Couteron Pierre, Peltier Régis, Niamaly Ntio. 1999. Projet énergie domestique : Etude préalable à la création de marchés ruraux dans le cercle de Niono. Montpellier : ENGREF, 91 p.
Résumé : Le travail réalisé en un mois dans la région de Niono a permis d'étudier un ensemble de terroirs situés autour du village de Diambé ainsi que le terroir villageois de Fabakoro. L'analyse du couvert végétal a montré l'existence de forêts de bas-fond sur sols argileux à dominance d'Acacia nilotica, de jachères plus ou moins dégradées à dominance de Guiera senegalensis sur placages sableux, en périphérie des villages, et de formations contractées à Pterocarpus lucens dans les zones exondées peu anthropisées. La récolte du bois de feu se fait surtout dans les jachères pour l'autoconsommation des villages périphériques mais la zone très peuplée des périmètres irrigués se fournit principalement au dépens des formations à Pterocarpus lucens dont tous les individus adultes, morts ou vivants (environ la moitié), sont rasés suivant un front de coupe qui recule chaque année de plusieurs kilomètres, parallèlement à l'axe du Canal du Sahel. Or cet arbre a une grande importance économique pour les éleveurs, puisqu'il fournit l'essentiel du pâturage aérien en saison sèche, à condition de le traiter par émondage et non par coupe rase. La C.C.L. pourrait organiser des marchés ruraux regroupant plusieurs villages pour gérer les savanes arborées à Pterocarpus lucens. Les arbres adultes vivants seraient seulement émondés alors que les perchettes des cepées pourraient être coupées à 30 cm du sol en fin de saison sèche. Une taxation différentielle devrait inciter les acheteurs à se fournir préférentiellement dans les massifs aménagés et à utiliser d'autres espèces que le Pterocarpus (Combretum micranthum, etc...). Dans des villages comme Fabakoro où existe une forêt de bas-fond à Acacia nilotica, on peut envisager un aménagement de celle-ci, afin de produire des perches pour la construction des habitations. Chaque année, sur une parcelle, les arbres de plus de cinquante centimètres de circonférence seraient émondés à deux mètres de hauteur, en enlevant la moitié des branches du houppier. Ce travail se ferait en relation avec les éleveurs qui profiteraient des épines et du feuillage, Une rotation de six ans serait envisagée, permettant la récolte de rejets de branches de douze ans. Le peuplement s'enrichirait par recrutement régulier de jeunes arbres, protégés et éduqués. Toutefois, les brousses à Pterocarpus et les acacières de bas-fond ne peuvent suffire à l'approvisionnement des périmètres rizicoles et il faut envisager la création de plantations irriguées d'eucalyptus, soit dans le cadre communautaire des marchés ruraux, soit à titre privé, faute de quoi les tentatives de régénération des forêts naturelles sont probablement vouées à l'échec, par excès de la demande de bois de feu et de service par rapport aux possibilités du milieu.
Editeurs scientifiques et affiliations
- Couteron Pierre
- Peltier Régis, CIRAD-FORET-DIR (FRA) ORCID: 0000-0002-8110-7322
- Niamaly Ntio
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/263289/)
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