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Bilan et évaluation des travaux et réalisations en matière de conservation des sols à Madagascar

Chabalier Pierre. 2005. Bilan et évaluation des travaux et réalisations en matière de conservation des sols à Madagascar. In : Journées scientifiques régionales du réseau érosion et gestion conservatoire des eaux et des sols, Antananarivo, Madagascar, 25-27 octobre 2005. s.l. : s.n., 11 p. Journées scientifiques régionales du réseau érosion et gestion conservatoire des eaux et des sols, Antananarivo, Madagascar, 25 Octobre 2005/27 Octobre 2005.

Communication sans actes
Texte intégral non disponible.

Résumé : C'est à Madagascar que les actions de recherche, les études et les réalisations en milieu réel concernant l'érosion et la protection de sols ont été les plus denses depuis les années 50 en milieu tropical. Elles ont été d'une grande diversité thématique et ont concerné une grande variabilité de milieux. Comme l'ensemble de ces travaux constitue une richesse unique pour Madagascar, un projet PCS (projet conservation des sols) a été mené conjointement par le FOFIFA, le CIRAD et l'ONE en 1997 pour les inventorier, les évaluer quant à leur pertinence et leurs résultats (techniques, sociologiques et économiques). L'objectif a été d'en fournir une synthèse en vue d'une utilisation possible pour de nouveaux projets. Ce projet a comporté plusieurs actions. Une synthèse très exhaustive de la bibliographie a permis de recenser plus de 4 200 articles et documents. Un aperçu historique et spatial des études a permis de situer les recherches et les travaux réalisés depuis 1950. Des synthèses thématiques ont été réalisées par des spécialistes. Six enquêtes sur le terrain ont été menées en vue de réaliser un bilan - évaluation des projets de conservation des sols menés dans des zones très différentes. Les mesures d'érosion à Madagascar ont concerné 10 stations dans 3 grandes zones dans les années 70, plus une station dans l'Est dans les années 90. Les résultats permettent de classer l'érodibilité des sols en fonction des régions (selon les facteurs R et K de l'équation de Wischmeier). Par exemple, à Beforona, les ruissellements atteignent 20% de la pluie sur une pente de 30% entraînant 143 t de terre/ha sous un sol nu et sous un sol cultivé, alors que le ruissellement sous forêt n'est que de 1%, sans perte en terre. Les résultats en parcelles d'érosion concernant l'influence de différents couverts végétaux, montrent que la mise en défens par des prairies ne diminue pas significativement le ruissellement mais diminue les pertes en terre. Les pertes en terre sont importantes après chaque feu de pâturage. Ces essais ont été complétés plus récemment dans les dispositifs de l'Est par l'introduction de haies vives qui donnent encore de meilleurs résultats sur l'infiltration de l'eau et les pertes en terre. Les suivis menés pendant plusieurs années sur des bassins versants expérimentaux dans différentes zones écologiques, ont permis d'établir des bilans hydriques sous différentes utilisations des sols (forêt, savoka, divers peuplements). Si sous forêt naturelle ou sous peuplement d'eucalyptus, les pertes en terre sont négligeables, avec des coefficients de ruissellement de 20 à 36%, les pertes sont plus importantes sous savoka, avec des coefficients de 56%. Les tavy et les cultures donnent toujours les pertes en terre les plus élevées. Les solutions techniques de lutte contre l'érosion entreprises depuis les années 40 ont concerné la lutte contre l'érosion éolienne et contre l'érosion hydrique. Les techniques mises en oeuvre sont les reboisements, l'agroforesterie, ainsi que les pratiques agronomiques et agro-pastorales à la parcelle. Les résultats sont donc nombreux et on dispose pour la plupart des cas d'une gamme de moyens assez efficaces contre l'érosion, y compris pour stabiliser les petits lavaka et sakasaka (sur les sables roux du Sud-Ouest). Cependant, il se révèle qu'on ne peut pas proposer à des agriculteurs des solutions standards d'aménagement. Celles-ci doivent être intégrées à la production des agriculteurs d'une zone, et elles ne doivent pas avoir un impact économique négatif, même sur le court terme. La prise en compte de stratégies des agriculteurs avec leur propre espace de référence est une condition nécessaire à la mise en oeuvre de solutions techniques appropriées. Actuellement, de nombreux facteurs limitent la mise en place de ces techniques antiérosives: le manque de structuration des organisations paysannes, l'insécurité foncière, les feux de brousse, l'insuffisance de l'encadrement et le manque de moyens de l'État, la crois

Classification Agris : P36 - Érosion, conservation et récupération des sols

Auteurs et affiliations

  • Chabalier Pierre, CIRAD-CA-UPR Systèmes canniers (REU)

Autres liens de la publication

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/540587/)

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