisées comme grille de lecture pour évaluer l'importance relative des impacts. Impacts identifiés et mesurés. Augmentation de la production de riz:-L'augmentation de la production de RPA est indépendante et complémentaire de la riziculture irriguée. D'ailleurs, la riziculture irriguée a peu évoluée pendant la période qui nous intéresse (seuls 32% des exploitants ont connu une évolution, 61% positivement et 39% négativement). De plus, il existe une corrélation positive entre production de RPA et production de RI. -85% des agriculteurs ont déclaré avoir augmenté leur production de RPA depuis leurs débuts avec cette culture. -En moyenne, dans notre échantillon, l'augmentation de la production de riz liée au RPA correspond à 108 kg par personne et par exploitation. Cela recouvre de grandes disparités entre les différentes classes: 304 kg (classe 1), 105 kg (classe 2) et 52 kg et 19 kg pour les classes 3 et 4 respectivement qui sont les plus représentatives du paysannat de la région. Réduction de la période de soudure-La réduction du nombre de mois d'achat de riz concerne tous les types d'agriculteurs mais elle est plus importante pour les classes qui produisent le plus de RPA: 4.9 mois (classe1), 4.8 mois (classe 2), 3 mois (classe 3) et 2.8 mois (classe 4). Globalement, seuls 14% ont connu une réduction de plus de 6 mois. - Cette réduction ne permet pas d'atteindre l'autosuffisance en particulier pour les exploitants des classes 3 et 4 avec 7% et 0% d'entre eux respectivement qui atteignent l'autosuffisance (n'achètent jamais de riz).-Globalement 65 % des exploitants interrogés ont réduit leurs achats de riz pendant la période de pic des prix en fin de période de soudure mais cet impact est lié à la précocité relative du RPA par rapport au RI. Il dépend donc du calendrier du RI dans chaque village. Dans notre enquête, dans les 3 villages ou RPA est plus précoce, 90% des agriculteurs ont réduit leurs achats en pic de prix. 8% seulement dans le village ou les dates de récolte sont similaires entre RI et RPA. Augmentation des ventes de riz. L'évolution la plus importante concerne les agriculteurs du type 1(9% vendaient du riz avant le RPA, ils sont 86% à le faire maintenant). Avant le RPA, ils vendaient d'autres cultures. En revanche l'évolution est la plus faible pour les agriculteurs du type 4. Ils étaient 38% à vendre du riz avant le RPA et ils sont 58% maintenant. Ils continuent à être contraints de vendre pour faire face à des imprévus ou à des besoins quotidiens incontournables (huile, sel, écolage...). Développement de l'élevage Pour 69% des agriculteurs, le RPA a contribué au développement de l'élevage car pour 48 % d'entre eux les économies réalisées sur l'achat de riz leur ont permis d'investir dans l'élevage et aussi pour 29% d'entre eux grâce à la contribution directe du RPA à l'alimentation du bétail (pailles). Augmentation de la tranquillité d'esprit. Cette amélioration qui est perçue unanimement (100% des exploitants) est associée principalement à la diminution de la nécessité d'acheter du riz (62%) et à la hausse de leur autoconsommation (15%) qui leur permet de dégager des marges de manoeuvres pour développer d'autres activités (14%), investir (14%) car ils peuvent vendre du riz (14%) et ont moins besoin de chercher d'autres sources de revenu (6%) ou de réaliser des travaux extérieurs journaliers (7%).

Classification Agris : F01 - Culture des plantes
A50 - Recherche agronomique
U30 - Méthodes de recherche

Auteurs et affiliations

  • Breumier Paloma, ISTOM (FRA)
  • Raboin Louis-Marie, CIRAD-PERSYST-UPR AIDA (FRA)
  • Ramanantsoanirina Alain
  • Vom Brocke Kirsten, CIRAD-BIOS-UMR AGAP (MDG)
  • Ramarosandratana Arline
  • Marquié Catherine, CIRAD-PERSYST-UPR AIDA (FRA)
  • Dabat Marie-Hélène, CIRAD-ES-UMR ART-DEV (BEL) ORCID: 0000-0002-9938-1792

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/583796/)

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