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Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance en périphérie du parc W (Burkina Faso)

Paris Alexandra. 2002. Etat des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance en périphérie du parc W (Burkina Faso). Montpellier : UM2, 85 p. Mémoire DESS : Productions animales en régions chaudes : Université Montpellier 2

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Résumé : Depuis son classement en 1954, le parc W du Niger n'a jamais cessé d'être exploité par le cheptel tant autochtone que transhumant. L'utilisation du Parc W à des fins agro-pastorales a été mise en évidence par l'UICN en avril 1994 au cours d'un survol aérien. Les résultats du survol avaient alors fait état de la présence de 30 000 à 50 000 têtes de bétail qui pâturaient et de défrichements dans la partie méridionale du Parc pour la culture du coton. Au cours du dernier survol aérien, réalisé en mai 2002 par le Programme Régional Parc W/ECOPAS, 25 094 têtes de bétail (23 840 bovins et 1 254 petits ruminants) ont été dénombrés dans le Parc. Ce phénomène d'empiètement du Parc W par les éleveurs transhumants s'est développé à partir de 1975, au lendemain des grandes sécheresses qui ont frappé les pays sahéliens et décimé près de 30% de leur cheptel bovin. De conjoncturel, le phénomène est devenu structurel au fil des ans, encouragé en cela par la faiblesse de la surveillance et des complicités locales. Un village du nom de Illéla, équipé d'une école et d'un forage, a même été installé dans le Parc W du Bénin. De nos jours, l'effectif des troupeaux transhumants qui séjournent dans le Parc est tellement important que l'avenir de certaines populations de la faune sauvage et l'équilibre biologique du Parc peut être remis en cause. Le Programme Régional Parc W/ECOPAS a comme obligation de proposer des résultats viables à la problématique "transhumance/aires protégées". L'axe "transhumance" a été analysé et défini au cours de l'atelier scientifique du programme ttenu à Niamey le 6 novembre 2001. Le groupe de travail a structuré l'axe de recherche "pastoralisme" autour d'une grande question de recherche: l'état des lieux de la transhumance, notamment les données quantifiées (économies de la transhumance, effectifs) et spatialisées (cartographies de mouvements). Les mouvements de transhumance se situent en fin de saison sèche (avec un pic en avril) avec une période cruciale pour nourrir et abreuver les bêtes. Ces mouvements partent de territoires situés au Niger et au Burkina, soit pour de courts déplacements dans le pays, soit pour traverser les frontières vers les pays d'accueil tels que le Burkina, le Bénin, le Togo. Le manque de fourrage sur les parcours surchargés et mal gérés, l'extension rapide des surfaces cultivées dans les zones périphériques des aires protégées, notamment avec l'arrivée de migrants agriculteurs, la sédentarisation d'éleveurs du Nord chassés par la sécheresse, le déclassement de zones tampons, la promotion de la culture du cotonnier, le classement de concessions de chasse sont autant de raisons qui expliquent l'ampleur du phénomène. Malgré le manque de statistiques fiables sur la transhumance, on sait que les effectifs croissent régulièrement et que les trajets tendent à s'allonger. Dans ce contexte, le Parc, dont les ressources en herbe sont protégées et entretenues, est convoité par les éleveurs et utilisé plus ou moins clandestinement. L'importance des risques et l'acceptation de fortes amendes lorsqu'il y a constat d'infraction donne la mesure de l'enjeu pour les éleveurs, soucieux de maintenir leurs animaux en vie. La répression exercée sur les transhumants et les sévices causées sur les animaux pâturant illégalement dans le Parc ne constituent pas des solutions durables au problème. Actuellement, la transhumance est placée en position de générer bien des conflits, soit avec les forestiers en utilisant les réserves, soit avec les agriculteurs en causant des dégâts aux cultures: l'élevage transhumant est une réalité que l'on ne peut éluder; il existe et rien n'annonce sa disparition ou son remplacement. L'élevage transhumant est une réalité que l'on ne peut éviter. Apparemment en opposition avec les objectifs de conservation du projet, la transhumance doit d'abord être réorientée vers les zones périphériques après réalisation des aménagements adéquats, et toute possibilité d'intensifier et de sécuriser l'éleveur devienne dans le Parc un allié des forestiers, contribuant à la protection de la biodiversité.

Auteurs et affiliations

  • Paris Alexandra, CIRAD-EMVT (FRA)

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Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/510455/)

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