Griffon Michel.
1998. Quelles sont les crises potentielles liées à l'agriculture et à l'environnement à long terme ?.
In : Potentialités agricoles à long terme. Griffon M
Résumé : Que peut-on dire sur les crises potentielles liées à l'agriculture et à l'environnement dans un demi-siècle ? Certes, l'histoire montre qu'il existe des mouvements lents dans les relations entre les sociétés et les écosystèmes qui légitiment le fait de se poser des questions sur les risques que l'on observe aujourd'hui et les prolongements qu'ils pourraient avoir par inertie dans l'avenir. On peut aussi, a contrario, prétendre qu'en 50 ans, les sociétés sauront s'organiser pour trouver des réponses. Ces deux assertions sont sans doute vraies mais demandent à être examinées plus précisément. Faisons le pour les nécessités de ce colloque à la manière d'un survol pour les principales ressources et les principales régions du monde. Il faut d'abord rappeler qu'en 2050, nous devrions être proches du maximum que devrait atteindre la population mondiale. L'essentiel du choc que cela entraînera sur l'utilisation des écosystèmes devrait avoir été absorbé et si tout va bien, les grands problèmes de production agricole et d'environnement avoir été résolus à l'exception peut être des effets largement Irréversibles à cette échelle du temps tels que le réchauffement climatique et les fluctuations associées, la réduction de la biodiversité, et sous toute vraisemblance la désertification de certaines régions. Si les tendances actuelles continuent, l'essentiel de la production agricole nouvelle (entre 2000 et 2050) devrait venir des zones agricoles aujourd'hui cultivées ce qui suppose une intensification importante de l'utilisation du milieu. Par ailleurs, la proportion des ruraux devant diminuer par rapport aux urbains, l'agriculture devrait se mécaniser pour faire face à la nécessité d'accroître la production par travailleur agricole. On peut aussi penser qu'une part importante des ruraux seront confinés dans des zones à faible potentialité, et ne participeront pas pleinement à l'économie de marché. Ils resteront donc pauvres. S'il y a environ 600 Millions de pauvres en 2000, on peut penser -au rythme lent auquel décroît la pauvreté- que le nombre de pauvres restera important. A moins, bien sûr, que la pauvreté devienne une vraie menace géopolitique obligeant les pouvoirs publics à entreprendre des actions d'envergure.
Classification Agris : E16 - Économie de la production
E10 - Économie et politique agricoles
P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
Auteurs et affiliations
- Griffon Michel, CIRAD-AMIS-ECOPOL (FRA)
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/391144/)
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