Renard Jean-François. 2007. Stratégie de développement en vue d'une meilleure intégration des filières animales dans le commerce international : projet régional en Afrique, Mauritanie. Montpellier : CIRAD, 42 p.
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Résumé : L'élevage est un secteur particulièrement important en Mauritanie par son poids dans l'économie nationale (14 à 17% du PIB et plus de 300 millions de $ de valeur ajoutée) et par l'implication de la majeure partie de la population dans ses activités. Mais surtout, l'élevage représente le plus souvent le seul mode de faire valoir des zones arides qui constituent l'essentiel du territoire mauritanien. Actuellement, la productivité de l'élevage mauritanien est limitée par la faiblesse des ressources alimentaires qui contraint l'essentiel des cheptels à une mobilité saisonnière dans le pays et pendant 4 à 5 mois dans les pays voisins du Sud à la recherche de pâturages. Dans cet environnement rude, on voit mal comment augmenter significativement de manière économique la productivité unitaire des animaux Néanmoins la production globale excède d'environ 40% la consommation nationale en viandes (40.000 tonnes d'équivalents carcasse). Ces excédents sont pour l'instant commercialisés sur pieds par des filières traditionnelles vers le Sud (marché du bassin commercial de Dakar) en liaison étroite avec les mouvements saisonniers et, pour les camelins, vers le Nord (Maroc et Algérie) par des mouvements incontrôlés au travers des frontières. A défaut de pouvoir aisément en augmenter la productivité, la stratégie proposée propose d'améliorer la valorisation nationale de ces excédents en aidant à la construction de filières de viandes rouges réfrigérées et congelées. Pour cela davantage d'animaux devraient être abattus localement, découpé et transformés sur place. En termes de cibles commerciales, les marchés du Maghreb et du Moyen Orient paraissent les plus porteurs, d'une part en raison d'exigence SPS moins élevées vu leur propre statut sanitaire et, d'autre part, compte tenu des affinités culturelles et religieuses de la Mauritanie qui en font un partenaire privilégié sur ces marchés. Ces marchés sont par ailleurs plus rémunérateurs que le marché traditionnel du Sénégal et resteront longtemps porteurs. L'accès à ces nouveaux marchés et avec de nouveaux produits (viandes froides) dépendra essentiellement de la confiance quant au statut sanitaire du pays et des produits que ces nouveaux partenaires pourront avoir. La stratégie proposée propose de créer un cadre favorable à l'émergence d'opérateurs privés pour mettre en oeuvre ces nouveaux circuits de transformation et commerciaux. Dans ce cas le rôle de l'Etat sera limité aux tâches régaliennes d'organisation du cadre législatif, réglementaire et d'infrastructures publiques ainsi que de contrôle et d'organisation politique et sociale. En modifiant l'image du statut sanitaire national, en disposant localement de davantage de cuirs et peaux et en valorisant localement davantage de cinquièmes quartiers, la stratégie proposée aura aussi un effet d'entraînement sur le développement des autres filières liées à l'élevage. En termes d'actions, l'amélioration du cadre de travail des opérateurs privés reposera sur la concertation avec les partenaires commerciaux ciblés pour la révision du contexte législatif et réglementaire et des modalités d'agrément mutuel des produits et opérateurs. Les infrastructures d'abattage seront aussi revues et surtout leur mode d'exploitation réorganisé. Les capacités de surveillance épidémiologique et de contrôle d'hygiène alimentaire seront renforcées en accord avec les souhaits des pays importateurs. Un dialogue constant et une transparence totale des performances des services publics correspondant seront mis en place vis-à-vis des partenaires commerciaux. La mise sous assurance qualité de ces services constitue un objectif à moyen terme. Enfin, compte tenu des ressources existant déjà dans d'autres secteurs de l'économie nationale, il est proposé de regrouper les forces nationales traitant des aspects d'hygiène alimentaire et de sécurité sanitaire des aliments. Les effets attendus d'une telle stratégie pourraient être une plus value nationale annuelle d'une vingtaine de
Classification Agris : L01 - Elevage - Considérations générales
E10 - Economie et politique agricoles
Auteurs et affiliations
- Renard Jean-François, CIRAD-BIOS-UPR Epidémiologie (FRA)
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/537737/)
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