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Traitement politique du développement durable dans les initiatives privées transnationales "multi-stakeholders"

Cheyns Emmanuelle. 2011. Traitement politique du développement durable dans les initiatives privées transnationales "multi-stakeholders". In : Responsabilité sociale de l'entreprise, entreprise réseau et gestion des biens communs. Redéfinition du périmètre de l'entreprise : 6ème Congrès du RIODD (Réseau International de Recherche sur les Organisations et le Développement Durable), Luxembourg, 16. s.l. : s.n., 13 p. Congrès du RIODD. 6, Luxembourg, 16 Juin 2011/17 Juin 2011.

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Résumé : Dans un contexte de critique écologique croissante, différentes initiatives d'élaboration de " standards durables " touchant des secteurs agricoles sensibles (café, cacao, palmier à huile, soja, biocar-burants, etc.) se sont développées à travers des " Tables rondes " internationales. Les Tables rondes palmier à huile et soja durables (RSPO, Roundtable on Sustainable Palm Oil ; RTRS : Roundtable on Responsible Soy) ont été initiées par WWF pour résoudre des problèmes de dégradation des ressources liées à l'agriculture. Elles prennent la forme de dispositifs de participation/négociation dits " inclusifs " et " multi-stakeholders " réunissant des entreprises des filières agroalimentaires concernées (producteurs, acheteurs, grossistes, distributeurs, nationaux et multinationaux) mais aussi des ONGs dites " sociales " et " environnementales ", internationales (WWF, OXFAM notamment) et nationales (Brésil, Indonésie, Argentine, etc.), à une échelle mondiale. Présentées comme " privées " et " volontaires ", ces initiatives s'appuient sur un argumentaire autour de la " défaillance des Etats ", notamment dans les pays du Sud, à prendre en charge des biens environnementaux. La forme " multi-stakeholders " donne au processus une dimension particulière d'action collective et de mise en discussion des problèmes et solutions à adopter face aux enjeux environnementaux et sociaux, entre entités représentant des intérêts privés (les " stakeholders ") mais se donnant pour objectif de définir et protéger un bien commun (lié à l'environnement). Ces processus internationaux de définition des " bonnes pratiques " posent un certain nombre de questions autour de la participation : qui participe à l'élaboration de la " norme " et comment est cadrée la participation ? Par ailleurs, ces forums multi-stakeholders sont orientés vers une efficacité opérationnelle rapide (" business to business ") conduisant à faire abstraction dans le débat d'une mise en valeur de visions, de principes, au profit d'un régime d'action plus stratégique, basé sur la négociation de " groupes d'intérêts ", laissant peu de place au traitement du pluralisme des valeurs pour qualifier la durabilité. A travers une sociologie des régimes d'engagement (Thévenot, 2006), nous montrerons dans ce papier la façon dont est saisi le " développement durable " quand il l'est au prisme du " management ", soit d'une efficacité opérationnelle rapide, au prix de l'écartement de notions de justice. Dans une première partie nous caractériserons les conditions d'émergence de ces nouveaux mécanismes de régulation transnationaux privés ainsi que le modèle de gouvernance et l'équipement politique qu'ils promeuvent. Nous identifierons dans une deuxième partie le dispositif matériel sur lesquels ils reposent et en particulier les technologies de débat impulsées par des sociétés de conseil (open space technology, world café, democracy wall, speaker corner, etc.). Nous discuterons enfin des effets de ces formes d'engagement stratégiques et libéraux sur le traitement politique de la " durabilité ". Les résultats présentés ici s'appuient sur un travail d'observation participante réalisé entre 2003 et 2009 au sein des tables rondes RSPO (" Roundtable on Sustainable Palm Oil ") et RTRS (" Round-table on Responsible Soy "), en Asie et en Amérique Latine. Ils sont aussi issus d'entretiens auprès de participants et non-participants en Europe, au Brésil, en Argentine, en Malaisie et en Indonésie (ONGs, sociétés de plantation, industries, fondations et donneurs, bureaux.

Classification Agris : E14 - Économie et politique du développement

Auteurs et affiliations

  • Cheyns Emmanuelle, CIRAD-ES-UMR MOISA (FRA)

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/561306/)

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