Bourdeix Roland. 2021. Rapport sur la conservation et l'utilisation des ressources génétiques du cocotier en Polynésie Française. Conseils pratiques pour la mise en place de parcelles de collection et de production de semences. Notes sur les observations collectées pendant les visites de terrain et la réalisation du catalogue variétal. Mission du 11 Mars au 25 Mai 2021. Papeete : Direction de l’Agriculture de Polynésie Française-CIRAD, 48 p.
Version publiée
- Français
Accès réservé aux personnels Cirad jusqu'au 20 Juin 2025. Sous licence . 2021 Rapport Polynésie cocotier R. Bourdeix.pdf Télécharger (605kB) | Demander une copie |
Résumé : Afin de dynamiser le secteur cocotier, il est suggéré de cumuler des actions donnant des résultats rapides et des actions à moyen et long terme qui permettront d'éviter la perte de ressources précieuses et de préparer un meilleur futur. Il ne faut surtout pas renoncer à mettre en place des programmes qui s'étalent sur une dizaine d'années ou plus, car seul ce type de programme peut, dans le cas de l'amélioration variétale, aboutir à des progrès consistants. Ces programmes faciliteront sur le long terme le travail des cultivateurs de cocotier – et pas seulement des copraculteurs. Le rapport au cocotier des Polynésiens n'est pas seulement de nature agricole, mais aussi de nature culturelle, avec un fort sentiment d'appropriation, des références à leur généalogie, à leurs possessions foncières et à leur ancrage dans un territoire. La stratégie de diffusion de semences améliorées devrait tenir compte de ce contexte. Il faudrait proposer des semences à la fois au niveau local – produite dans chaque atoll – et dans des centres dédiés à vocation plus large (Rangiroa et Raiatea). Dans ce contexte, nous suggérons la mise en oeuvre des actions immédiates suivantes : •Mise à disposition de bague de cocotier, engrais et séchoirs à coprah. La carence minérale la plus importante semble être une carence en fer. Un copraculteur a indiqué que l'application de ce seul élément a considérable mt boosté les cocotiers durant trois ans, et ceci confirme les études réalisées dans le passé à Rangiroa. •Sortir les meilleures variétés de la " zone rouge " ou elles risquent de disparaitre en les multipliant et en les plantant dans des conservatoires/champs semenciers. Ces variétés constituent un capital extrêmement précieux pour la culture du cocotier en Polynésie, et pas seulement pour la copraculture. Par exemple, la valeur économique d'une variété comme le Nain Vert de Fakahina pourrait s'avérer considérable ; il suffit pour cela que les hybrides qu'elle produise soit supérieurs de 10% aux hybrides actuels, et que ces hybrides soient largement plantées. Ces variétés sont maintenant décrites dans un catalogue ; leur perte pourrait entraîner des conséquences médiatiques. Ce rapport propose la mise en place de champs/conservatoires à Rangiroa, Raiatea et Moorea et détaille les dispositifs de plantation. •Il faudrait renforcer l'utilisation des variétés hybrides produites à Raiatea, qui demandent à être nommées de façon attractive. En fait, les actions menées par La Direction de l'Agriculture et l'auteur de ce rapport ont déjà suscité un fort regain d'intérêt pour ces hybrides. La question est que le champ semencier est actuellement peu productif, au dixième de sa capacité, et que les planteurs qui demandent des semences se voient annoncer un délai d'attente d'au moins trois ans. Une fois les problèmes techniques du champ semencier réglés, il faudrait renforcer la communication sur ces hybrides à l'aide de poster et de courtes vidéos sur YouTube. •Dans les cocoteraies à forte densité, il faudrait couper les vieux arbres devenus improductifs, valoriser le bois et éventuellement le coeur de cocotier (préparation en bocal de verre type " coeur de palmier ") ; éventuellement supprimer une partie des arbres n'ayant pas encore produits de fruits dix ans après plantation (mauvaise sélection, croissance verticale trop rapide due à la compétition). Les actions à moyen terme proposées sont les suivantes : •Grace aux variétés collectées, diversifier la production d'hybrides et de variétés traditionnelles proposées au copraculteurs et autres cultivateurs de cocotier. •Mettre en place sur les atolls, au début sous forme de projets pilotes, de petites plantations (environ deux hectares) produisant localement de meilleures semences que celles dont les copraculteurs disposent actuellement chez eux.
Mots-clés libres : Cocotier, Coconut, Conservation, Conservation in situ, Conservation ex situ, Collecting expeditions, Breeding strategies, Breeding, Sélection hybrides Nain X Grand
Auteurs et affiliations
- Bourdeix Roland, CIRAD-BIOS-UMR AGAP (FRA)
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/603165/)
[ Page générée et mise en cache le 2022-12-19 ]