Agritrop
Accueil

Les zones soudaniennes du Tchad et du Sénégal : deux sud enclavés entre mondialisation et marginilisation

Magrin Géraud, Ninot Olivier. 2005. Les zones soudaniennes du Tchad et du Sénégal : deux sud enclavés entre mondialisation et marginilisation. Espace Populations Sociétés (1) : 15-30.

Article de revue ; Article de revue sans comité de lecture
Texte intégral non disponible.

Liste HCERES des revues (en SHS) : oui

Thème(s) HCERES des revues (en SHS) : Géographie-Aménagement-Urbanisme-Architecture; Sociologie-démographie

Résumé : Les Sud tchadien et sénégalais sont situés à deux extrémités, orientale et atlantique, de la bande sahélo-soudanienne. L'histoire récente aussi bien que la géographie semblent les éloigner: le Sud-Est sénégalais appartient à un des pays les plus maritimes de l'Afrique, précocement ouvert aux influences économiques et culturelles mondiales, quand le Tchad méridional relève d'un des territoires les plus enclavés de l'intérieur du continent, dont l'intégration à des réseaux d'échanges lointains est plus discrète et problématique. L'appartenance à des milieux de savanes soudaniennes analogues, la place accordée à la culture du coton dans les schémas de développement et la position périphérique au sein d'ensembles nationaux de gabarit semblable4 justifient une comparaison entre ces espaces, éclairée par une interrogation sur la relation enclavement / développement. Si le développement peut être défini comme l'augmentation des possibilités offertes aux habitants d'un territoire5, il s'agira de s'interroger sur l'influence de la qualité de l'insertion de cet espace dans les systèmes relationnels locaux, nationaux ou mondiaux, comme facteur ou critère pertinent de développement. L'enclavement renvoie en effet à un ensemble de facteurs contraignants liés à la distance, à la rugosité de l'espace, à divers obstacles (conditions naturelles, état des infrastructures, disponibilité des moyens de communication) entravant les circulations internes et les relations avec un "centre" ou avec l'extérieur (pays voisins, système mondial). Au Sénégal comme au Tchad, l'existence de ces facteurs contraignants que l'on regroupe sous le terme d'enclavement, tient à la genèse de systèmes territoriaux nationaux, marqués par les structures économiques coloniales basées sur l'exportation de matières premières agricoles (arachide et coton). L'économie coloniale, en intégrant ces espaces à l'économie mondiale, en a dans le même temps instauré un enclavement sélectif [Debrie, Steck, 2001.6]. Les deux régions étudiées sont enclavées: les distances aux centres et les difficiles conditions de circulation créent des contextes contraignants. Cependant, ce handicap commun s'exprime de manière et à des échelles différentes dans l'une et l'autre des régions, et produit des situations d'enclavement divergentes. L'enclavement est en effet une notion relative qui doit être lue à différentes échelles et à la lumière de cadres géographiques et économiques englobants. Il s'agira ici, en proposant une lecture croisée des structures et des mutations à l'oeuvre dans la région la plus enclavée d'un pays qui ne l'est guère (Sénégal) et dans la région la mieux intégrée d'un pays très enclavé (Tchad), de s'interroger sur la relativité de la notion d'enclavement et sur ses liens avec les processus de construction territoriale et de développement.

Classification Agris : E14 - Économie et politique du développement

Champ stratégique Cirad : Axe 5 (2005-2013) - Politiques publiques, pauvreté et inégalités

Auteurs et affiliations

  • Magrin Géraud, CIRAD-TERA-UPR Territoire et information (SEN)
  • Ninot Olivier, Université de Rouen (FRA)

Autres liens de la publication

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/532491/)

Voir la notice (accès réservé à Agritrop) Voir la notice (accès réservé à Agritrop)

[ Page générée et mise en cache le 2024-03-22 ]