Etude du cycle et du spectre d'hôte d'un champignon entomopathogène des stomoxes à La Réunion

Gentil Axelle. 2023. Etude du cycle et du spectre d'hôte d'un champignon entomopathogène des stomoxes à La Réunion. Montpellier : Université de Montpellier, 39 p. Mémoire de master 2 : Eco-Epidémiologie : Université de Montpellier

Encadrement : Grimaud, Yannick ; Baldet, Thierry ; Costet, Laurent

Résumé : Cette étude s'inscrit dans la continuité de travaux visant à caractériser un champignon entomopathogène causant des épizooties chez les espèces du genre Stomoxys spp, diptères nuisibles pour les bovins et équins de La Réunion. Bien que décrit pour la première fois par N. Barré en 1981, cette infection n'a été caractérisée qu'en 2021, au cours d'une étude qui a permis d'affirmer que le champignon appartenait au genre Batkoa, et à la famille des Entomophtoromycota. Le but de cette étude était d'optimiser la culture du champignon, d'étudier sa pathogénicité sur Stomoxys calcitrans pour valider les postulats de Koch préalable à son utilisation potentielle en lutte biologique, et enfin d'explorer son spectre d'hôte. Quatre milieux de culture gélosés et six milieux liquides ont été évalués. Le milieu solide Sabouraud permet la plus forte croissance et sporulation du champignon. Le milieu liquide de Grâce, avec 10% de sérum de veau foetal et ajout de Sabouraud, entraîne la plus forte croissance. Des larves de Galleria mellonella, un insecte hôte potentiellement amplificateur, ont été mycosées grâce au contact avec un cadavre de stomoxe infecté. Des analyses moléculaires doivent être réalisées pour confirmer la présence de Batkoa. Les tests de pathogénicité à partir d'individus mycosés ont permis de contaminer des adultes de S. calcitrans, en reproduisant les symptômes observés sur le terrain. Cependant, les tentatives de contamination à partir de cultures de champignon ont toutes été infructueuses. L'analyse du spectre d'hôte a comporté deux parties : d'une part le spectre d'hôte observé grâce à la caractérisation moléculaire du champignon sur des spécimens d'insectes récoltés sur le terrain, et de l'autre le spectre d'hôte réalisable grâce à des tests de contamination au laboratoire sur la mouche des fruits Bactrocera dorsalis, ravageur majeur des cultures à La Réunion. Sur le terrain, huit individus Musca domestica et un individu Haematobia sp ont été testés positifs à la présence du champignon Batkoa. Au laboratoire, deux individus Bactrocera dorsalis ont été retrouvés mycosés avec une symptomatologie similaire aux stomoxes infectées par Batkoa. Ces travaux ont permis d'identifier les milieux compétents pour la culture du champignons Batkoa, de démontrer que le champignon pouvait être transmis d'un stomoxe mycosés à un S. calcitrans adulte, et d'entrevoir un plus large spectre d'hôtes que celui observé pour les Entomopthoromycota. D'autres travaux de recherche seront nécessaires pour finaliser la caractérisation du pathosystème et permettre éventuellementsune utilisation en lutte biologique par augmentation.

Résumé (autre langue) : This study contributes to other studies aiming to characterize an entomopathogenic fungus that causes epizootics in Diptera species of the Stomoxys spp genus, harmful to cattle and horses in Reunion Island. Although first described by N. Barré in 1981, this infection was not characterized until 2021, during a study which confirmed that the fungus belonged to the Batkoa genus, of the Entomophtoromycota family. The aim of this study was to optimize the fungus's culture, to study its pathogenicity on Stomoxys calcitrans in order to validate Koch's postulates, a prerequisite for its potential use in biological control, and finally to explore its host spectrum. Four agar culture media and six liquid media were evaluated. The Sabouraud solid medium allows the highest fungal growth and sporulation. Grace's liquid medium, with 10% foetal calf serum and Sabouraud, allows the highest growth. Galleria mellonella larvae, which are potential amplifier insect hosts, were mycosed through contact with an infected stomox cadaver. Molecular analysis need to be carried out to confirm the presence of Batkoa. Pathogenicity tests using mycosed individuals have made it possible to infect S. calcitrans adults, reproducing the symptoms observed in the field. However, contamination attempts using fungal cultures were all unsuccessful. Host spectrum analysis consisted in two parts: on the one hand the host spectrum was observed thanks to molecular characterization of the fungus on insects specimens collected in the field, and on the other hand thanks to laboratory contamination tests on the fruit fly Bactrocera dorsalis, a major crop pest in the Reunion Island. Two Musca domestica individuals and one Haematobia sp individual tested positive for the presence of the Batkoa fungus. Two Bactrocera dorsalis individuals were found mycosed and presented symptoms similar to that stomoxes infected by Batkoa. This study allowed the identification of competent environments for the cultivation of Batkoa fungi. It has also demonstrated that the fungus can be transmitted from a mycosed stomoxes to an adult S. calcitrans. Finally, the study highlights a broader spectrum of hosts than that observed for Entomopthoromycota. Further studies will be needed to finalize the characterization of the pathosystem, and eventually enable it to be used in biological control by augmentation.

Mots-clés libres : Batkoa spp., Stomoxys calcitrans, Champignon entomopathogène, Lutte biologique

Auteurs et affiliations

• Gentil Axelle, Université de Montpellier (FRA)

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/605281/)

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