Lescuyer Guillaume, Tal Moulnang. 2016. Intra-African trade of timber: the Cameroon-Chad case in 2015. s.l. : IITO-CIFOR, 22 p.
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Version publiée
- Anglais
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Résumé : L'importance et les moyens mis en oeuvre pour importer des sciages au Tchad en provenance du Cameroun demeurent très peu documentés. Deux enquêtes ont été réalisées pour dresser le diagnostic actuel de cette filière. D'une part, un suivi des flux de sciages a été fait à N'Djamena et à Moundou de juillet à décembre 2015. D'autre part, des entretiens ont été conduits avec 16 personnes ressources pour caractériser les processus suivis pour importer et dédouaner le bois provenant du Cameroun. Selon nos enquêtes, le volume de sciages arrivant au Tchad à partir des frontières camerounaises s'établit à 79 000m3 sur la période d'enquête, soit probablement environ 150 000m3 par an. C'est un doublement de l'activité par rapport aux estimations réalisées en 2009 sur la base d'un suivi de ce commerce à partir du nord Cameroun. 60% de ce bois est consommé à N'Djamena et n'est pas réexporté vers d'autres pays. Les villes du sud du pays sont également des points importants de consommation. Presque la totalité des sciages importés au Tchad est constitué de "bois blancs" et ils sont produits avec des moyens artisanaux. Les camions livrant ces sciages au Tchad portent des volumes moyens compris entre 50 et 70m3 chacun. Seulement 25% de ce volume est enregistré par les douanes tchadiennes. Les procédures officielles d'importation sont longues et coûteuses au Tchad. Les acteurs de la filière ont donc mis en place une "filière courte" de dédouanement du bois, qui se caractérise par une sous-déclaration des volumes importés et le versement de pots-de-vin. Ce système parallèle est aujourd'hui complètement institutionnalisé, notamment car il diminue le coût de dédouanement de 28% par rapport au coût de la procédure légale. Cette pratique engendre un manque à gagner fiscal autour de 2 milliards de F.CFA pour l'Etat tchadien, mais elle produit des bénéfices importants aux officiers des douanes, aux transitaires, aux commerçants et aux consommateurs finals de sciages. Le Tchad a donc peu d'intérêt économique ou politique à changer rapidement ces pratiques informelles d'importation du bois du Cameroun. Toutefois une évolution peut être envisagée en développant des incitations financières à appliquer la règlementation au Tchad et en réduisant les sources de bois illégal au Cameroun. Au Cameroun, cela requiert de (1) vérifier les possibilités réelles de production de bois dans les forêts communautaires, (2) contrôler effectivement la légalité des documents de transport du bois dans les villes de Ngaoundéré et de Kousseri, et (3) fournir aux douanes tchadiennes la liste des documents démontrant spécifiquement la légalité des produits forestiers provenant du Cameroun.
Résumé (autre langue) : The importance and the processes used to import timber to Chad from Cameroon remain poorly documented. Two surveys were conducted to establish the current diagnosis of this sector. First, the monitoring of the timber flows was done in N'Djamena and Moundou from July to December 2015. In addition, interviews were conducted with 16 key people to characterize the processes used to import and customs clear timber from Cameroon. According to our investigations, the volume of sawn wood arriving in Chad from the Cameroon borders is 79 000m3 on the investigation period, probably about 150 000m3 per year. This is a doubling of the activity from the estimates made in 2009 on the basis of a monitoring of this trade from northern Cameroon. 60% of this wood is consumed i n N'Djamena and is not re -exported to other countries. The cities of the south are also important points of consumption. Almost all sawn wood imported into Chad consists of "white wood" and are produced with artisanal means. The trucks delivering the timber in Chad carry average volumes of between 50 and 70m3 each. Only 25% of this volume is recorded by Chadian customs. Official import procedures are lengthy and expensive in Chad. The actors of the timber commodity chain have therefore set up a "short track" clearance system, which is characterized by underreporting in imported volumes and the payment of bribes. This parallel system is now fully institutionalized, especially as it decreases the cost of clearance of 28% from the cost of the legal procedure. This practice creates a tax shortfall of around 2 billion F.CFA for the Chadian state, but it produces significant benefits to customs officials, brokers, traders and end -consumers of timber. The Chad has little economic or political interest to quickly change these informal practices of importing timber from Cameroon. However, a change can be expected by developing financial incentives to enforce the regulations in Chad and by reducing the sources of illegal timber in Cameroon. In Cameroon, this would require to (1) check the actual possibilities of timber production in community forests to avoid timber laundering, (2) control the legality of transportation documents of timber in the cities of Ngaoundere and Kousseri, and (3) provide Chadian customs with the list of specific documents that demonstrate the legality of forest products from Cameroon.
Classification Agris : K10 - Production forestière
E70 - Commerce, commercialisation et distribution
D50 - Législation
E21 - Agro-industrie
Auteurs et affiliations
- Lescuyer Guillaume, CIRAD-ES-UPR BSef (IDN) ORCID: 0000-0003-0952-8656
- Tal Moulnang
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/580185/)
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