Chabalier Pierre.
2002. Les phénomènes de dégradation des sols et de l'environnement : facteurs physiques et humains.
In : Séminaire des sols, environnement et développement, Antananarivo, Madagascar, 27 février au 02 mars 2002
Résumé : Les effets de l'érosion anthropique sont très discontinus dans le temps. L'érosion peut rester faible pendant des années, mais elle peut avoir des conséquences catastrophiques lors de fortes pluies. Les causes et les facteurs déterminants sont très variables. De ce fait, il n'y a pas de recette généralisable de lutte contre l'érosion, mais une panoplie de méthodes plus ou moins coûteuses et efficaces selon les milieux et les pratiques culturales. L'estimation des dégâts dus à l'érosion est difficile. A grande échelle, les perturbations sur l'environnement sont complexes: disparition des sources en bas de colline du fait de l'intensification des ruissellements au détriment de l'infiltration, perturbation des régimes hydriques des rivières avec des eaux fortement chargées de sédiments et une amplification des régimes de crues, ensablement de rizières, des barrages et des ports, détérioration des écosystèmes côtiers, qui constituent une réserve pour la reproduction d'espèces. La dégradation des sols se traduit donc par des baisses de production mais aussi par des surcoûts pour les entretiens d'infrastructures et pour les investissements. La spirale de dégradation de l'environnement est souvent concomitante avec celle du milieu socio-économique. Les fortes démographies dans des pays pauvres entraînent des défrichements de forêts anarchiques, le raccourcissement des jachères et une intensification du pâturage, avec une gestion par le feu. Le morcellement du foncier, la disparition de toute fertilisation, les rotations simplifiées dégradent la fertilité des sols et augmentent l'érosion. La sous nutrition et la pauvreté privilégient le court terme avec des logiques de survie, au détriment de la conservation et de la durabilité. Les problématiques foncières juridiques et institutionnelles sont importantes car elles grèvent de manière forte la mise en valeur agricole et les efforts de mise en defens des sols. D'un autre coté, les moyens mis en place par les états sont insuffisants et inadaptés à ces structures traditionnelles. Les solutions techniques pour la lutte contre l'érosion jusqu'alors proposées étaient de grands aménagements de protection mécanique ayant une rentabilité à long terme. De nouvelles propositions techniques et organisationnelles permettent une augmentation de la productivité, une diminution de temps de travaux et une diminution des risques érosifs. Elles sont plus axées sur des méthodes biologiques à la parcelle (couverture du sol et semis direct) et tiennent compte de la perception de l'érosion par les agriculteurs et de leur besoin.
Classification Agris : P36 - Érosion, conservation et récupération des sols
E51 - Population rurale
E14 - Économie et politique du développement
Auteurs et affiliations
- Chabalier Pierre, CIRAD-CA-UPR Systèmes canniers (REU)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/540817/)
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