Jambois Anne, Ditengou Franck A., Kawano Tomonori, Delbarre Alain, Lapeyrie Frédéric.
2002. Identification de signaux rhizosphériques échangées entre champignons et racines d'arbres forstiers, formant la symbiose ectomycorhizienne: activité anti-auxinique des alcaloïdes indoliques, identification des mécanismes.
In : Journées Jean Chevaugeon : IVe rencontres de phytopathologie - mycologie du 13 au 17 mars 2002. [Résumés]. CIRAD-MIDEC, INRA, CNRS, SFP
Résumé : L'établissement d'une symbiose mycorhizienne nécessite la mise en place d'un dialogue moléculaire spécifique entre le partenaire fongique et le partenaire végétal. Chez le couple Eucalyptus globulus - Pisolithus tinctorius, certaines étapes de l'ontogenèse mycorhizienne nécessiteraient un subtil équilibre entre des molécules actives telles que l'AIA et des molécules régulatrices telles que l'hypaphorine, un alcaloïde indolique synthétisé et accumulé en grandes quantités dans les hyphes au contact de la racine. À ce jour, l'hypaphorine n'a été détectée que dans les hyphes de P. tinctorius. Il a été suggéré que chez les champignons ectomycorhiziens ne produisant pas d'hypaphorine, d'autres alcaloïdes indoliques pourraient jouer le rôle de régulateur de l'activité auxinique. Pour répondre à cette hypothèse, nous avons testé l'activité anti-auxinique de 2 alcaloïdes indoliques du commerce: la brucine et la yohimbine. Les 2 alcaloïdes du commerce inhibent, tout comme l'hypaphorine, l'activité de l'AIA sur l'élongation du pivot, des poils absorbants, et de l'hypocotyle, sans altérer le transport de l'hormone à l'apex des racines ou dans des cellules en culture. L'interaction entre l'AIA et les 3 alcaloïdes testés serait de type compétitive et spécifique: ces molécules interagissant avec l'AIA, mais pas avec l'ANA ou le 2,4-D, deux auxines de synthèse, non indoliques. Ces résultats suggèrent que l'hypaphorine, la brucine, et la yohimbine entreraient en compétition avec l'AIA au niveau d'un récepteur auxinique (par exemple sur une ABP (Auxin-Binding Protei)), et que, dans certains cas, le 2,4-D et l'ANA ne seraient pas perçus par le même récepteur. Sachant que la plupart des 1200 alcaloïdes indoliques connus à ce jour, ont été identifiés chez les plantes supérieures, ceci suggère que les alcaloïdes indoliques endogènes pourraient être impliqués dans la régulation de l'activité de l'AIA au cours de certaines étapes du développement d'une plante et dans des tissus ou des cellules spécifiques. L'hypaphorine, ainsi que d'autres alcaloïdes indoliques, qui restent à identifier, apparaissent donc comme une nouvelle classe d'antagonistes de l'AIA pouvant réguler son activité aux côtés d'autres mécanismes connus, comme la conjugaison ou la dégradation. (Texte intégral)
Mots-clés Agrovoc : Mycorhizé, Eucalyptus globulus, Pisolithus tinctorius, symbiose, voie biochimique du métabolisme
Classification Agris : P34 - Biologie du sol
Auteurs et affiliations
- Jambois Anne, INRA (FRA)
- Ditengou Franck A., INRA (FRA)
- Kawano Tomonori, INRA (FRA)
- Delbarre Alain, CNRS (FRA)
- Lapeyrie Frédéric, INRA (FRA)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/490740/)
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