Schilling Robert, Hirsch. 1974. La nutrition en chlore de l'arachide au Sénégal. Oléagineux, 29 (2) : 85-90.
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Version publiée
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Titre anglais : Chlorine nutrition of peanuts in Senegal
Matériel d'accompagnement : 1 micro-fiche numéro CP_HO740011
Résumé : Dès 1915, Tottingham signalait l'importance du chlore dans la nutrition des plantes. En 1954, Broyer et al. induisent de graves maladies de carence sur la tomate en supprimant tout apport d'halogène ; les symptômes de déficience disparaissent avec l'addition de chlore dans la solution nutritive. Mais ces carences sont très difficiles à obtenir même en serre ; il faut purifier soigneusement la solution nutritive, l'eau d'irrigation et l'air. II est donc rare de pouvoir observer en champs des phénomènes de déficience sévère en chlore. Cependant, si ces carences graves sont rares, le chlore peut être un facteur limitant pour certains aspects de la production des plantes cultivées, par exemple le taux d'amidon dans la pomme de terre [3,8]. Le rôle du chlore varie avec la nature du sol {8], l'intensité lumineuse et surtout avec la nature de la plante [6]. Les liaisons du chlore avec les autres ions sont très variables, surtout selon l'espèce considérée [4]. En particulier, les liaisons avec K + et Mg++ peuvent être tantôt toutes deux positives, tantôt négatives. Etant donné le métabolisme particulier des Papilionacées, il serait intéressant d'avoir des résultats d'expériences sur cette famille. Malheureusement, ils sont peu fréquents, les plantes chez lesquelles le chlore a été le plus étudié étant les Graminées (blé, orge, mais, riz), les Solanacées (pomme de terre, tabac, tomate) et les cultures maraîchères. Nous avons des données sur la luzerne [6], le trèfle fourrage [8] et le haricot [5, 6]. Johnson et al. [4] ont produit expérimentalement des déficiences en chlore sur un certain nombre de plantes dont la luzerne et le haricot. Ces deux plantes sont parmi les moins sensibles au déficit en chlore et les symptômes de carence ont été obtenus pour des teneurs très faibles en chlore, 100 à 200 ppm, (alors que celles de l'arachide varient de 800 à 14 000 ppm). Pour le trèfle, le chlore ne semble pas influencer le rendement, sauf les fortes teneurs qui sont toxiques. Pour le haricot [5], le chlore diminue nettement l'azote total (surtout nitrique), et légèrement P, K, Ca, Mg et S. Quant aux plantes oléagineuses, Rogalev [8] note une diminution de la teneur en huile avec rapport du chlore chez le tournesol et le coriandre. Par contre, Ollagnier et Ochs [7] ont montré que le chlore jouait un rôle important dans la nutrition du palmier à huile : dans les palmeraies à faibles teneurs foliaires en chlore, l'apport de Chlorure se traduit par une augmentation des rendements. Ces résultats disparates ne permettent pas de prévoir quel peut être le rôle du chlore chez l'arachide. Un caractère remarquable des teneurs foliaires en chlore, de l'arachide au Sénégal, est leur très grande variabilité. Les extrêmes rencontrés ont été 0,078 et 1,38 p. 100, soit des teneurs de 1 à 18. Il est donc naturel de rechercher si les teneurs très faibles ou très élevées peuvent avoir des répercussions sur les autres éléments, tant anions que cations. En particulier, puisque l'ion chlorure est chargé électriquement, cette variabilité est compensée par une variation égale des charges dues aux autres éléments, ce qui devrait avoir des répercussions sur la physiologie de la plante. Par ailleurs, dans le tableau I, on voit que dans un essai de confirmation ayant reçu depuis 1957 une légère fumure potassique (20 kg/ha de KCl), les teneurs en chlore sont 50 à 100 p. 100 plus élevées que sur le témoin. Par contre, dans des essais de même conception réalisés au nord du Sénégal, et où la fumure vulgarisée ne comportait pas de KCl. les teneurs en chlore sont beaucoup plus faibles.
Résumé (autre langue) : As early as 1915, Toltingham reported the importance of chlorine in plant nutrition. In 1954 Broyer et al. induced serious deficiency diseases in the tomato by suppressing all halogen applications ; the deficiency symptoms disappear with the addition of chlorine in the nutritive solution. But these deficiencies are very difficult to induce, even in a greenhouse ; the nutritive solution, the irrigation water and the air must be carefully purified. It is therefore rare to observe severe chlorine deficiency phenomena in the field. However, whilst severe deficiencies are rare, chlorine can be a limiting factor for certain aspects of the yield of cultivated plants, for example the starch content of the potato [3, 8]. The role of chlorine varies with the type of soil [8], light intensity and, above all, the nature of the plant [6]. The correlations between chlorine and the other ions are very variable, especially according to the species considered [4}. In particular, the relations with K+ and Mg++ are sometimes both positive, sometimes negative. In view of the characteristic metabolism of the Papilionacae, it would be interesting to have the results of experiments on this family. Unfortunately, they are rare, the plants on which chlorine has been studied most frequently being the Graminae (wheat, barley, maize, rice), the Solanacae (potato, tobacco, tomato) and market garden crops. However, we have data for lucerne [6], feed clover [8] and beans [5, 6]. Johnson et al. [4] have induced chlorine deficiencies experimentally in a certain number of plants, including lucerne and beans. These two are amongst the least sensitive to a chlorine deficit, and deficiency symptoms have been obtained for very low chlorine levels-100-200 ppm (whereas for the peanut they vary from 800 to 14,000 ppm). With clover, chlorine does not seem to have an influence on yield, except at high levels, when it is toxic. In beans [5] it reduces total nitrogen ( especially nitric) to a marked extent, and P~ K, Ca, Mg and S slightly. As for oil plants, Rogalev [8] notes a reduction in the oil content with the application of chlorine in sunflower and coriander. On the other hand, Ollagnier and Ochs [7] have shown that chlorine plays an important part in the oil palm's nutrition : in plantation with low chlorine leaf levels, the application of chloride leads to an increase in yields. These contradictory results make it difficult to predict the role of chlorine for peanuts. A noteworthy feature of the chlorine leaf levels in peanuts in Senegal is their very great variability. The extreme limits found were 0.078 and 1,38 p. 100 i.e. levels from 1 to 18. It is therefore logical to try and find out whether very low or very high levels can have repercussions of the other elements, both anions and cations. In particular, since the chloride ion carries an electric charge, this variability is compensated by an equal variation of the charges due to other elements, which should have an effect on the plant's physiology. Elsewhere, it will be seen from Table I that in a confirmation test having received light potassic manuring (20 kg/ha KCl) since 1957, the chlorine levels are 50-100 p. 100 higher than in the control. On the contrary, in similarly-conceived trials carried out in the North of Senegal, where the extension fertilizer did not include KCl, the chlorine levels are much lower.
Mots-clés Agrovoc : Arachis hypogaea, nutrition des plantes, chlore, feuille, fertilisation
Mots-clés géographiques Agrovoc : Sénégal
Auteurs et affiliations
- Schilling Robert
- Hirsch
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/440159/)
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