Agritrop
Accueil

Transhumance et échanges entre agriculteurs et éleveurs Peulhs en périphérie du parc national du W (Bénin)

Camaleonte Maxime. 2003. Transhumance et échanges entre agriculteurs et éleveurs Peulhs en périphérie du parc national du W (Bénin). Montpellier : UM2, 80 p. Mémoire DESS : Productions animales en régions chaudes : Université Montpellier 2

Mémoire
[img]
Prévisualisation
Version publiée - Français
Utilisation soumise à autorisation de l'auteur ou du Cirad.
ID517541.pdf

Télécharger (30MB) | Prévisualisation

Résumé : Le parc national du W classé en 1994 dispose d'une zone périphérique appelée zone tampon d'une largeur de 5 km qui est régie par les mêmes règles de protection que celles du Parc. Il est inscrit sur la liste UNESCO-MAB comme Réserve Transfrontalière de Biosphère (Burkina Faso, Niger, Bénin). A ce titre il est interdit d'y pénétrer. Cependant il est toujours menacé par les activités anthropiques telles que l'élevage, le braconnage, l'agriculture, etc. C'est dans ce cadre que le Programme ECOPAS (ECOsystème Pastoraux d'Afrique Sahélienne) intervient avec comme objectif d'assurer la préservation de la biodiversité tout en favorisant le développement des populations riveraines. Les éleveurs Peulhs pratiquent toujours la transhumance qui exploite les ressources naturelles compte tenu des variations climatiques. Le problème actuel auquel se trouvent confronté la plupart des éleveurs est la réduction et la dégradation des aires pastorales qu'ils empruntent. En effet, l'agriculture, pratique itinérante, extensive sur brulis, consommatrice de beaucoup d'espace, a favorisé la conquête d'immenses espaces naturels à des fins agricoles ("la ruée vers les terres fertiles"). Les pasteurs sont obligés de mettre en place une stratégie pour satisfaire les besoins hydriques et alimentaires de leurs animaux. Vivant en périphérie d'une aire protégée, ils adoptent une nouvelle stratégie qui consiste à transhumer à l'intérieur de celle-ci. En effet, le Complexe du Parc du W dispose des ressources pastorales (eau et Pâturage) en qualité et en quantité. Afin de gérer les conflits existant entre les acteurs et ainsi freiner l'introduction de troupeaux dans le Parc du W, l'étude de la transhumance et de ses conséquences, impliquant les échanges des marchandises, l'établissement de liens sociaux, des conflits, ont été réalisées. Des cartographies ont été établies à l'aide du logiciel arcview du système d'information géographique (SIG). Actuellement, les solutions ont été proposées par le CENAGREF (Centre National de Gestion des Réserves de Faune). Toute introduction est fortement réprimée par des amendes ainsi que des "vaccinations"'. Cette méthode semble efficace puisque le nombre de bêtes recensées durant le dernier survol aérien avait considérablement diminué. De plus, le directeur du Parc du W a décidé d'ouvrir la zone tampon (levée de l'interdiction) aux deux communautés pour limiter les conflits. Ces solutions semblaient essentielles uniquement sur le court terme. Pourtant, le parc est pour les éleveurs et la seules solution pour maintenir en vie leurs animaux. Des échanges sont donc remarqués au moment de la période de soudure. D'après les discutions avec les acteurs, deux types d'échanges ont été réalisés: les échanges marchands (la commercialisation des produits agricoles et pastoraux) et les échanges coutumiers (dons, trocs). Malgré tout des conflits éclatent principalement au moment de la récolte. Ils sont dus aux divagations d'animaux dans les champs à leur retour de la transhumance, mais aussi à cause des forestiers. D'après les enquêtes effectuées, deux flux de transhumance en ressortent, une transhumance en saison des pluies (80% des éleveurs) et une autre durant la saison sèche (20% des éleveurs). Ces axes de transhumance prennent pour la plupart la direction de Founougo en passant par le Parc du W. Un troisième flux part vers le Niger au moment de la saison des pluies mais il s'agit principalement de la transhumance de moutons. La transhumance dans le Parc entraÎne des conflits entre les différents acteurs. Une série de recommandations semblent importante à prendre sur le long terme. Il faudrait aussi reconnaître aux éleveurs le droit d'accès à a propriété foncière au même titre qu'aux agriculteurs. Pourquoi ne pas donner uniquement aux éleveurs (aussi bien pour les troupeaux des éleveurs que ceux des agriculteurs) l'utilisation de la zone et réserver l'autre zone (le bas-fond) à la pratique agraire?

Auteurs et affiliations

  • Camaleonte Maxime, CIRAD-EMVT-DIR (FRA)

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/517541/)

Voir la notice (accès réservé à la Dist) Voir la notice (accès réservé à la Dist)

[ Page générée et mise en cache le 2022-04-23 ]