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Proposition de système national du conseil rural. République du Niger – Haut-Commissariat à l'Initiative 3N " Les nigériens nourrissent les nigériens "

Rigourd Christophe, Djariri B., Dugué Patrick, Maman I., Derache P.. 2016. Proposition de système national du conseil rural. République du Niger – Haut-Commissariat à l'Initiative 3N " Les nigériens nourrissent les nigériens ". Montpellier : IRAM, 151 p.

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Rapport Stratégie conseil Rural Niger 2016 Version Finale.pdf

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Résumé : L'analyse historique du conseil rural au Niger montre qu'après une longue période de forte mobilisation de l'État de 1960 à 1998, culminant avec la mise en oeuvre du Programme de Renforcement des Services d'Appui à l'Agriculture, les pouvoirs publics se sont partiellement désengagés du conseil rural et les services techniques se sont repositionnés de fait sur leurs fonctions régaliennes. La situation actuelle du conseil rural est marquée par plusieurs éléments forts : (i) L'absence d'un système national unifié de conseil rural ; (ii) La pluralité et la diversité des dispositifs de conseil sur le terrain, dispositifs non coordonnés entre eux ; (iii) Globalement un faible taux de couverture des producteurs (encore plus faible pour les productrices) ; (iv) L'adéquation partielle offres/demandes-besoins de conseil rural ; (v) La très forte dépendance financière des différents dispositifs vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux et l'absence de mécanismes de financement innovants. L'absence constatée d'un système national de conseil rural est dû au fait que plusieurs fonctions transversales importantes sont actuellement peu ou pas remplies. Il s'agit en particulier des fonctions de pilotage stratégique, de coordination des dispositifs de terrain, de suivi-évaluation et capitalisation, de production de messages, de formation des conseillers et de recherche de financements. Il existe pourtant une pluralité et une diversité de dispositifs de conseil sur le terrain : dispositifs publics, dispositifs d'organisations professionnelles (OP), groupements de services conseil (GSC), centres de prestation de services (CPS), dispositifs des vétérinaires privés de proximité (SVPP), dispositifs d'ONG, etc. Ces dispositifs de terrain représentent une ri-chesse du point de vue des acteurs impliqués, des modalités de gouvernance et des méthodes/outils de conseil. Cependant ces dispositifs ne sont pas coordonnés entre eux et échangent peu d'informations. Malgré cette pluralité des dispositifs de terrain, le taux de couverture des producteurs reste faible, estimé à environ 1 conseiller pour 1000 producteurs en moyenne. Ce taux de couverture est de plus très variable d'une région à l'autre, d'un département à un autre dans une même région et d'une commune à une autre au sein d'un même département. Ce taux est plus élevé au sein des OP professionnelles possédant des dispositifs de conseil structurés. Malgré une relative diversité de modèles techniques de conseil, le conseil technique (ou vulgarisation technique) reste dominant, notamment avec la démarche de champ école. Les préoccupations économiques au niveau de la parcelle, du troupeau et encore plus de l'exploitation agricole sont peu / pas prises en compte. Il en résulte une adéquation partielle entre l'offre et les besoins de conseil. Si des compétences existent pour répondre aux besoins de base (alphabétisation, animation rurale, conseil technique de base, conseil en structuration d'OP, conseil de gestion aux OP), il n'en est pas de même pour répondre aux besoins plus avancés et pointus des OP professionnelles et des producteurs experts. Le conseil technique pointu, le conseil technico-économique, le conseil de gestion aux exploitations, les conseils d'entreprise et juridique aux OP, le conseil pour la gestion collective des ressources naturelles (eau, sol, parcours), ne sont actuellement pas disponibles au-delà de quelques expériences pilotes limitées. Il semble pourtant important de pouvoir mieux accompagner cette frange dynamique de producteurs ruraux et d'OP avancées, qui pourraient ainsi développer leurs activités et servir de "locomotive " et de modèle aux autres. Des be-soins spécifiques, comme ceux des pasteurs nomades et ceux des femmes et des jeunes, sont encore peu pris en compte. En revanche il y a quasi unicité du modèle financier : ces dispositifs de terrain dépendent pour l'essentiel de financements de bailleurs de fonds internationaux, à part quelques cas singuliers qui arrivent à s'autofinancer partiellement. La problématique du financement est donc une question centrale pour la mise en place d'un système national d'appui conseil : un mécanisme national de financement devra donc être mis en place pour financer, au moins partiellement, le conseil rural dans sa diversité. Ce diagnostic confirme certains éléments du diagnostic FAO/SDR de 2008-2010 : faible taux de couverture, activités de conseil des agents de terrain " diluées " dans d'autres fonctions, mélange des fonctions de conseil et de contrôle, dominance du conseil technique, absence de coordination, faible synergie entre le conseil et les autres services en particulier pour le crédit agricole, etc. Ce diagnostic montre en revanche des évolutions très significatives par rapport à la situation de 2008-2010 : importance quantitative et qualitative des dispositifs non publics de conseil portés par les OP, les GSC, les SVPP, émergence de producteurs experts et d'OP professionnelles exigeant des conseils plus pointus, émergence d'OP professionnelles en mesure d'être commanditaires, prestataires et bénéficiaires du conseil, lien entre conseil aux producteurs et conseil aux OP, renforcement du RECA et des CRA. Il est donc évident qu'on ne peut pas aujourd'hui refaire les mêmes choix qu'en 2010, voire qu'à l'époque du PRSAA.

Mots-clés libres : Conseil agricole, Politique publique, Exploitation familiale, Organisation de producteurs, Niger

Classification Agris : C20 - Vulgarisation
E10 - Économie et politique agricoles
E80 - Économie familiale et artisanale
E40 - Coopératives

Auteurs et affiliations

  • Rigourd Christophe, IRAM [Institut de recherches et d'applications de méthodes de développement] (FRA)
  • Djariri B., IRAM (FRA)
  • Dugué Patrick, CIRAD-ES-UMR INNOVATION (FRA)
  • Maman I., IRAM (FRA)
  • Derache P.

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/581448/)

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