Agritrop
Accueil

Dans quelle mesure la microfinance et la formation agricole peuvent-elles contribuer à la réduction de la pauvreté dans une région défavorisée du Cambodge ?

Leege David M.. 2003. Dans quelle mesure la microfinance et la formation agricole peuvent-elles contribuer à la réduction de la pauvreté dans une région défavorisée du Cambodge ?. Montpellier : UM1, 429 p. Thèse de doctorat : Economie du développement agricole, agro-alimentaire et rural : Université Montpellier 1

Thèse
[img]
Prévisualisation
Version publiée - Français
Utilisation soumise à autorisation de l'auteur ou du Cirad.
document_517916.pdf

Télécharger (2MB) | Prévisualisation

Encadrement : Benoit-Cattin, Michel

Résumé : La lutte contre la pauvreté est devenue ces dernières années le but principal des organisations travaillant à promouvoir le développement dans les pays pauvres. Dans un contexte de libéralisation et de défaillance de l'Etat et du marché à fournir des services dans les zones rurales, les ONG ont souvent servi de relais pour améliorer l'accès aux soins de santé, la vulgarisation agricole et les services financiers pour les pauvres. La microfinance, en particulier, a été favorisée par les bailleurs de fonds comme un outil efficace dans la lutte contre la pauvreté, tandis que le secteur agricole a été quelque peu négligé. Néanmoins, la microfinance, en tant que service marchand, a été critiquée par certains observateurs pour sa moindre efficacité et même pour l'exclusion des ménages plus pauvres ou de ceux qui sont contraints à une agriculture de subsistance. Cette thèse pose la question suivante : " dans quelle mesure la microfinance et la formation agricole peuvent-elles contribuer à la réduction de la pauvreté dans une région défavorisée du Cambodge ? ". Les résultats de la recherche sont basés sur une enquête de 191 ménages dans cinq villages de la province de Svay Rieng au Cambodge où le Catholic Relief Services (CRS), une ONG américaine, a mis en oeuvre des programmes de microfinance et de formation agricole. La construction d'une typologie en cinq groupes de ménages, croisée avec le cadre conceptuel du livelihood (les moyens d'existence), ont servi à l'analyse des dotations en ressources et des portefeuilles d'activités des ménages. Les ménages nonagricoles bien dotés en ressources sont plus susceptibles d'emprunter auprès du programme de microfinance. Les ménages agricoles bien dotés en ressources sont plus susceptibles de participer à la formation agricole. Certains ménages participent aux deux programmes, notamment les ménages qui ont des activités diversifiées, agricoles et nonagricoles, bien intégrées au marché, ce qui permet de gérer le risque et d'ajuster les revenus nécessaires au remboursement du crédit. Les ménages plus pauvres en général participent moins souvent aux deux programmes, étant moins disposés à prendre des risques. Les agriculteurs faiblement dotés en ressources sont notamment beaucoup moins intégrés au marché que les agriculteurs bien dotés. Les ménages plus aisés sont également plus susceptibles d'améliorer leur situation économique et à un rythme plus rapide que les ménages plus pauvres, ce qui risque de creuser les inégalités existantes. Face au défi de pérenniser leurs services, les programmes des ONG orientent leur mode d'institutionnalisation sous des contraintes différentes, avec des effets sur la clientèle. Ainsi, en tant que service marchand soumis à un cadre juridique, le programme de microfinance a une plus grande aptitude à assurer sa pérennité financière que le programme agricole. Le programme agricole, en tant que service non-marchand sans cadre juridique, peut davantage renforcer le capital humain et social à travers une appropriation sociale par les bénéficiaires, avec un effet plus large et plus durable sur la pauvreté. Le programme de microfinance semble obtenir de meilleurs résultats lorsque les ménages participent simultanément à la formation agricole, ce qui milite en faveur d'un meilleur rapprochement entre les deux services. Des politiques publiques favorisant la création d'un " réseau de services " entre secteurs sont proposées.

Classification Agris : E13 - Investissements, financement et crédit

Auteurs et affiliations

  • Leege David M.

Autres liens de la publication

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/517916/)

Voir la notice (accès réservé à Agritrop) Voir la notice (accès réservé à Agritrop)

[ Page générée et mise en cache le 2024-03-27 ]