Notes de mission en Polynésie Française – du 15 au 29 août 2021

Goebel François-Régis. 2021. Notes de mission en Polynésie Française – du 15 au 29 août 2021. Montpellier : CIRAD-PERSYST-UPR AIDA, 13 p.

Résumé : Cette mission d'expertise organisée par le syndicat des producteurs de canne à sucre et de rhum de Polynésie Française, avait pour premier objectif de visiter l'ensemble des sites de production de canne à sucre pour la production de rhum bio, à Tahiti et dans ses îles voisines, afin de donner un avis et des recommandations sur la filière canne à sucre, d'analyser les contraintes agronomiques et de proposer des solutions pour améliorer la production. Cette production est basée sur la culture de cannes nobles (Saccharum officinarum sp. tahitensis ou Otahiti, nombre de Chromosomes = 80) en priorité, complétée par des variétés modernes (hybrides) dont l'origine n'est pas encore bien tracée, ni codée. En raison du mode de culture, essentiellement bio (sans pesticides ni fertilisation minérale), et de l'utilisation de cannes nobles dont les repousses sont moins productives qu'en première année de plantation, les rendements oscillent entre 30 et 60 t/ha, voire 70 lorsque la canne est cultivée dans des conditions de croissance optimales. Cette production de canne à sucre bio, se fait à petite échelle sur un peu plus de 30 hectares répartis sur plusieurs îles, Taha'a, Tahiti, Moorea et Rangiroa (voir les cartes en annexe). Si l'obtention d'une Indication Géographique Protégée (IGP) pour cette production est obtenue, ce qui est souhaitable pour cette filière de niche, la problématique principale, comme nous l'avons dit, reste les bas rendements des cannes nobles en repousse et le mode de culture général qui reste, sur l'île de Taha'a notamment, artisanal avec des densités de canne relativement faibles (20 à 30000 plants à l'hectare). Cependant, ces points peuvent être améliorés par le biais d'expérimentations agronomiques et le suivi des recommandations. L'utilisation des boutures one-eye comme méthode simple et pratique (coût, transport) de multiplication et de mise en place des plantations sur l'ensemble des parcelles visitées nous semble un atout important pour la consolidation de la filière canne à sucre bio dans les îles de Polynésie Française. Le broyage de la canne directement sur les exploitations grâce à des broyeurs mobiles est aussi un atout pour permettre aux producteurs d'être indépendants. Sur le plan des bioagresseurs, l'enherbement des parcelles peut être une contrainte importante si elle n'est pas maîtrisée dès le départ avec le passage d'outils adéquates (débrousailleuse, cover crop, gyrobroyage, sarclage manuel etc). On a aussi noté un problème de rats importants sur certaines parcelles, et des infestations occasionnelles d'un coléoptère foreur de tige. Toutefois, nous n'avons pas constaté de problèmes majeurs d'insectes et de maladies, mais cela pourrait s'expliquer par la présence de systèmes de production peu intensifiés et non traités (bio) qui permettent de maintenir une pression de ravageurs/maladies à un niveau faible grâce à une forte présence d'ennemis naturels, observés dans les parcelles visitées.Le 2ème objectif de la mission, plus académique, était de faire en que co-directeur, un point sur l'avancement de la thèse de Marotea VITRAC, lui-même président du syndicat et Directeur d'exploitation de la distillerie Ava Tea. Nous avons pu ainsi rencontrer le Directeur de thèse, Teai Taivini, et participer au comité de suivi en présentiel à l'université de Polynésie Française (UPF) le 27 août.

Mots-clés libres : Canne à sucre, Agriculture biologique, Polynésie française, Tahiti, Bioagresseurs, Pratiques culturales, Production de rhums bio

Auteurs et affiliations

• Goebel François-Régis, CIRAD-PERSYST-UPR AIDA (FRA) ORCID: 0000-0002-5438-1078

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/599287/)

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