Tyrou Emma. 2018. Les politiques publiques en Afrique de l'Ouest : le cas des agropoles. Caractérisation à travers trois études de cas. Paris : Université Panthéon-Sorbonne, 119 p. Mémoire de master 2 : Développement agricole et politiques économiques : Université Panthéon-Sorbonne
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Version publiée
- Français
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Encadrement : Ribier, Vincent ; Soullier, Guillaume
Résumé : Ce mémoire cherche à apporter des éclairages sur les dynamiques de l'action publique des pays ouest-africains. Il prend racines dans le contexte post-crise des prix de 2007-2008, où de nombreux États visent à mettent en place une stratégie de développement agricole qui repose sur la création de pôles de croissance, récemment relancée par la Banque Mondiale et la BAD. Les agropoles sont des initiatives de développement spatial axées sur l'agriculture, ayant pour objectif de concentrer les activités agro-industrielles dans des zones à fort potentiel agricole, afin d'accroître la productivité et d'intégrer la production, la transformation et la commercialisation de certains produits (BAD, 2018). A partir d'une revue de la littérature et de contacts avec des chercheurs en poste sur le terrain, ce mémoire se propose de comprendre la capacité des États à accompagner et orienter le développement de ces agropoles, en s'interrogeant sur les modalités d'action, acteurs cibles, et justifications invoquées des politiques nationales. Le cadre analytique consiste en une typologie de l'action publique renseignée pour les trois études de cas sélectionnées : Burkina Faso, Sénégal et Côte d'Ivoire. La perspective comparative est enrichie par la documentation de trajectoires d'acteurs privés pour chacun des agropoles étudiés (Bagrépôle, la Vallée du Fleuve Sénégal, et Bélier/Yamoussoukro). L'hypothèse centrale de ce travail est validée, mettant en évidence que l'action publique mobilise principalement les exonérations fiscales à destination des agrobusiness, invoquant leur efficacité et neutralité sur les finances publiques. Les expériences documentées montrent que certaines politiques publiques se heurtent à d'importants défis d'opérationnalisation, tandis que les mesures effectivement mises en place n'ont qu'un impact limité en termes d'afflux des capitaux privés. Les résultats de cette étude constituent une base de connaissances nouvelles permettant la formulation d'un questionnement critique de l'objet d'étude. Ils invitent à analyser l'approche du développement agricole par les agropoles non comme un instrument neutre, mais bien comme une stratégie fortement normative, adoptée pour apporter une solution avant tout productiviste à la crise des prix de 2008. Des prolongements pour l'agenda de recherche sont identifiés, soulignant notamment la pertinence de l'échelle internationale et de l'approche par les policy transfert studies pour approfondir l'étude des agropoles et explorer les contours de l'action publique africaine.
Résumé (autre langue) : This masters' thesis seeks to shed light on the dynamics of public action in West African countries, in the context of the aftermaths of the 2007-2008 price crisis. Many countries implement an agricultural development strategy based on the creation of growth poles, recently relaunched by the World Bankand the African Development Bank (AfDB). Agropoles are agriculture-based spatial development initiatives that aim to concentrate agro-industrial activities in areas with high agricultural potential, in order to increase productivity and integrate the production, processing and marketing of certain products (AfDB, 2018). Based on a literature review and contacts with researchers in the field, this thesis aims to understand the capacity of States to support and guide the development of these agropoles, by examining the modalities of action, target actors, and justifications invoked for national policies. The analytical framework consists of a typology of public action documented for the three selected case studies:Burkina Faso, Senegal and Cote d'Ivoire. The comparative perspective is enriched by the documentation of private actors' trajectories for each of the agropoles studied (Bagrépôle, the Senegal River Valley, and Belier/Yamoussoukro). The central work hypothesis is validated. Public action mainly mobilizes tax exemptions for agribusiness, invoking their efficiency and neutrality on public finances. Documented experiences show that some public policies face significant operationalization challenges, while the measures actually put in place have only a limited impact in spurring private capital inflow. The results of this thesis constitute a new knowledge base, allowing for a critical inquiry into the subject under study. They invite to analyze the development approach through agropoles not as a neutral instrument, rather as a highly normative strategy – adopted to provide a primarily productivist solution to the 2008 price crisis. Lines for further research are identified, highlighting in particular there levance of international scale and a policy transfer studies approach. These would allow for deeper inquiry into the contours of African public action.
Mots-clés libres : Politiques publiques, Pôle de croissance, Partenariat public-privé
Auteurs et affiliations
- Tyrou Emma, Université Panthéon-Sorbonne (FRA)
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/595734/)
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