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Inégalités de revenu en milieu rural dans le bassin arachidier du Sénégal

Faye Ndeye Fatou, Sall Moussa, Affholder François, Gérard Françoise, Roudier Philippe. 2019. Inégalités de revenu en milieu rural dans le bassin arachidier du Sénégal. Paris : AFD, 54 p. (Papiers de Recherche de l’AFD, 115)

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Inégalités de revenu en milieu rural au Sénégal.pdf

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Résumé : Ce rapport analyse les inégalités de revenu dans le bassin arachidier sénégalais, une des principales régions de production agricole pluviale du pays, qui concentre la plus une grande partie de la population rurale. Les données utilisées proviennent d'une enquête menée par le Projet d'Appui aux Politiques Agricoles (PAPA) auprès des producteurs de céréales et légumineuses. L'échantillon des producteurs du bassin arachidier compte 1770 ménages (dont 103 dirigés par des femmes). Le calcul du coefficient de Gini, l'analyse de sa décomposition par source de revenus et la caractérisation des sources de revenus ont permis de faire un état des lieux des inégalités. De façon globale, les résultats montrent un taux de pauvreté très élevé (90% des ménages en dessous du seuil de 598 FCFA (0,91€/équivalent adulte/jour) et des inégalités importantes : - En termes de revenus pour tout l'échantillon : le coefficient de Gini est de 0,44 (légèrement supérieur à celui du Sénégal qui était de 0,4 en 2011). Les revenus totaux annuels des 20% des ménages les plus riches sont dix fois plus élevés que ceux des 20% les plus pauvres. - Selon le genre du chef de ménage : un revenu médian par ménage significativement inférieur (407 500 FCFA/an contre 550 000) et un taux de pauvreté plus élevé (94% contre 89%) chez les ménages dirigés par des femmes (seulement 6% de l'échantillon). - Spatiale : il existe une hétérogénéité de revenu marquée entre département (3 fois plus élevés à Nioro qu'à Diourbel), mais ces inégalités inter-département sont plus faibles que les inégalités intra-département. Les inégalités sont également légèrement plus élevées dans les zones bénéficiant d'une pluviométrie moyenne plus forte. - En fonction de la qualité pluviométrique de l'année : on montre ici que les exploitations ayant connu en 2016 une pluviométrie meilleure par rapport à la moyenne connaissent un revenu médian et des inégalités de revenu plus élevés (+42% de revenu médian par rapport aux exploitations avec une année 2016 sèche et +17% d'écart relatif interquartile). Cet effet est encore plus fort si on s'intéresse uniquement aux revenus agricoles. Conformément à l'approche par les moyens d'existence, les inégalités de revenus se retrouvent également dans les principaux facteurs de production. Ainsi, les 20% des exploitations les plus riches ont une superficie 3 fois supérieure aux 20% les plus pauvres, elles ont également des meilleurs rendements agricoles dus notamment à une plus grande utilisation des intrants chimiques et du matériel agricole. Les plus riches ont également des revenus plus diversifiés même si les revenus agricoles restent dans tous les cas très majoritaires (part de 90% pour les plus pauvres contre 76% pour les plus riches) par rapport aux autres types de revenus (transferts, revenus non agricoles, revenus de l'élevage). Par ailleurs, l'analyse des élasticités Gini montre que seule une augmentation des revenus agricoles (en maintenant les autres types de revenus constants) permet de réduire les inégalités de revenus. La diversification des sources de revenus permet quant à elle de réduire les différences de revenus entre les zones de faible et de forte pluviométrie moyenne : on passe ainsi d'un ratio (revenu médian zone humide/revenu médian zone sèche) de 1,62 avec seulement les revenus agricoles à 1,14 en prenant en compte les autres sources de revenus.

Résumé (autre langue) : This report analyzes income inequality in the Senegalese groundnut basin, one of the country's main rainfed agricultural production areas, which concentrates most of the rural population. The data used come from a survey conducted by the Projet d'Appui aux Politiques Agricoles (PAPA) for cereals and leguminous crops producers. The groundnut growers' sample consists of 1770 households (of which 103 are female). The calculation of the Gini coefficient, the analysis of its decomposition by source of income and the characterization of the sources of income made it possible to make an inventory of the inequalities. Overall, the results show a very high poverty rate (90% of households below the threshold of 598 FCFA (€ 0.91/adult equivalent/day) and significant inequalities: - In terms of income for the whole sample: the Gini coefficient is 0.44 (slightly higher than that of Senegal which was 0.4 in 2011). The annual total incomes of the 20% of the richest households are ten times higher than those of the poorest 20%. - According to the gender of the head of the household: a median income per household significantly lower (CFAF 407 500 / year against 550 000) and a higher poverty rate (94% vs. 89%) among households headed by women (only 6 % of the sample). - Spatial: there is a marked income heterogeneity between departments (3 times higher in Nioro than in Diourbel), but these inter-departmental inequalities are lower than intra-departmental inequalities. Inequalities are also slightly higher in areas with higher average rainfall. - Based on the rainfall quality of the year: it is shown here that farms with better than average rainfall in 2016 have a higher median income and income inequality (+ 42% of median income compared to farms with a dry 2016 and + 17% relative interquartile gap). This effect is even stronger if we focus only on farm income. In line with the livelihoods approach, income inequalities are also found in the main factors of production. Thus, the 20% of the richest farms have an area 3 times higher than the poorest 20%, they also have better agricultural yields due in particular to a greater use of chemical inputs and agricultural equipment. The richest also have more diversified incomes even if the agricultural revenues remain in all the cases very majority (share of 90% for the poorest against 76% for the richest) compared to the other types of incomes (transfers, incomes not agricultural, income from livestock). In addition, the analysis of Gini elasticities shows that only an increase in agricultural incomes (while maintaining other types of constant income) makes it possible to reduce income inequalities. The diversification of income sources makes it possible to reduce income differences between low and high average rainfall zones: a ratio (median income wet area /median income dry area) of 1.62 with only farm income vs. a ratio of 1.14, taking into account other sources of income.

Mots-clés libres : Inégalités, Revenus en zones rurales, Bassin arachidier du Sénégal, Moyens d'existence

Auteurs et affiliations

  • Faye Ndeye Fatou, ISRA (SEN)
  • Sall Moussa, ISRA (SEN)
  • Affholder François, CIRAD-PERSYST-UPR AIDA (FRA) ORCID: 0000-0002-3919-4805
  • Gérard Françoise, CIRAD-ES-UPR GREEN (FRA)

Contributeurs et affiliations

  • Roudier Philippe, AFD (FRA) - collaborateur

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/593810/)

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