Rieu Linda. 2004. Faune sauvage et exploitation forestière en Afrique Centrale : comprendre pour gérer durablement. Montpellier : UM2, 50 p. Mémoire DESS (Synthèse bibliographique) : Productions animales en régions chaudes : Université Montpellier 2
Résumé : Les forêts tropicales d'Afrique Centrale constituent non seulement l'un des plus grands trésors biologiques de la planète mais elles fournissent aussi aux populations locales de nombreuses ressources essentielles à leur survie. Dans les vingt prochaines années, la quasi-totalité de ces écosystèmes aura été exploitée au moins une fois par les industriels du bois. Pour mettre en place des politiques efficaces de gestion durable des forêts, il devient alors indispensable de définir les impacts que l'activité bois occasionne sur les milieux naturels et plus particulièrement dans cette étude sur la faune sauvage. Les différentes recherches menées dans cette région montrent qu'à l'heure actuelle, les dommages directs causés au peuplement forestier sont d'environ 10% (perte de canopée ou proportion d'arbres touchés). Par la forte sélection de ses prélèvements de bois (1 à 3 arbres/ha), l'exploitation des forêts sensu stricto ne semble donc pas être incompatible avec la conservation de la majorité des espèces animales. Toutefois, l'industrie du bois provoque également des dommages indirects bien plus nuisibles pour la faune sauvage que le simple changement de végétation. En s'établissant dans les forêts reculées d'Afrique Centrale, les exploitants contribuent en effet à l'intensification de la chasse de nombreux animaux sauvages par (1) une stimulation de la demande locale en viande en raison de l'afflux d'allochtones dans ces régions et (2) une facilitation de l'approvisionnement et du commerce de viande de brousse vers les centres urbains par l'ouverture de routes et du transport de gibier dans les grumiers. De nombreuses études suggèrent que les niveaux de chasse actuellement pratiqués dans les concessions forestières ne sont pas durables pour la conservation de la plupart des espèces animales touchées. Un ensemble de mesures doivent donc être proposées pour favoriser la gestion durable de la faune par les sociétés forestières et ses partenaires. "Promouvoir la durabilité de la faune sauvage" ne signifie pas simplement "garantir une sécurité alimentaire aux générations futures". En assurant la dissémination des graines de nombreuses essences commerciales et en facilitant par là même la régénération des futures forêts de production, la faune sauvage est également un allié essentiel des industriels du bois. Toutefois, si l'utilisation durable de cette ressource est déjà considérée comme une priorité en Afrique Centrale, de nombreuses recherches restent encore à mener dans la région.
Mots-clés Agrovoc : foresterie, faune et flore sauvages, gestion des ressources, écosystème, peuplement forestier
Mots-clés géographiques Agrovoc : Afrique centrale
Classification Agris : L20 - Écologie animale
Auteurs et affiliations
- Rieu Linda, CIRAD-EMVT-DIR (FRA)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/524403/)
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