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Contrôle du foncier, agricultures d'entreprise et restructurations agraires : une perspective critique des investissements fonciers à grande échelle. Le cas de la partie centrale du Mozambique

Boche Mathieu. 2014. Contrôle du foncier, agricultures d'entreprise et restructurations agraires : une perspective critique des investissements fonciers à grande échelle. Le cas de la partie centrale du Mozambique. Orsay : Université Paris-Sud, 461 p. Thèse de doctorat : Sciences économiques. Economie du développement : Université Paris sud

Thèse
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Version publiée - Français
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Encadrement : Gabas, Jean-Jacques ; Anseeuw, Ward

Résumé : La demande croissante pour l'alimentation, l'énergie et les ressources naturelles, combinée à la limitation des ressources et à la libéralisation du commerce sont parmi les facteurs ayant entrainé une nouvelle "ruée sur les terres agricoles" observée depuis quelques années. Alors que certains ont exprimé des inquiétudes sur les implications potentielles de ces projets sur les droits et les moyens de subsistance des populations rurales des pays en développement, d'autres ont souligné le potentiel de ces opportunités dans la lutte pour la sécurité alimentaire et le développement rural que constituait ces annonces d'investissements dans un secteur longtemps négligé. Cette thèse interroge la complexité économique, institutionnelle et sociale des investissements fonciers à grande échelle et leur capacité à engendrer des restructurations agraires et un changement du modèle de développement agricole au Mozambique. L'une des originalités de ce travail est son inscription dans une vision globale des acquisitions qui ne s'intéresse pas uniquement au processus d'acquisition de la terre en tant que tel mais également aux modalités de mise en place des projets en fonction des formes d'organisation des entreprises, des résultats atteints et des implications socio-économiques des projets sur les structures agraires locales et sur la gouvernance foncière. L'analyse permet de relativiser l'idée que ces projets sont de nature à bouleverser les structures agraires locales. En raison de leur fort taux d'échec et des difficultés d'implantation des projets, il apparait que les investissements fonciers à grande échelle n'ont pas entrainé une rupture dans les structures agraires locales marquée par un changement des caractéristiques des exploitations majoritairement productrices dans le secteur agricole national. En revanche, l'intérêt des investisseurs étrangers tend à influencer les autorités nationales vers une réactivation du modèle de développement agricole qui prévalait après l'Indépendance, c'est-à-dire un secteur agricole dual avec des agriculteurs familiaux marginalisés d'une part et des exploitations agricoles à grande échelle établies avec des investissements étrangers de l'autre. Cette situation crée ainsi un biais en faveur de ces investisseurs qui sont considérés comme des acteurs privilégiés qui vont permettre le développement agricole du pays et résulte en une volonté de facilitation par les différentes autorités de l'État des processus d'acquisition foncière pour ces derniers au détriment des autres usagers du foncier. Ainsi, non seulement la grande majorité des agriculteurs familiaux ne bénéficient pas de la dynamique actuelle de projets d'investissement, mais les politiques agricoles et foncières et les mesures de soutien tendent à se détourner d'eux au profit de la facilitation des investissements à grande échelle. Nos résultats concernant les quatre aspects clés des restructurations agraires engendrées par les investissements fonciers à grande échelle remettent en cause la capacité des projets actuels à enclencher une trajectoire de développement agricole capable de répondre aux défis des économies africaines.

Résumé (autre langue) : The growing demand for food, energy and natural resources, combined with the limited stock of natural resources available and the process of trade liberalization are among the factors that have triggered a new rush for land observed in the last years. Despite an extensive literature, most analyses of large scale land based investment are politically and ideologically anchored, reflecting strong opposing stances. On one hand, some have expressed some concerns on the potential implications of these projects on peasants' land rights and livelihood. On the other hand, some other researchers have argued that these projects should be seen as opportunities in the struggle for food security and rural development. This thesis questions the economic, social and institutional complexity of large scale land based investment including their differentiated evolutionary dynamics and implications in terms of agricultural development and agrarian change in Mozambique. The use of a broad definition of land based investment relying on the inclusion of the process of land acquisition as well as the analysis of the business models, economic results and socio-economic implications of the projects on agrarian structures and land governance constitutes a specificity of this work. The analysis allows us to put the idea that these projects are able to overthrow local agrarian structures into perspective. Because of a high failure rate and difficulties to establish the production structures, it appears that large scale land based investments haven't led to a shift from small scale farming to large scale farming as the main farming organization in Mozambique. However, the rising interest of foreign investors tend to influence national authorities in rehabilitating the post- Independence agricultural development model, which was characterized by a dual system composed of marginalized subsistence farmers on one hand and foreign owned large scale farms. This situation creates a bias towards the investors who are considered as privileged agents able to create agricultural development in the country. This biased is expressed through the facilitation, by State officials, of land access for investors to the detriment of local farmers. So, not only do smallholders benefit little from present agricultural investment dynamics, but also agricultural policies and support measures tend to shift away from the former towards the facilitation of large-scale investment. Our results regarding the four key aspects of agrarian restructuration call into question the capacity of actual large scale land based investments to trigger a trajectory of agricultural development able to meet African economies challenges.

Mots-clés Agrovoc : développement agricole, terre agricole, structure agraire, structure agricole, investissement étranger, politique foncière, développement rural, secteur agricole, gouvernance, politique de développement

Mots-clés géographiques Agrovoc : Mozambique

Classification Agris : A01 - Agriculture - Considérations générales
E11 - Économie et politique foncières
E14 - Économie et politique du développement
E90 - Structure agraire
E20 - Organisation, administration et gestion des entreprises ou exploitations agricoles

Champ stratégique Cirad : Axe 5 (2014-2018) - Action publique pour le développement

Auteurs et affiliations

  • Boche Mathieu, CIRAD-ES-UMR ART-DEV (FRA)

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/578165/)

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