Maréchal Denis. 2007. Analyse à grande échelle de la distribution de 5 espèces végétales envahissantes des milieux naturels de la Réunion. Saint-Denis : Université de la Réunion, 50 p. Mémoire de master 2 : Biodiversité et écosystèmes tropicaux : Université de la Réunion
Résumé : Les espèces envahissantes représentent une menace majeure pour la flore indigène de La Réunion (Mac Donald et al., 1991; Lavergne et al., 1999; Gargominy, 2003). Des mesures de gestion doivent donc être mises en place, notamment dans le cadre de la création du Parc National de La Réunion, afin de préserver de manière efficace la biodiversité réunionnaise. Une étude précédente (Baret, 2004) avait permis de mettre en place un modèle climatique des invasions et établi des enveloppes climatiques potentielles pour chaque espèce étudiée. L'influence de l'activité humaine sur la dispersion des plantes envahissantes étant maintenant reconnue (Mac Donald et al., 1991 ; Richardson et al., 2000 ; Pysek et al., 2004), le but de cette étude est d'affiner le modèle climatique de Baret (2004) en incorporant des paramètres anthropiques dans les modélisations spatiales. Ce rapport présente les différentes méthodes statistiques utilisées pour l'étude de l'influence des distances aux activités anthropiques sur les niveaux d'invasion de 5 espèces végétales envahissant les milieux naturels situés en ZNIEFF I à La Réunion. Deux méthodes de modélisations ont été mises en place, une linéaire (LDA) et une non linéaire (KNN). Trois types de modèle ont été réalisés : un modèle anthropique avec uniquement les paramètres anthropiques (distances aux activités humaines), un modèle environnemental avec uniquement le paramètre environnemental de Baret (2004) (distance de Mahalanobis) et un modèle croisé prenant en compte l'ensemble de ces paramètres (anthropiques et environnemental). Les résultats montrent que l'ensemble du territoire naturel réunionnais est situé à proximité d'activités anthropiques, laissant penser que très peu de portions du territoire sont encore épargnées des influences humaines. On observe que les modélisations à partir de paramètres anthropiques seuls prédisent correctement les niveaux d'invasion (entre 0% et 20% d'erreurs), bien que toutes les analyses exploratoires (histogrammes, ACP et ACM) et descriptives (GLM) ne soient capables de dégager des tendances et d'analyser des relations directes entre distances aux activités anthropiques et niveau d'invasion des espèces considérées. Les modélisations utilisant le paramètre environnemental de Baret (2004) donne des résultats équivalents au modèle anthropique et au modèle croisé. Nous avons aussi montré que les modélisations non linéaires sont de meilleures qualités en terme de prédictions des niveaux d'invasion à partir de variables de type distances, contrairement aux modèles environnementaux retrouvés dans la littérature (Higgins et al., 1999 et 2000 ; Cole et al., 1999 ; Baret et al., 2004 ; Underwood et al., 2004 ; Goslee et al., 2006). Finalement, nous concluons sur le fait qu'il est impossible de décrire des relations simples et linéaires entre des activités anthropiques et des niveaux d'invasion mais qu'il reste possible, à partir de paramètres anthropiques, de prédire de manière efficace les niveaux d'invasion des espèces étudiées. A terme, il serait intéressant d'envisager la construction d'un modèle dynamique complet afin de prédire de futures invasions et d'aider les gestionnaires à lutter de manière préventive contre les espèces envahissantes.
Classification Agris : F40 - Écologie végétale
H60 - Mauvaises herbes et désherbage
P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
Auteurs et affiliations
- Maréchal Denis, Université de la Réunion (REU)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/546439/)
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