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Is sustainable logging possible in Africa's dense forest?

Karsenty Alain. 2018. Is sustainable logging possible in Africa's dense forest?. Bois et Forêts des Tropiques, 336 : 3-5.

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Titre français : Une exploitation durable de la forêt dense africaine est-elle possible ?

Quartile : Q4, Sujet : FORESTRY

Résumé : This was the question raised in the early 1960s by René Catinot, a former research director with the French Tropical Forestry Centre, CTFT1, which would later become the Forestry Department of the CIRAD, and a historic figure in French tropical forestry. As Catinot describes, as soon as they arrived in tropical Africa, “the forestry engineers responsible for managing its dense forests embarked on efforts to regenerate them”2. Knowledge on forestry in temperate regions was inadequate to the task of managing forests harbouring some 200 to 300 species but containing far less timber than any managed forests in temperate zones. A debate then arose over the merits of natural versus artificial regeneration. The problem with selective logging in tropical forests, especially in Africa, is that because the percentage of trees felled is very low, not enough light reaches the ground to encourage germination of the most commercially valuable species, which often tend to be light-loving. Catinot states categorically that it is not possible to “count on Nature alone to ensure their regeneration” 3. Silvicultural techniques therefore have to be applied to promote the development of these commercial species, either by “encouraging seeding and growth of pre-existing species” (silviculture based on natural regeneration) or by “transplanting noble species produced in tree nurseries into forests that have been exhausted by logging” (artificial regeneration): the word “noble” clearly reflects the conceptions of the time. The idea of “biological diversity” did not emerge until 1968 and it took several more years to understand that “biodiversity” does not mean just the sum of species, but all interactions between living organisms. What is Catinot, who clearly expressed the thinking of tropical foresters at the time, actually saying? Silviculture based on natural regeneration “is basically a slow and cautious destruction of the canopy” by removing lianas, clearing the undergrowth and poisoning “unwanted species”. As for artificial regeneration, “again, the pre-existing forest has to be destroyed to give the new seedlings enough light for them to grow”4. This kind of language would be totally unacceptable today, when “low-impact logging” is the order of the day and the FSC (Forest Stewardship Council) programme of certification of “sound forest management” is questioning whether even low-impact logging is compatible with maintaining “intact forest landscapes”.

Résumé (autre langue) : René Catinot, qui fut directeur des recherches forestières au CTFT (Centre Technique Forestier Tropical, qui deviendra le département Forêt du Cirad) et figure historique de la foresterie tropicale française, se posait cette question au début des années 1960. Dès leur arrivée en Afrique Tropicale, nous dit Catinot, " les Forestiers chargés de la gestion de la forêt dense ont cherché à la régénérer ". Les connaissances forestières de milieux tempérés sont insuffisantes face à des forêts qui comportent 200 à 300 espèces, mais qui contiennent nettement moins de bois qu'une forêt aménagée en zone tempérée. Un débat oppose alors les tenants d'une régénération naturelle à ceux de la régénération artificielle. Le problème de l'exploitation sélective tropicale, particulièrement en Afrique, est le faible taux de prélèvement qui limite l'arrivée de lumière au sol et empêche la germination nécessaire au renouvellement des espèces les plus appréciées commercialement, lesquelles sont souvent à tendance héliophile. Catinot est affirmatif " il ne faut pas compter sur la Nature seule pour la régénérer ". Les techniques sylvicoles s'emploient, dès lors, à favoriser ces espèces commerciales, soit en " stimulant la croissance des plants préexistants " (sylviculture utilisant la régénération naturelle), soit en " transplantant dans les forêts épuisées par l'exploitation des plants d'essences nobles préalablement produits en pépinière " (régénération artificielle). Le langage sur la " noblesse " des essences trahit les conceptions de l'époque. Le terme de " diversité biologique " n'apparaitra qu'en 1968 et il faudra encore quelques années pour comprendre que la biodiversité ne se limite pas à la somme des espèces, mais représente l'ensemble des interactions entre les êtres vivants. Que nous dit Catinot, qui exprime bien la pensée des forestiers tropicaux de l'époque ? La sylviculture utilisant la régénération naturelle, " c'est avant tout une destruction lente et prudente du couvert " en utilisant délianage, dégagement et empoisonnement des " espèces gênantes ". Quant à la régénération artificielle, " il faut bien détruire la forêt préexistante pour donner aux plants la lumière indispensable à leur croissance ". Ce langage serait inaudible aujourd'hui, à l'heure où l'on cherche à promouvoir " l'exploitation à faible impact " et où la certification Forest Stewardship Council " de bonne gestion forestière " (FSC) s'interroge sur la compatibilité de l'exploitation, même à faible impact, avec le maintien de " paysages forestiers intacts ".

Mots-clés Agrovoc : forêt tropicale humide, exploitation forestière, impact sur l'environnement, régénération naturelle, régénération artificielle, biodiversité forestière, protection de la forêt, gestion des ressources naturelles

Classification Agris : K01 - Foresterie - Considérations générales
K10 - Production forestière
P01 - Conservation de la nature et ressources foncières

Champ stratégique Cirad : Axe 1 (2014-2018) - Agriculture écologiquement intensive

Auteurs et affiliations

  • Karsenty Alain, CIRAD-ES-UPR GREEN (FRA) - auteur correspondant

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/589234/)

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