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Systèmes de culture et pratiques paysannes à Mayotte : quelles perspectives pour les systèmes à base de couverture végétale ?

Chabierski Stéphane. 2003. Systèmes de culture et pratiques paysannes à Mayotte : quelles perspectives pour les systèmes à base de couverture végétale ?. Montpellier : CNEARC, 132 p. Mémoire d'ingénieur : Agronomie tropicale : Centre national d'études agronomiques des régions chaudes

Mémoire
Texte intégral non disponible.

Résumé : Les mahorais développent des systèmes d'activités particulièrement complexes dans lesquels l'agriculture occupe une place importante (21% du revenu global en moyenne). L'accès limité aux plaines fertiles oblige les agriculteurs à mettre en valeur des pentes dont les niveaux peuvent excéder 40%. Les systèmes de culture vivriers se caractérisent par la mise en place d'associations culturales diverses, à dominante de bananiers et de manioc, après brûlis, sur les coteaux. Ces systèmes itinérants, combinés à un taux de croissance démographique très important (5,7%), ont de lourdes conséquences sur l'équilibre écologique de l'île. Les Phénomènes d'érosion consécutifs à ces pratiques entraînent l'envasement du lagon, l'une des principales richesses de Mayotte. Par ailleurs, les systèmes de production actuels ne parviennent plus à satisfaire la demande en produits fi-ais de la population. Dans ce contexte, des expérimentations visant a proposer des systèmes à base de couverture végétale, comrne alternatives aux systèmes de défriche-brûlis, ont été mises en place par le CIRAD en milieu paysan. Notre étude, qui visait à évaluer la cohérence de ces dispositifs dans le contexte agricole locale, a révélé des pratiques potentiellement néfastes à renvironnement. Dans les systèmes à base d'associations culturales ou de manioc, le sol est laissé à nu à une période où les pluies sont particulièrement agressives, en première année de cycle. De plus, les pratiques de gestion de la fertilité organique et minérale des sols sont souvent limitées à de courtes jachères et à un paillage de résidus de sarclage. L'importante pression en adventices et les marques d'érosion visibles sur de nombreuses parcelles cultivées, constituent les principaux indicateurs de la non durabilité de ces systèmes. Toutefois, certaines pratiques agro-écologiques développées en milieu paysan, bien qu'a priori très peu répandues, mériteraient d'être valorisées par le CIRAD. Par exemple, l'utilisation de la légumineuse Cajanus cajan en rotation dans les systèmes de culture, devrait être intégrée dans les dispositifs expérimentaux rapidement. Les systèmes à base de couverture végétale peuvent, outre les bénéfices apportés à réchelle de la parcelle (limitation de l'érosion et de la pression en adventices), permettre d'assurer une plus grande flexibilité que les systèmes actuels. Différentes formes d'associations agriculture-élevage pourraient par ailleurs être envisagées. Ces avantages ne doivent toutefois pas masquer les contraintes qui pourraient remettre en cause leur adoption dans l'île. Un accès limité aux intrants, un manque de partenaires susceptibles d'assurer le relais entre recherche agronomique et milieu paysan, une mauvaise organisation des circuits de commercialisation agricoles, ainsi que des besoins en formation importants, constituent des freins potentiels que le programme doit prendre en considération.

Mots-clés Agrovoc : système de culture, pratique culturale, Musa, Manihot esculenta, terre en pente, couverture végétale, Cajanus cajan, rotation culturale, lutte antiérosion

Mots-clés géographiques Agrovoc : Mayotte, France

Classification Agris : F08 - Systèmes et modes de culture

Auteurs et affiliations

  • Chabierski Stéphane, CIRAD-CA-GEC (FRA)

Autres liens de la publication

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/513827/)

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