Till Milena, Brauman Alain, Chambon Bénédicte, Bessou Cécile, Gay Frédéric, Promkhambut Arunee, Nimkingra Prakaijan, Robain Henri, Koonklang Nitjaporn.
2014. Impacts des pratiques culturales sur l'écosystème du sol dans les plantations d'hévéa du Nord-est de la Thaïlande.
In : 12èmes Journées d'étude des sols : Le sol en héritage (JES 2014), 30 juin - 4 juillet 2014, Le Bourget-du-Lac, France
Version publiée
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Résumé : Le maintien de la fertilité du sol, facteur principal d'une agriculture durable, dépend en partie du maintien de la biodiversité (Brussaard et al., 2007). Les plantations forestières sont soit décriées, soit vantées pour leur impacts environnementaux, sans pour autant que les arguments invoqués par les promoteurs ou les détracteurs ne soient solidement étayés par des travaux scientifiques (Epron et al., 2011). Mieux définir les impacts de l'agriculture sur les services écosystémiques du sol est particulièrement crucial dans les zones tropicales où les cultures pérennes sont en rapide expansion au détriment possible de zones écologiquement fragiles et pauvres. C'est le cas du développement de l'hévéaculture dans le Nord-est de la Thaïlande. Dans cette zone peu propice, les plantations villageoises se multiplient avec des pratiques plus ou moins adaptées au contexte défavorable (six mois de saison sèche, sols très sableux...). L'objectif de cette étude était d'identifier sur le terrain la variabilité des pratiques culturales et de mesurer leurs impacts sur le fonctionnement de l'écosystème. Malgré son importance l'effet du précédent cultural a été noyé lors de la création de la typologie, une même classe pouvant présentée des précédents culturaux diverses. Ce facteur fera l'objet d'une étude ultérieure afin d'analyser les changements à long terme et de distinguer les impacts directs des pratiques et des impacts indirects à l'échelle des changements d'usage des sols (Figure 1). Cette étude a recensé sur le terrain les pratiques culturales de 159 hévéaculteurs dans la province de Khon Kaen. Une typologie de ces pratiques a été ensuite établie à l'aide d'une classification ascendante hiérarchique. Cette typologie présente 3 classes avec différents niveaux d'intensité de pratiques notamment liée à un gradient en intrants (pesticides, niveau de fertilisation) et en travail du sol. Les 8 plantations parangons de chaque classe ont été échantillonnées sur les caractéristiques physico-chimiques du sol, l'écophysiologie des arbres, la diversité macrofaunique de la litière et la dégradation de la litière. La diversité macro-faunique de la litière ne semble pas être impactée par l'intensité de pratiques agronomiques, en revanche l'activité lombricienne (mesurée par la présence de turricules au sol) diminue fortement dans les plantations où les pratiques sont intensives. Les taux de matière organique, liée à la gestion de la plantation sur le long terme, sont plus importants dans les plantations extensives. On n'observe pas de différence dans le développement de l'arbre dans les différentes pratiques. D'après Lavelle et al. (2014), la macrofaune constitue un des meilleurs bioindicateurs de l'impact des pratiques culturales. Néanmoins, dans notre étude la macrofaune de la litière ne s'est pas avérée très sensible aux pratiques et indique qu'il serait certainement nécessaire d'étudier également la macrofaune du sol. Des travaux complémentaires devraient compléter ces résultats préliminaires. Les verres de terres endogés et épigés ne répondent pas de la même façon au changement d'utilisation des sols et à l'intensification des pratiques (Ponge et al. 2013) une étude plus poussée des ces populations serait également à envisager. L'absence de différence dans le développement (circonférence) de l'arbre peut être due à un début de saignée plus avancé dans le cas des pratiques intensives ; le ralentissement de croissance induit pouvant gommer les différences entre pratiques intensives et extensives. Afin de poursuivre cette étude d'évaluation environnementale, un projet de thèse a été soumis dans le but de compléter ces travaux et de les mettre à profit pour développer des indicateurs de biodiversité fonctionnelle des plantations de pérennes adaptés à la méthode de l'analyse de cycle de vie.
Classification Agris : K10 - Production forestière
P35 - Fertilité du sol
F04 - Fertilisation
H01 - Protection des végétaux - Considérations générales
P34 - Biologie du sol
P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
F08 - Systèmes et modes de culture
Auteurs et affiliations
- Till Milena, IRD (THA)
- Brauman Alain, IRD (FRA)
- Chambon Bénédicte, CIRAD-PERSYST-UPR Systèmes de pérennes (THA) ORCID: 0000-0002-2436-4058
- Bessou Cécile, CIRAD-PERSYST-UPR Systèmes de pérennes (FRA) ORCID: 0000-0001-6686-8468
- Gay Frédéric, CIRAD-PERSYST-UMR Eco&Sols (THA) ORCID: 0000-0002-7624-8489
- Promkhambut Arunee, Khon Kaen University (THA)
- Nimkingra Prakaijan, Khon Kaen University (THA)
- Robain Henri, IRD (THA)
- Koonklang Nitjaporn, IRD (THA)
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/573981/)
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