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Le marché domestique du sciage artisanal en République du Congo. État des lieux, opportunités et défis

Lescuyer Guillaume, Cerutti Paolo Omar. 2011. Le marché domestique du sciage artisanal en République du Congo. État des lieux, opportunités et défis. Jakarta : CIFOR, 38 p. (CIFOR Occasional Paper, 71) ISBN 978-602-8693-67-7

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Résumé : La République du Congo a adopté une loi forestière en 2000 qui met l'accent sur le secteur forestier industriel à grande échelle orienté vers l'exportation. Le bois d'oeuvre tiré d'une exploitation à plus petite échelle et tourné vers le marché intérieur a été négligé. Ce bois n'est pas enregistré dans les statistiques officielles et il est essentiellement produit sans titre valide. Or le Congo a paraphé en 2009 puis signé en 2010 l'Accord de partenariat volontaire (APV) avec la Commission européenne qui l'engage à assurer la légalité de toute la production nationale de bois d'ici à 2013. Si la préparation de la mise en oeuvre de l'APV est avancée pour les concessions forestières notamment dans la région septentrionale du pays, le secteur domestique du bois est encore largement ignoré dans ce processus. Ce rapport présente une évaluation quantitative et qualitative de ce marché intérieur du bois scié afin de dégager des options permettant sa légalisation et sa pérennité. Les estimations reposent sur un suivi permanent des entrées de sciages à Brazzaville entre août 2008 et novembre 2009, sur un suivi des flux de vente des sciages sur les marchés de Pointe Noire entre février et novembre 2009, et sur 62 entretiens réalisés avec des scieurs artisanaux dans quatre zones d'approvisionnement. Les estimations globales sur les ventes et la consommation de sciage pour une année sont récapitulées dans le tableau suivant. Si on exclut les sciages industriels vendus sur le marché domestique, la production de sciages informels dépasse le volume des exportations congolaises de sciages en 2009, année toutefois marquée par une crise de l'industrie forestière durant laquelle les exportations ont été deux fois inférieures au niveau moyen des cinq années précédentes. Ce sous-secteur emploie aujourd'hui un grand nombre de personnes, fournissant au moins 600 emplois directs permanents et 300 emplois occasionnels dans les deux villes. En zone rurale, l'activité de sciage artisanal produit au minimum l'équivalent de 2000 emplois directs. C'est largement inférieur à l'emploi généré aujourd'hui par le secteur industriel, estimé autour de 7500 emplois. Il s'agit d'une activité économique à part entière qui engendre un chiffre d'affaires annuel autour de 15 milliards de F.CFA, dont une partie alimente les économies rurales à hauteur de 3 milliards de F.CFA par an. Ces revenus en milieu rural proviennent de la vente des arbres par les propriétaires coutumiers et par les salaires versés aux manutentionnaires, à hauteur de 33 000 F.CFA par mètre cube de bois scié. Les autorités administratives déconcentrées bénéficient également de cette activité puisque la " parafiscalité " compose environ 18 % du coût de revient de la production de sciage artisanal en zone rurale, c'est-à-dire autour de 12 000 F. CFA/m3. Au total, ce sont environ 1,2 milliard de F.CFA qui sont indûment prélevés tous les ans par les représentants de certains services administratifs déconcentrés. Ce secteur du sciage artisanal fait face toutefois à plusieurs difficultés et menaces. Tout d'abord, l'exploitation actuelle semble mettre en cause la pérennité de la ressource puisque les scieurs parcourent des distances importantes pour accéder aux arbres et que ces derniers sont souvent de faible diamètre. Si les " bois rouges " sont majoritaires sur les marchés de Brazzaville et parviennent principalement par le fleuve Congo, les consommateurs de Pointe Noire privilégient l'okoumé (Aucoumea klaineana), notamment pour les coffrages. Deuxièmement, la réglementation forestière actuelle - principalement le permis spécial - semble peu en mesure d'attirer les scieurs informels vers la légalité. Une adaptation ou une révision des prescriptions légales serait utile pour faciliter l'accession à des pratiques légales. Cet accès facilité aux titres légaux d'exploitation devrait s'accompagner d'une professionnalisation des scieurs artisanaux, en termes techniques, financiers, et institutionnels. Enfin

Mots-clés Agrovoc : bois, marché, secteur informel, données de production, grume de sciage, emploi, gestion des ressources naturelles, sciage, commerce intérieur, production forestière, politique forestière, législation, Aucoumea klaineana

Mots-clés géographiques Agrovoc : Congo

Classification Agris : K10 - Production forestière
E72 - Commerce intérieur

Champ stratégique Cirad : Hors axes (2005-2013)

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Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/562655/)

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