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Les fourmis envahissantes de l'île de la Réunion : interactions compétitives et facteurs d'invasion

Blard Fabrice. 2006. Les fourmis envahissantes de l'île de la Réunion : interactions compétitives et facteurs d'invasion. Saint-Denis : Université de la Réunion, 97 p. Thèse de doctorat : Biologie des populations. Ecologie : Université de la Réunion

Thèse
Texte intégral non disponible.

Encadrement : Reynaud, Bernard

Résumé : Les organismes exotiques envahissants sont aujourd'hui reconnus comme la seconde cause de perte de biodiversité dans le monde. De toutes ces espèces, les fourmis sont parmi les plus dévastatrices. L'Ile de La Réunion compte un grand nombre de fourmis introduites parmi lesquelles Pheidole megacephala, Solenopsis geminata et Anoplolepis gracilipes représentent trois des six espèces les plus néfastes pour les milieux qu'elles envahissent. Notre étude a porté sur les relations compétitives entre ces trois espèces, ainsi que sur les facteurs liés à leur succès dans l'invasion des milieux. A partir de l'échantillonnage de différents milieux (urbains, agricole et naturels) à l'aide d'appâts, la distribution et la dominance des différentes espèces de fourmis, et particulièrement celle des espèces envahissantes, a pu être établie. Les résultats indiquent que cette dominance est directement gouvernée par les conditions environnementales du milieu, expliquant notamment l'absence des fourmis invasives dans les formations naturelles échantillonnées. Dans les milieux anthropisés, S. geminata et P. megacephala représentent les deux espèces dominantes, monopolisant une grande partie des ressources. Leurs densités varient cependant en fonction des localités : S. geminata atteint de plus fortes densités dans la région est de l'île (la plus humide), tandis que P. megacephala est plus abondante dans la région ouest (plus sèche). Nous avons alors cherché à déterminer l'importance relative des facteurs climatiques et de la compétition interspécifique dans la répartition de chacune de ces deux espèces. Les résultats indiquent que S. geminata est la plus compétitive et que sa distribution est davantage limitée par les conditions climatiques (pluviométrie) que par la compétition avec les autres espèces. P. megacephala n'atteint de fortes densités que dans les zones défavorables à S. geminata et semble parvenir à se maintenir dans les zones dominées par cette dernière grâce à une vitesse de recrutement supérieure. Bien que A. gracilipes soit arrivée sur l'île avant 1895, date à laquelle elle était très abondante, ses populations semblent avoir déclinées avec le temps. Nos résultats indiquent que la compétition avec P. megacephala et S. geminata, arrivées plus récemment, pourrait expliquer ce déclin. Cependant, même dans les milieux où A. gracilipes constitue la seule espèce envahissante, elle ne se comporte jamais comme une espèce dominante. Enfin nous avons cherché à évaluer dans quelle mesure la structure de la végétation détermine la sensibilité d'un milieu aux invasions. Pour cela, la myrmécofaune a été échantillonnée sur plusieurs sites représentant différentes étapes de la dynamique forestière, depuis le sol nu jusqu'au stade climacique de la forêt. Nos résultats montrent que l'abondance des espèces envahissantes et le nombre d'appâts monopolisés diminuent avec la fermeture progressive du milieu. Les variations au cours du temps du potentiel invasif d'une espèce et de la sensibilité des milieux aux invasions sont discutées par la suite, notamment vis-à-vis de la succession d'espèces envahissantes dans une même zone géographique.

Classification Agris : H10 - Ravageurs des plantes

Champ stratégique Cirad : Axe 6 (2005-2013) - Agriculture, environnement, nature et sociétés

Auteurs et affiliations

  • Blard Fabrice, Université de la Réunion (REU)

Autres liens de la publication

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/537558/)

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