Lobao Tello José. 2002. Mission d'appui à la composante "Développement des zones cynégétiques villageoises". Propositions d'aménagement du PNBB. Programme ECOFAC III. s.l. : AGRECO-CIRAD-Forêt, 86 p.
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Résumé : Historique : Entre 1916 et 1933, la région où se trouvent à présent le Parc National du Bamingui - Bangoran, la Réserve Intégrale de Vassako et les autres réserves de faune limitrophes du Parc, était une réserve de chasse. Le Parc National de Bamingui-Bangoran a été créé le 8 juillet 1933, et la Réserve Intégrale de Vassako ainsi que la Réserve de Faune de Gribingui-Bamingui en 1940. En 1979, le complexe du Parc national et de la Réserve intégrale ont reçu de l'UNESCO la classification de Réserve de la Biosphère. Toutefois, celle-ci n'a pas été légalisée au niveau national. Au moment de sa création il y avait des villages centrafricains dans le Parc et plusieurs villages tchadiens dans le secteur limitrophe avec le Tchad. En 1976, tous les villages avaient abandonné le Parc. Le braconnage, commercial et de subsistance, a toujours été fortement pratiqué dans la région, tant par les locaux que par des nationaux et étrangers (principalement des tchadiens). Entre 1980 et 1985, ceci a conduit à un véritable carnage, dont les éléphants et les rhinocéros noirs ont été les principales victimes. Ces derniers ont été exterminés. L'utilisation de la région par de grands troupeaux de bétail tchadiens se fait depuis longtemps, ce qui exacerbe les problèmes de braconnage et de transmission de maladies. Ainsi la faune sauvage de toute la Région Nord de la R.C.A. a été affectée par la peste bovine en 1968-1969 et 1983-1984. Il n'y a pas de chiffres exacts mais il est probable que plusieurs milliers d'animaux sauvages ont été tués, notamment des buffles, hippotragues, elands de Derby et phacochères. La surveillance du complexe a toujours été très faible et sporadique jusqu'au lancement des patrouilles systématiques dans le PNBB par le Programme de Développement de la Région Nord (PDRN), en juin 1989. A ce moment la communauté faunique du parc/réserve intégrale était déjà très réduite : toutes les espèces de grand port avaient des populations très faibles, les rhinocéros noirs étaient déjà éteints, les damalisques, guépards et autruches étaient en voie d'extinction, et les girafes et crocodiles du Nil étaient réduits à des populations reliques. Pendant la première phase du PDRN, la majorité des populations animales avait augmenté significativement, grâce à la lutte anti-braconnage (LAB) efficace du Programme et à l'expulsion des bergers. Toutefois, la surveillance contre le braconnage local, contraire aux intérêts de plusieurs notables et autorités locales a été beaucoup plus difficile à mettre en place. Depuis 1993 les ressources affectées par le programme à la protection du PNBB ont beaucoup diminué, conduisant au quasi-abandon des régions Nord-nord ouest et Nord du Parc et à la reprise du braconnage de toute sorte et de la transhumance. A présent la population faunique, sauf les buffles et les crocodiles du Nil, est beaucoup moins nombreuse qu'en 1992, voire, pour quelques espèces, qu'en 1985 Ainsi : les damalisques, reduncas, autruches et guépards sont éteints; à court terme les cobes de Buffon et les cobes defassa sont menacés d'extinction; à moyen terme les éléphants, les girafes et les crocodiles du Nil sont menacés, sauf si d'importantes mesures sont prises sans délai par les autorités compétentes. Contexte socio-économique : La population humaine habitant près des limites du Parc (route nationale n° 8, entre Bamingui et Bangoran, entre Koukourou et Bamingui et entre Bangoran et Kotissako) compte environ 5.500 personnes, et elle est en croissance continue. L'agriculture et l'élevage de caprins, essentiellement de subsistance, sont également en augmentation. En dehors des produits du braconnage et de l'exploitation illégale du diamant il n'existe aucun circuit commercial organisé dans la zone. Il n'y a pratiquement aucun encadrement technique des activités agricoles ou d'élevage. La