Guibert Hervé, Prudent Patrick. 2006. Mise en place d'un programme d'évaluation des impacts environnementaux exercés par le front agricole pionnier dans l'aire protégée et la périphérie du Parc du W. Mission d'étude, 14-24 juin 2005 : Programme Régional Parc W / ECOPAS (Ecosystèmes Protégés en Afrique Soudano-Sahélienne) 7 ACP RPR 742. Montpellier : CIRAD, 185 p.
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Résumé : Rendre compatibles l'existence d'aires protégées et le développement d'activités humaines à leur périphérie constitue le défi majeur dont dépend la pérennité des actions de conservation développées au niveau du Parc du W. L'importance des activités humaines de la périphérie du Parc du W est liée au phénomène d'installation accélérée d'agriculteurs qui se traduit par des défriches et l'extension des surfaces cultivées à un rythme qu'on peut estimer à 5 000 ha par an dans la Province de la Tapoa. La seule régulation de ce phénomène reste la saturation des terroirs cultivés qu'on peut déjà constater dans certains départements. L'extension de la culture cotonnière découle en partie de ces installations et de l'augmentation de l'adhésion des agriculteurs à cette spéculation qui leur procure un revenu à la fois assuré et conséquent et leur permet l'accès à l'équipement, au crédit et aux intrants agricoles. Les récentes baisses de prix d'achat du coton graine peuvent limiter l'augmentation de l'adhésion des agriculteurs à cette culture, mais probablement sans inverser cette tendance. L'extension de la culture cotonnière interagit avec le phénomène de migration en rendant les régions où la filière est organisée plus attractives. La bonne rémunération que procure cette culture limite les opportunités d'alternatives économiquement équivalentes. Ces changements favorisent également le développement de l'élevage résident dont le cheptel dépasse celui de l'élevage transhumant et accroît la pression sur les pâturages en diminution du fait de l'extension du domaine agricole. Les pollutions aux résidus de pesticides (organochlorés) constatées dans l'environnement du Parc (eaux de surface, sols, sédiments, viandes de brousse, chair de poisson, ...) proviennent d'utilisations antérieures de ces produits qui remontent à plus de 25 ans et qui ont été à l'époque largement utilisés dans le domaine agricole comme dans celui des luttes anti-vectorielles et antiacridiennes. Des pollutions aux résidus de pesticides dues à des usages agricoles récents, bien que moins étudiés sont probables. L'extension de la culture cotonnière, l'accroissement du recours aux herbicides, l'existence de filières non encadrées et non organisées consommatrices de pesticides, la circulation de produits phytosanitaires douteux ou contrefaits, le manque de précaution dans l'usage de ces produits sont autant de facteurs susceptibles d'augmenter les pollutions et d'augmenter les risques sur la santé humaine. Les systèmes de culture pratiqués se traduisent par une dégradation de la fertilité des sols qui à moyen terme va accroître la pression sur les terres vierges des aires protégées. Cette dégradation provient en partie de la minéralisation de la matière organique qui accompagne toute défriche et qui est également à l'origine avec l'utilisation des engrais de pollutions des eaux de surface par les nitrates.
Classification Agris : F40 - Écologie végétale
P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
L01 - Élevage - Considérations générales
Auteurs et affiliations
- Guibert Hervé, CIRAD-CA-UPR Systèmes cotonniers (FRA)
- Prudent Patrick, CIRAD-CA-UPR Systèmes cotonniers (BEN)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/540580/)
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