Pouzet Denis, Harris G..
1994. Use of fertilizers as inputs at village level in three West African agroecologies : 2 - The village of Tchizon-Kourégué (Sahelian zone) in the Maradi region of Niger.
In : Fertilizer investment for soil fertility restoration in West Africa : Final report. IFDC-Division Afrique
Autre titre : Utilisation des engrais comme intrants au niveau du village dans trois écologies Ouest Africaines. 2 - Le village de Tchizon-Kourégué (zone sahélienne) dans la région de Maradi au Niger
Résumé : Des données sur l'utilisation d'engrais organique (EO) et minéraux (EM) ont été collectées dans toutes les exploitations d'un village, pendant trois années consécutives à partir de 1989. Le village est situé dans la région de Maradi au Niger. L'étude s'inscrit dans le cadre d'une recherche des moyens permettant de restaurer et de maintenir la fertilité du sol. Une banque d'engrais, créée en 1988, assure l'intendance de l'opération (crédit de campagne et approvisionnement en EM). Les paysans ont été classés en trois groupes en fonction de leur comportement vis à vis de la gestion de la fertilité. Ce classement débouche sur le concept de conseils au développement adapté aux problèmes spécifiques à chacun. Le premier groupe est constitué de 45% des paysans, qui utilisent aussi bien les EM que les EO chaque année. Ce groupe devrait bénéficier de conseils basés sur l'amélioration des techniques de gestion de la fertilité. Le second groupe est composé de 44% de paysans ayant utilisé régulièrement de l'EM et de l'EO de façon irrégulière. Il s'agit pour ce groupe de rechercher les moyens d'améliorer la production de fumier et d'accroitre l'utilisation de la matière organique. Le dernier groupe comprend les paysans restants (11%), qui ne sont pas des utilisateurs réguliers d'engrais. L'objectif principal est d'identifier les contraintes expliquant leur comportement, en vue de l'améliorer. En 1989, le village était encore sous l'effet des mauvaises années agricoles précédentes, qui avaient provoqué l'épuisement des stocks vivriers. Les bonnes conditions climatiques et l'utilisation massive d'engrais en 1990, permirent une reconstitution des stocks vivriers et une bonne production de cultures monétaires. Dans ces conditions, les paysans utilisèrent en 1989 de très grandes quantités d'EM sur les parcelles collectives consacrées aux cultures vivrières. L'année suivante, les besoins alimentaires satisfaits, les paysans transférèrent les intrants des cultures vivrières aux cultures monétaires. La diminution des contraintes collectives permit à plus d'individus et de femmes d'utiliser des intrants. Les paysans utilisèrent plus d'intrants onéreux (EM) sur les cultures monétaires et d'intrants non onéreux (EO) sur les cultures vivrières seules ou associées à des cultures mixtes vivrières et monétaires. Des problèmes de commercialisation dus à une surproduction sont apparus en 1991. Ceci s'est traduit par une baisse dans l'utilisation d'EM, mais une amélioration dans la gestion du fumier, qui a impliqué moins de paysans et des doses d'applications plus fortes. La stabilité de la production du souchet, facile à conserver et uniquement destiné à la vente, démontre le souhait des paysans d'attendre des prix plus favorables du marché. Le transfert d'engrais des céréales aux légumineuses, parallèlement à une stabilisation de l'utilisation sur souchet, traduit une tendance des paysans à diversifier leur production, et à consacrer plus d'activités sur des produits moins profitables mais plus faciles à commercialiser. De ce fait, il apparaît opportun d'améliorer les techniques de fertilisation des légumineuses, comme de diminuer les risques que représentent pour ces cultures les viroses (arachide) et les insectes (niébé). Il apparaît essentiel de coordonner l'utilisation des EO et des EM. Au cours des 3 années, l'augmentation de la quantité d'EO utilisée, et la baisse de celle d'EM indiquent de bonnes possibilités d'améliorer la gestion des EO, et la capacité du paysan, à s'adapter à un environnement économique changeant. La mise au point de formulations minérales basées sur quelques engrais composés, pour les principales associations culturales, devrait répondre aux besoins que les paysans expriment par leur tendance à n'utiliser qu'un seul type d'EM par parcelle. Les résultats montrent enfin que les femmes ne sont que rarement impliquées dans l'utilisation d'intrants (EO et EM) sur leurs parcelles individuelles, même lorsque les contraintes collective
Mots-clés Agrovoc : engrais minéral, engrais organique, gestion de l'exploitation agricole, recensement, culture en mélange, culture de rapport
Mots-clés géographiques Agrovoc : Sahel, Niger
Classification Agris : P35 - Fertilité du sol
Auteurs et affiliations
- Pouzet Denis, CIRAD-CA (TGO)
- Harris G., IFDC (TGO)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/486541/)
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