chasse traditionnelle se pratique encore mais n'est pas très rentable, car la productivité des petites antilopes et petits primates des savanes est très basse, et ces animaux sont difficiles à chasser avec des techniques traditionnelles. En plus le Code de Protection de la Faune Sauvage n'autorise dans les secteurs de chasse amodiés et dans les ZCV que la chasse traditionnelle, avec des armes et pièges traditionnels aux autochtones. D 'autre part les rivières du complexe Réserves de Faune / PNBB ne sont pas très poissonneuses, et la pêche pratiquée illicitement est essentiellement de subsistance. La cueillette des produits de la brousse est encore largement pratiquée, mais les seuls produits d'une certaine importance commerciale sont le miel (essentiellement transformé en hydromel) et l'huile de karité. Finalement il n'y a, en dehors du programme ECOFAC, pratiquement aucun emploi permanent dans la commune de Vassako, et peu d'emplois saisonniers. Nonobstant l'existence de l'hôpital de Bamingui et divers appuis dans les domaines de la santé et de l'éducation primaire apportés par le PDRN la population de la sous préfecture de Bamingui continue de souffrir de carences de toutes sortes. Par conséquent le braconnage reste la principale source d'argent liquide et de protéines animales pour la population. Les ressources naturelles : Le complexe de protection Parc National / Réserve Intégrale est très vaste et ses presque 12.000 km2 occupent environ 66% de la superficie de la sous préfecture de Bamingui. Les limites du Parc sont très longues et, par conséquent, le front de pression humaine est très étendu. Une part importante de ces limites est frontalière ou très proche du Tchad. La frontière étant très fluide le Parc est aussi sous la pression constante des braconniers originaires de ce pays. En saison sèche la transhumance tchadienne augmente encore cette pression. Le vrai contrôle de cette pression demanderait un corps LAB d'environ 120 surveillants pisteurs bien encadrés. Malgré la récente création de trois zones cynégétiques villageoises qui profitent aux communautés paysannes riveraines du PNBB, le braconnage local et national continue de façon intensive. Ceci malgré de nombreux appuis pour le développement socio-économique (dispensaires, pharmacies rurales, enseignants, agents de santé, augmentation de revenus des communes...) de ces communes et communautés. Les chefs de famille ne reçoivent cependant aucun bénéfice financier direct pouvant les aider à pourvoir aux besoins minimaux de leur famille. Ceci tient au fait que : - il n'a pas encore été possible d'utiliser les recettes importantes de certaines Z.C.V., pour la mise en oeuvre de petits programmes de développement agricole ou d'élevage ; - la population de la ville de Bamingui et du village de Koukourou est trop importante par rapport aux revenus générés par les Z.C.V. voisines. Les Z.C.V. actuelles ne sont donc pas encore suffisamment importantes pour pouvoir diminuer sensiblement le braconnage. Toutefois elles sont indispensables pour le développement des communautés paysannes. La mise en place d'une surveillance très serrée raviverait certainement de graves tensions entre le Programme et la population, et de toutes façons ni le PDZCV ni le Ministère de Tutelle n'ont la capacité financière pour la mettre en oeuvre. En plus, cette solution ne serait que temporaire et le braconnage intensif reprendrait dès la fin du Programme, engendrant la destruction de toutes les aires protégées, y compris les ZCV, la disparition de la seule ressource naturelle importante de la région, et donc l'appauvrissement des communes et de la population. Il est par conséquent impératif de trouver des solutions alternatives et durables au braconnage.
Classification Agris : P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
L01 - Élevage - Considérations générales
L70 - Sciences et hygiène vétérinaires - Considérations générales
Auteurs et affiliations
- Lobao Tello José
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/576953/)
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