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Les Baiboho du Nord-Ouest de Madagascar. Terre d'accueil. Diagnostic sur la possibilité d'extension des cultures sur les terres de décrue (baiboho). Sofia, Port-Bergé, Mampikony, Ambato-Boeni

Sibelet Nicole. 1988. Les Baiboho du Nord-Ouest de Madagascar. Terre d'accueil. Diagnostic sur la possibilité d'extension des cultures sur les terres de décrue (baiboho). Sofia, Port-Bergé, Mampikony, Ambato-Boeni. Paris : CFDT-HASYMA, 188 p.

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Résumé : Les Baiboho du Nord-Ouest de Madagascar sont des terres cultivées en décrue - sols alluvionnaires fluviatiles récents résultant de l'érosion des Hauts-Plateaux. Le climat tropical subhumide continental est marqué par deux saisons : saison sèche et fraîche, et saison chaude et humide. La remontée capillaire des eaux de la nappe phréatique permet la production des cultures de rente (tabac, arachide, coton) pendant la saison sèche, tandis que le riz est essentiellement produit pendant la saison des pluies. C'est principalement la disponibilité en eau qui conditionne l'utilisation du terroir. Le riz est produit sur baiboho bas, abords des étangs et bas-fonds. Le tabac est cultivé sur baiboho bas et moyens, le coton sur baiboho moyens, l'arachide sur baiboho hauts. Les cultures vivrières (maïs. ambérique, manioc ..) trouvent aussi bien leur place sur baiboho que sur tanety. Bananiers et canne à sucre sont plus présents sur tanefy. Les tanety sont des mamelons latériques surélevés de quelques dizaines de mètres - c'est là que se trouvent les villages à l'abri des inondations. Beaucoup de terres cultivables, défrichées ou non, sont disponibles ; mais bien des facteurs, dont les difficultés liées au défrichement et à l'accès aux terres, empêchent leur mise en valeur. Agriculture de type familial avec recours fréquent à l'entraide et à la main-d'oeuvre salariée, elle est basée sur la production rizicole qui occupe plus d'un tiers des surfaces cultivées. Les cultures de rente (arachide, tabac, coton, bananiers, canne ...) ont toute leur importance et rendent cette économie agricole fortement monétarisée. Au-delà des biens de consommation courants, de l'épargne en zébus et de la demande en matériel, les paysans sont demandeurs de biens d'équipement domestiques. L'élevage est au centre de la vie sociale ; de caractère "contemplatif" il est véhicule de prestige et constitue une épargne jamais investie. Il est utilisé pour 1a traction. Mais aucune association culture-élevage n'existe. Au contraire, la divagation de zébus est un véritable frein au développement des cultures. Les moyens de production se limitent à l'usage de la culture attelée (très fréquents au demeurant, 90 % des cultivateurs ont recours à la charrue même si seulement 40% en sont propriétaires). Le recours aux intrants est quasi-nul, l'outillage mérite d'être amélioré. Occupés depuis le début du siècle par les Tsimihety et les Sakalava, les baiboho ont vu se succéder plusieurs vagues d'immigrations et plusieurs systèmes agraires : système agro-pastoral des autochtones ; cohabitation du pseudo-métayage des immigrants des grandes concessions tabacol.es et du système traditionnel des autochtones ; cohabitation actuelle des grandes ·plantations industrielles et des paysans indépendants, de toutes les ethnies, nettement monétarisées. La typologie des exploitations révèle les stratégies et avantages selon les cultures pratiquées et notamment .la place privilégiée du coton avec une forte productivité du travail. L'agriculture n'est pas aujourd'hui en crise, mais elle doit parer aux conséquences de la poussée démographique (+3% par an) et à l'accélération de l'immigration. Des projets de développement doivent appuyer le dynamisme de ces paysans en allant dans le sens de leur demande : lutte contre la divagation des zébus (avec amélioration de l'élevage), matériel (culture attelée et défriche), intrants, éducation, santé, routes. Aujourd'hui région relativement favorisée grâce à ses baiboho, le Nord-Ouest doit avoir les moyens d'augmenter son potentiel pour garder sa tradition de terre d'accueil des Immigrants venus de zones plus défavorisées de Madagascar.

Auteurs et affiliations

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/606301/)

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