Dupré Lucie, Lasseur Jacques, Poccard-Chapuis René.
2015. Faire pâturer, faire société, durablement. Eleveurs et élevages, entre inscription territoriale et changements globaux.
In : Pâturages. Nourrir ses bêtes et habiter le territoire. Dupré Lucie (ed.), Lasseur Jacques (ed.), Poccard Chapuis René (ed.)
Version publiée
- Français
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Titre anglais : Grazing, building society ... sustainably. Farmers and farming, between territorial identity and global changes
Résumé : Souvent tenu pour archaïque, l'élevage au pâturage revient dans les débats et suscite un intérêt nouveau, en partie aiguisé par les crises et les impasses sanitaires, économiques et écologiques auxquelles sont confrontés les éleveurs, impasses qui sont amplifiées par la mondialisation de l'économie agricole. Revenant sur le Thema, cet article rappelle, entre Nord et Sud, la complexité et la diversité des modalités techniques du pâturage et de ses enjeux sociaux, environnementaux et économiques. Le pâturage engage l'éleveur dans un travail avec la nature qui repose sur l'organisation très contrainte d'un rapport au temps et aux ressources du territoire. Il nourrit de véritables cultures professionnelles, pastorales ou agro-pastorales, entièrement tournées vers le vivant. Celui-ci impose son rythme et ses incertitudes, offre ses bienfaits tandis que, entre économie et écologie, d'autres rythmes gouvernent les activités agricoles. La place des pâtures indique celle de l'élevage, et par conséquent celle des éleveurs. Elle se joue dans des dynamiques complexes d'occupation du sol, dans lesquelles la forêt, alliée ou concurrente, intervient fortement. Dans ces dynamiques, fromages, laine, agneaux ne sont pas les seuls fruits du pâturage; s'y invitent des territoires, des paysages, des sociétés locales en prise avec des tensions largement mondialisées. Contribuant à la fabrique sociale des territoires, le pâturage est politisé. Les enjeux et les critiques dont il est, ou a pu être, parfois l'objet montrent en effet qu'il excède la seule question agricole ou l'échelle locale: il fait société. Le maintien et le développement durable de l'élevage dans ses territoires, souvent fragiles, ne peuvent aujourd'hui se penser indépendamment d'un projet de société plus global, dans lequel la question économique ravive au plus haut point la nécessité de redéfinir notre rapport aux ressources naturelles, selon des formes garantissant préservation environnementale et sécurisation des éleveurs, entre ancrage local et changements globaux.
Résumé (autre langue) : Often considered as archaic, grass farming is once more a subject of debate and has spurred renewed interest, in part brought about by the health, economic and ecological crises and deadlocks faced by livestock farmers, deadlocks chat are exacerbated by the globalization of the farm economy. Back to the theme of this special issue, this article provides a worldwide overview of the complexity and the diversity of the technical aspects of grazing and its social, environmental and economic stakes. In the case of grazing, the livestock farmer undertakes a commitment with nature chat is based on a very tight organization in terms of rime and territorial resources. Grazing sustains genuine professional, pastoral and agro-pastoral cultures, entirely geared to living organisms. It imposes its rhythm and its uncertainties as well as offering its benefits, whereas between economy and ecology, other rhythms govern agricultural activities. The place of pastureland is indicative of that of livestock farming and, consequently, of chat of livestock farmers. It plays a role in the complex dynamics of land use in which the forest, ally or competitor, deeply intervenes. Cheese, wool and lambs are not the only fruits of grazing within the framework of these dynamics. Regions, landscapes and local societies in tune with widely globalized tensions also have their place. As a contributor to the social fabric of a region, grazing is politicized. The challenges and the criticisms of which it is or could have been the abject reveal chat it goes beyond the mere issue of farming or the local scale: it makes culture. The sustainable development and maintenance of livestock farming - often fragile - can only be considered today within a more global social context in which economic issues sharply accentuate the necessity to redefine our relationship to natural resources so as to guarantee the preservation of the environment and the security of livestock farmers, between territorial identity and global changes.
Mots-clés Agrovoc : système d'élevage, alimentation des animaux, pâturages, pâturage, utilisation des terres, gestion des ressources naturelles, sociologie, développement régional, développement durable, gouvernance, services écosystémiques, environnement socioculturel, environnement socioéconomique
Mots-clés complémentaires : Relation agriculture-élevage, Développement territorial
Classification Agris : L02 - Alimentation animale
L01 - Élevage - Considérations générales
P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
E50 - Sociologie rurale
E14 - Économie et politique du développement
Champ stratégique Cirad : Axe 1 (2014-2018) - Agriculture écologiquement intensive
Auteurs et affiliations
- Dupré Lucie, INRA (FRA)
- Lasseur Jacques, INRA (FRA)
- Poccard-Chapuis René, CIRAD-ES-UMR SELMET (BRA) ORCID: 0000-0003-2200-0637
Autres liens de la publication
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/579965/)
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