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Cultures pérennes et systèmes agroforestiers face à l'élevage. Les fronts pionniers en Amazonie Brésilienne en 2003

Penot Eric, Ruf François. 2003. Cultures pérennes et systèmes agroforestiers face à l'élevage. Les fronts pionniers en Amazonie Brésilienne en 2003. Montpellier : CIRAD, 82 p.

Rapport d'expertise
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Rapport mission Amazonie juin 2003 complet V4 .pdf

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Résumé : Le projet de coopération Embrapa Amazônia Oriental - Cirad a décidé d'investir dans la recherche et la formation universitaire sur les systèmes agroforestiers (SAF) basé sur les cultures pérennes incluant les systèmes sylvopastoraux (SSP). Les diverses études réalisées au cours de 4-5 dernières années ont montré que les cultures pérennes, dont certaines sont bien adaptées à des conditions agroforestières, offrent une alternative au " tout élevage ". Cette diversification semble essentielle car l'élevage génère des externalités négatives sur la fertilité des sols et la biodiversité et conduit à des processus de concentration foncière se traduisant par une quasi-disparition de l'agriculture familiale à terme, Dans ce contexte, les termes de références de la mission étaient les suivants : i) Etablir un diagnostic sur la situation des cultures pérennes, et d'une manière plus large sur les TOF (Tree Out of Forest) sur les fronts pionniers amazoniens et leurs perspectives d'avenir, ii) Identifier de nouvelles voies de recherche tant sur le plan des espèces à cultiver que sur les modèles techniques à élaborer et tester, en tenant compte de l'environnement régional et international, iii) Proposer des outils de monitoring (suivi-évaluation, accompagnement et orientation), et de modélisation économique des SAF/SSP dans le contexte de la recherche scientifique et de la formation universitaire actuellement disponible. La diversité des situations est une des grandes caractéristiques de l'Amazonie. La mission a visité cinq sites/terrains contrastés en juin 2023 ✓Sites pionniers récents encore en construction sur la trans-amazonienne : zone de Uruara (200 km ouest de Altamira). ✓Sites pionniers anciens stabilisés : i) zone Bragantine avec SAF à Tomé-Açu, ii) zone Nordeste du Para à Paragominas avec dominante élevage et cultures annuelles, et iii) Ile de Marajo. ✓zone de Manaus. Vingt à trente ans après l'arrivée des premières vagues de migrants, il se confirme que l'agriculture familiale ne peut résister à la concentration de latifundia d'élevage que par la diversification vers des cultures pérennes, notamment le cacaoyer, notamment par des systèmes agroforestiers. Cette agriculture familiale abonde de planteurs inventant et innovant sur des systèmes agroforestiers. Il s'agit presque toujours de systèmes générant des revenus avant d'être des systèmes fournissant des services environnementaux. L'objectif de protection du cacaoyer est complémentaire mais secondaire par rapport à l'objectif d'accès au marché. On rencontre même des cas où les planteurs innovent sur des arbres à vocation de bois d'oeuvre, ce qui est rarissime en Afrique de l'ouest. La différence peut s'expliquer par un accès au moins partiel des planteurs au marché du bois au Brésil contre une exclusion en Afrique de l'ouest. Mais au-delà des spécificités de chaque continent et pays, une première tentative de confrontation de cette récente cacaoculture en Amazonie brésilienne au " modèle des cycles de cacao " (construit empiriquement sur la base de plusieurs économies cacaoyères du passé et du présent) conclut à une assez bonne validité du modèle. Des propositions de collaboration ultérieures et des pistes de recherche sont proposées, en particulier sur le futur de la filière cacaoyère amazonienne, les SAF/SPP et les comparaisons de dynamiques sociales de front pionniers entre Amazonie, Afrique et Asie du Sud-Est.

Résumé (autre langue) : The Embrapa Amazônia Oriental - CIRAD cooperation project has decided to invest in research and university training on agroforestry systems (AFS) based on perennial crops including silvopastoral systems (SSP). The various studies carried out over the past 4-5 years have shown that perennial crops, some of which are well adapted to agroforestry conditions, offer an alternative to "all livestock". This diversification seems essential because livestock breeding generates negative externalities on soil fertility and biodiversity and leads to processes of land concentration resulting in the virtual disappearance of family farming in the long term. In this context, the terms of reference of the mission were as follows: i) Establish a diagnosis on the situation of perennial crops, and more broadly on the TOF (Tree Out of Forest) on the Amazonian pioneer frontiers and their future prospects, ii) Identify new avenues of research both in terms of the species to be cultivated and the technical models to be developed and tested, taking into account the regional and international environment, iii) Propose monitoring tools ( monitoring-evaluation, support and guidance), and economic modeling of AFS/SSP in the context of scientific research and university training currently available. The diversity of situations is one of the great characteristics of the Amazon. The mission visited five contrasting sites in June 2023. ✓ Recent pioneer sites still under construction on the trans-Amazonian: Uruara area (200 km west of Altamira). ✓ Stabilized old pioneer sites: i) Bragantine zone with SAF in Tomé-Açu, ii) Northeastern zone of Para in Paragominas with mainly livestock and annual crops, and iii) Island of Marajo. ✓ Manaus area. Twenty to thirty years after the arrival of the first waves of migrants, it is confirmed that family farming can only resist the concentration of livestock latifundia by diversifying into perennial crops, in particular cocoa, in particular through agroforestry systems. This family farming abounds smallholders inventing and innovating on agroforestry systems. They are almost always income-generating systems before being systems providing environmental services. The objective of protecting the cocoa tree is complementary but secondary to the objective of market access. There are even cases where smallholders innovate on trees for timber, which is extremely rare in West Africa. The difference can be explained by at least partial access of smallholders to the timber market in Brazil against exclusion in West Africa. But beyond the specificities of each country, a first attempt to confront this recent cocoa growing in the Brazilian Amazon with the "model of cocoa cycles" (constructed empirically on the basis of several past and present cocoa economies) concludes with a fairly good validity of the model. Further proposals for collaboration and avenues for research are proposed, in particular on the future of the Amazonian cocoa sector, AFS/SPP and comparisons of social dynamics of pioneer fronts between Amazonia, Africa and Southeast Asia.

Mots-clés libres : Amazonie, Agroforesterie

Auteurs et affiliations

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/604821/)

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