Griffon Michel.
2007. Aspects socio-économiques liés à la gestion de l'eau dans les zones arides et dans des situations de pénurie future.
In : Académie d'agriculture de France séance sur l'utilisation maximale de l'eau par l'agriculture dans les zones arides, Paris, 21 mars 2007. Académie d'agriculture de France
Résumé : Le texte ne constitue pas une synthèse des connaissances acquises et des méthodes économiques utilisées pour faire face aux risques de pénurie d'eau en particulier dans l'agriculture. Il identifie quelques questions prospectives et envisage différentes voies de solution dans le domaine économique. La question de l'économie de la qualité de l'eau n'est pas abordée. Les pénuries d'eau sont importantes dans les zones arides. En outre, beaucoup de travaux de prospective indiquent que les ressources en eau dans d'autres régions du monde vont manquer - particulièrement dans les pays en développement, élargissant ainsi potentiellement l'aire géographique de l'aridité. Cela résulte des risques associés au changement climatique, mais surtout à l'accroissement rapide du nombre des utilisateurs et de la modification des régimes hydriques sous la pression anthropique. Tout indique que ces tendances vont s'accentuer. Dans les régions arides, la gestion de l'eau va être plus difficile. Dans les régions en voie d'assèchement, les tensions sur les ressources en eau vont amener inévitablement à modifier significativement les comportements des sociétés vis-à-vis de l'eau: économie d'eau dans la consommation (finale et intermédiaire), renouvellement amélioré de la ressource (captages, réservoirs, détournements de fleuves, recapitalisation de l'eau dans les écosystèmes). L'eau étant un bien social utilisé universellement (mais classé dans la catégorie économique des biens à péage), comment faire évoluer les comportements de l'ensemble des utilisateurs ? Cette question est d'autant plus cruciale que dans beaucoup de pays, les ressources en eau renouvelable diminuent et le comportement des consommateurs n'est pas ou encore très peu modifié. On va donc vers des situations de crise. Le raisonnement économique mène à trois orientations classiques: rationner (situations de crise forte), accroître la conscience du phénomène et appeler à des comportements citoyens d'économie d'eau, augmenter les prix. A cela s'ajoutent les investissements publics qu'il faut couvrir par des ressources financières. On s'intéressera particulièrement à l'économie de la rareté et aux politiques associées: rationnement, définition du prix. Le prix est un instrument qui permet à la fois de recouvrer les coûts d'investissement et de fonctionnement (et maintenance), et de donner un signal social de rareté destiné à influencer les décisions. On s'intéressera aussi aux politiques d'investissement, notamment dans le domaine des aménagements de lutte contre la désertification, et sur les conditions de leur efficacité. Parmi les décisions économiques qui sont à prendre, les plus importantes sont de nature institutionnelle (quelles institutions sont-elles viables en matière d'aménagement hydrique et de gestions de l'eau ?), et technologique (quelles technologies pour recapitaliser l'eau dans les écosystèmes et à quel coût ?). Les technologies que de tels efforts supposent, impliquent une mobilisation étendue et décentralisée des sociétés, ce qui semble aujourd'hui encore peu compatible avec le faible niveau de consentement à payer des utilisateurs. Vers quels scénarios mène une telle évolution ? (Texte intégral)
Classification Agris : E10 - Économie et politique agricoles
P10 - Ressources en eau et leur gestion
Auteurs et affiliations
- Griffon Michel, CIRAD-DG-Direction générale (FRA)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/540901/)
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