Ngamine J., Altolna M.. 1998. Flux de biomasse et gestion de la fertilité à l'échelle du terroir. Cas de la zone soudanienne du Tchad. Montpellier : CIRAD, 82 p.
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Résumé : La conduite de cette Action Thématique Programmée permet d'identifier et de quantifier les différents flux de biomasse et de comprendre les stratégies et mécanismes de gestion de la fertilité à l'échelle du terroir. Les contraintes et atouts liés à la situation agroécologique des terroirs concernés ont également été identifiés. Les différentes connaissances acquises permettront d'ajuster ou de revoir certaines innovations ou recommandations techniques ayant donné des résultats probants par ailleurs afin de les rendre appropriables par les producteurs des terroirs pilotes compte tenu de leurs propres réalités. Sur les terroirs saturés par exemple (cas de Tchanar) l'un des facteurs les plus limitants serait la disponibilité en résidus de récolte ou autres biomasses pour la production du fumier ou l'incorporation au sol. Dans une telle situation, les innovations visant l'augmentation et la diversification de la biomasse au niveau du terroir seraient un point de départ vers la durabilité des systèmes de culture. Les plantes améliorantes et de couverture, particulièrement celles pouvant se développer sur ces sols dégradés rehausseraient la quantité de biomasse à la parcelle. Le semis direct sur mulch déjà testé dans d'autres conditions et sur les terroirs pilotes cadrerait bien avec la stratégie de gestion du risque basée entre autres sur le semis précoce et l'association des cultures sur ces terroirs. Une telle pratique éviterait également de continuer à remuer ces sols déjà fragilisés par la culture continue et !'érosion. Reste toutefois que ces résidus ne soient pas brûlés ou en grande partie exportés par les bovins transhumants. Le contrôle des feux de brousse et leur utilisation raisonnée dans ces agrosystèmes est indispensable pour limiter les pertes de biomasse et assurer une gestion durable de la fertilité du sol. En effet, en dehors des pertes de matière organique, d'azote et de soufre occasionnées par les feux de brousse, certaines espèces et les produits de cueillette pourraient également être menacés. C'est le cas par exemple du karité dont le rôle dans l'économie et la subsistance des exploitations agricoles est clairement établi. Dans les jachères, les feux, tardifs surtout, ont lieu pendant la floraison de cet arbre. Il s'en suit une chute importante de fleurs et parfois une perte totale de la production. Une bonne gestion des feux précoces par exemple serait souhaitable. Les animaux transhumants constituent un poste important d'exportation de la biomasse au champ. Cependant la compensation sous forme de fèces dans les systèmes de culture de la zone soudanienne est faible. Compte tenu du flux actuel des animaux dans la zone soudanienne et des conséquences ultérieures probables sur les ressources naturelles, un raisonnement des systèmes d'élevage et une plus grande intégration de ces deux activités dans le contexte actuel est indispensable. Outre cet avantage de raisonner les innovations techniques en fonction des différents mécanismes et des situations agroécologiques, une quantification plus précise des différents flux et des études complémentaires permettraient de déboucher sur un essai de modélisation du fonctionnement des terroirs pilotes en termes de gestion de la fertilité. Un tel outil permettra non seulement de diagnostiquer mais aussi de prévoir les différents mécanismes et phénomènes dans un objectif de gestion reproductible de la fertilité des sols pour une agriculture durable.
Auteurs et affiliations
- Ngamine J., ITRAD (TCD)
- Altolna M., CIRAD-CA (TCD)
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/605512/)
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