Rouzière André. 2001. Mission exploratoire sur la filière cocotier en Nouvelle Calédonie, 18 au 22 décembre 2001. Montpellier : CIRAD-CP, 14 p. N° de rapport : CP_SIC 1821
Résumé : L'île d'Ouvéa abrite une importante cocoteraie, héritage des années 50 et du boom du coprah. La cocoteraie d'Ouvéa, qui occupe une grande partie des terres agricoles de l'île, est très largement sous-exploitée, quand elle n'est pas simplement abandonnée. Cette situation ne traduit pas tant le désintérêt des propriétaires qu'une carence en matière de possibilités de valorisation de la production. En effet, seule une quantité très limitée de noix sont auto-consommées (essentiellement pour l'alimentation des porcs) et une faible partie du potentiel de production est transformée en coprah (450 tonnes/an). L'implantation d'une mini-huilerie en 1993 a permis de relancer l'exploitation de la cocoteraie. Cependant, la production de coprah en Nouvelle Calédonie souffre d'importants désavantages comparatifs par rapport à la concurrence des grands pays producteurs: coûts de production élevés, éloignement des routes commerciales induisant des coûts de transport excessifs, faiblesse des quantités produites ne permettant pas de bénéficier d'économies d'échelle... C'est pourquoi la valorisation de la production des îles doit essentiellement être envisagée, dans un premier temps, sous l'angle de l'approvisionnement du Territoire. Dans cette perspective, l'huile-énergie constitue pour le moment le débouché le plus intéressant pour la production d'Ouvéa et des îles en général. L'huile de coprah se substitue parfaitement au gazole et pourrait être adoptée dans les îles pour alimenter les moteurs diesel (tracteurs, camions, pick-up). Elle pourrait également être choisie par les compagnies de production d'électricité, pour faire tourner leurs installations des îles. Mais d'autres formes de valorisation des produits et sous-produits de la coprah-culture pourraient être testées assez rapidement: transformation des bourres en milieu de culture agricole, débitage des vieux cocotiers en bois d'oeuvre, etc... Si la diversification des débouchés constitue le facteur-clef d'une redynamisation de la culture du cocotier, elle devrait induire secondairement une demande des producteurs en termes de replantation des cocoteraies. En effet, celles-ci sont âgées (de 30 à 50 ans) et ont souffert d'un manque de soins, quand elles ne sont pas complètement dégradées par les feux de nettoyage. Le besoin de replantation devrait être facilement couvert par la production du champ semencier de Lifou, dont les arbres mères arrivent à maturité. Ce champ est capable de produire une certaine diversité de matériel végétal (Grands, Nains et Hybrides), qui devrait répondre aux différents types d'usages envisagés par les producteurs. Cependant, étant donnés les délais de production des semences et des plants (respectivement, un an et deux ans) et la faible capacité de production du champ semencier de Lifou (5000 plants/an, soit 25 ha par an), les autorités du Développement doivent programmer les opérations de replantation. L'organisation d'un séminaire de réflexion sur la relance de la filière cocotier, prévue par la Province des Iles en début 2002, devrait permettre de clarifier les différentes options possibles et de définir un plan de développement cohérent. Le Programme cocotier du Cirad est tout disposé à apporter son expérience et son appui scientifique à un tel projet.
Auteurs et affiliations
- Rouzière André, CIRAD-CP-COCOTIER (FRA)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/525719/)
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