Enquête diagnostic sur les exploitations fruitières en zone humide du Cameroun

Kuaté Jean, Bella Manga M., Kouodiekong Lazare, Ndindeng Sali Atanga, Damesse François, David Olivier, Parrot Laurent. 2006. Enquête diagnostic sur les exploitations fruitières en zone humide du Cameroun. In : Atelier de présentation des résultats des opérations de recherche participative, 21-23 février 2006, Yaoundé, Cameroun. Bella Manga (ed.), Kamga André (ed.), Omokolo Ndoumou Denis (ed.), Havard Michel (ed.). PCP-Grand Sud Cameroun. Yaoundé : PCP-Grand Sud Cameroun, 75-86. Atelier de présentation des résultats de l'étude du Cameroun, Garoua, Cameroun, 27 Novembre 2002.

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Titre anglais : Fruits production in the humid zone of Cameroon: A diagnostic survey

Résumé : L'absence de données statistiques fiables et exhaustives sur les exploitations fruitières au Cameroun en général et en zone humide en particulier constitue un handicap pour élaborer une stratégie pertinente de développement et en évaluer l'impact. Une enquête diagnostic a été réalisée sur les fruitiers dans la zone périurbaine de Yaoundé, la zone de Bokito et la zone de Foréké. Matériels et méthodes. On a caractérisé les exploitations fruitières en analysant le profil du producteur et la place des fruitiers dans les activités pratiquées par les familles agricoles. Les différentes espèces fruitières dans les vergers, le nombre de pieds, l'origine du matériel végétal, l'âge des arbres, les contraintes de production et l'utilisation des récoltes ont été étudiés dans 193 ménages agricoles dont 51 à Bokito, 80 à Foréké et 62 en zone périurbaine de Yaoundé. Les chefs d'exploitation (51 ans en moyenne) sont à plus de 90% des hommes. Leur niveau d'éducation relativement bas (68% ont au maximum le niveau primaire) suggère que l'approche participative avec des essais démonstratifs puisse être adoptée pour la transmission des paquets technologiques. Au total, 26 espèces fruitières ont été répertoriées, mais la diversité varie suivant les sites (13 espèces à Bokito, 18 à Foréké et 24 à Yaoundé). La composition spécifique du verger varie d'une zone à l'autre: à Bokito, 14049 pieds dont 42% d'orangers, 26% de safoutiers, 9% de manguiers et 8% d'avocatiers; à Foréké, 1701 pieds dont 24% de safoutiers, 19% d'avocatiers, 11% de goyaviers et 10% de kolatiers; à Yaoundé, 13152 pieds dont 23% de manguiers, 22% d'avocatiers, 20% de safoutiers, 9% de papayers, 4,7% d'orangers et environ 21,3% pour le reste. Quatre espèces dominantes (safoutiers, orangers, manguiers et avocatiers) représentent environ 77% du verger fruitier. Cette répartition corrobore les préférences exprimées par les producteurs pour ces espèces majeurs. Les arbres de plus de 20 ans représentent en moyenne 39%, 47% et 29% respectivement à Bokito, Foréké et Yaoundé alors que dans le même ordre, ceux de moins de 10 ans constituent 15, 20 et 32%. Ces moyennes cachent toutefois d'importantes disparités intraspécifiques qui sont discutées. En terme de contribution à l'alimentation du ménage, les fruitiers par rapport aux autres spéculations occupent le 1er, le 2ème et le 4ème rang respectivement à Bokito, Foréké et Yaoundé. En terme d'exigence en main d'oeuvre ou en temps des travaux, le classement des fruitiers par rapport à un ensemble de 9 spéculations varie du 3ème au 8ème rang selon le site. Le matériel végétal provient soit d'une sélection locale par les producteurs, soit d'un développement spontané mais très peu de la Recherche (<1%). D'importantes données ont été obtenues sur les activités fruitières dans les exploitations familiales en zone humide du Cameroun. Les fruits sont vendus ou autoconsommés (pas de transformation). Les contraintes de production sont d'ordre (i) parasitaire (maladies et ravageurs), (ii) agronomique (variétés non améliorées.) ou (iii) socioéconomique (intrants, foncier.). Les implications des principaux résultats sont discutées dans la perspective d'améliorer de façon durable en quantité et en qualité les productions fruitières et d'en assurer l'innocuité pour les consommateurs.

Résumé (autre langue) : The lack of reliable and exhaustive data on fruit tree farming in Cameroon and especially in the humid zone is a real constraint to the elaboration of a sound development strategy as well as the assessment of its impact. A diagnostic survey was conducted on fruit trees in Bokito, Foreke and the periurban zone of Yaounde. Materials and methods: Fruit tree farming was characterized by analyzing the producer status, the place of fruit tree cultivation among the various activities conducted in the household. The various fruit tree species in orchards and number of plants, the origin of planting material, age of trees, production constraints and the uses of harvested fruits were studied for a total of 193 households (51 in Bokito, 80 in Foreke and 62 around Yaounde). The heads of households (51 years in average) are 90 % males. Their education level is relatively low (68 % primary education at most) suggesting that participatory approach with field demonstration may be appropriate when transmitting research results. A total of 26 fruit tree species were identified but diversity varies with sites (13 species in Bokito, 18 in Foreke and 24 in Yaounde). Orchard composition was also variable with sites in Bokito, 14 049 trees (42 % oranges, 26 % African plums or Dacryodes edulis, 9 % mangoes and 8 % pears); in Foreke, 1 701 plants (24 % D. edulis, 19 % pears, 11 % guayavas, 10 % colanut and 10 % mangoes); in Yaounde, 13 152 plants (23 % mangoes, 22 % pears, 20 % D. edulis, 9 % pawpaw, 4.7 % oranges and about 21.3 % miscellaneous species). Four major species (D. edulis, oranges, mangoes and pears) constitute almost 77 % of trees. This distribution globally matches preferences expressed by farmers for major species. Among these trees, old ones (>20 years) represent in average 39, 47 and 29 % respectively in Bokito, Foreke and Yaounde while young ones (<10 years) in the same order represent 15, 20 and 32 %. But these figures really hide important discrepancies among species which are discussed. In terms of contribution to family income, fruits ranked second in Bokito after cocoa. In Foreke fruits ranked 5th after coffee, cocoa, annual crops and truck farming while in Yaounde, they ranked 4th after annual crops, truck farming and cocoa. As for the contribution to family food, fruits ranked 1st, 2nd and 4th respectively in Bokito, Foreke and Yaounde. The ranking of fruits varied from 3rd to 8th among 9 speculations when considering labour and time allocation. Fruit trees originate either from a local selection by farmers, or they grew spontaneously but very few came from Research (< 1 %). Important statistical data were obtained on fruit trees in family farms in the humid zone of Cameroon. Production constraints are from 3 main sources: (i) phytosanitory (poor management of pests and diseases), (ii) agronomic (unimproved seedlings..) and (iii) socioeconomic (land and input availability...). Fruits are locally consumed or sold (no processing). Important data on fruit trees was obtained. Implications of these findings are discussed with the perspective of improving quality and quantity of fruits in the humid zone as to insure sustainability of production and safety consumption.

Mots-clés Agrovoc : culture fruitière, enquête sur les exploitations agricoles, exploitation agricole familiale, diagnostic, contrainte

Mots-clés géographiques Agrovoc : Cameroun

Classification Agris : E20 - Organisation, administration et gestion des entreprises ou exploitations agricoles
E16 - Économie de la production

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