Poissonnet Mikaël. 2005. Mise en oeuvre de la gestion forestière décentralisée au Cameroun : impacts politiques, socio-économiques et environnementaux d'un processus en apprentissage. Montpellier : CNEARC, 161 p. Mémoire d'ingénieur : Agronomie tropicale. Foresterie rurale et tropicale : Centre national d'études agronomiques des régions chaudes
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Résumé : L'environnement est devenu un enjeu planétaire durant les années 1980. Le discours international sur la gestion des forêts tropicales promeut la nécessité d'impliquer les populations locales dans la gestion des ressources forestières à travers la valorisation des pratiques et des savoirs traditionnels. Au Cameroun, la nouvelle loi forestière de 1994 offre aux populations locales de nouvelles possibilités de développement notamment par la mise en oeuvre de trois modes de gestion forestière décentralisée: la Redevance Forestière Annuelle, la Forêt Communale et la Forêt Communautaire. L'étude réalisée dans la province Sud du Cameroun a pour objectif de confronter les modalités légales de ces procédures de décentralisation aux applications sur le terrain. Plus précisément, elle tente de répondre à la question suivante: comment les pratiques forestières actuelles des villageois ont-elles été influencées par les nouvelles réglementations forestières en matière de gestion décentralisée des ressources et comment ces pratiques affectent à leur tour le niveau de biodiversité des forêts gérées dans le cadre du processus de décentralisation ? L'influence des nouvelles réglementations sur les pratiques locales concerne principalement la revendication lignagère d'une ancienne implantation villageoise pour percevoir une partie de la Redevance Forestière Annuelle et l'exploitation artisanale du bois d'oeuvre dans la Forêt Communautaire. Les pratiques agricoles ont faiblement été affectées par la décentralisation. En effet, ces pratiques sont maintenues dans la forêt communautaire ainsi que les modes d'appropriation "traditionnels" des ressources naturelles. L'impact du processus de décentralisation sur l'environnement et la biodiversité est indirect et dépend surtout de la confiance de la population envers le transfert effectif du pouvoir. Par peur que l'Etat ne leur retire les nouveaux droits transférés, une exploitation rapide de la ressource au niveau local serait à craindre. De plus, la forêt communautaire d'Nkolenyeng - localisée dans le site d'étude - a une superficie d'environ 1 000 ha. Peut-on parler de conservation de la biodiversité au sein d'un espace si réduit ? Néanmoins, la décentralisation forestière, en impliquant les populations rurales, pourrait contribuer à préserver l'environnement par la prise de conscience au niveau local que la gestion forestière peut être une source de bénéfices monétaires. Les processus de décentralisation sont récents au Cameroun et une phase d'apprentissage pour les différents acteurs concernés est en cours.
Classification Agris : D50 - Législation
K10 - Production forestière
Auteurs et affiliations
- Poissonnet Mikaël, CIRAD-FORET-FORETS NATURELLES (FRA)
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/525856/)
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