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Gestion des semences par des exploitations de paysans multiplicateurs et des exploitations agricoles ordinaires à Madagascar dans les régions d'Analamanga, Itasy et Vakinankaratra

Bélières Jean-François, Razafimbelonaina Harisoa Andriamanana, Rasolofoarivao Henriette. 2023. Gestion des semences par des exploitations de paysans multiplicateurs et des exploitations agricoles ordinaires à Madagascar dans les régions d'Analamanga, Itasy et Vakinankaratra. Antananarivo : FOFIFA-CIRAD, 100 p.

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Version publiée - Français
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FoodSec_Mada_Activ1_Rap01_Prod_VFinale_Juillet2023.pdf

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Résumé : Le projet FoodSec-Semence (2021-2025) a pour objectif spécifique, dans l'Océan indien, d'améliorer, l'accès des paysans à des semences et des plants de qualité. A Madagascar le projet porte sur quatre cultures : le maïs, le manioc, la pomme de terre et le haricot. Le projet prend en compte le niveau national mais se focalise sur trois régions (Analamanga, Itasy et Vakinankaratra). Il est structuré en cinq activités. Ce rapport présente une partie des résultats obtenus, dans le cadre de l'activité 01 qui vise à acquérir une connaissance approfondie des filières semencières, du contexte agroéconomique et des besoins et attentes des paysans en matière de semences. Cette activité 1 a été menée à Madagascar selon deux composantes, la première porte sur la gestion des semences par les paysans multiplicateurs et par les exploitations agricoles ordinaires. Ce sont les résultats de cette première composante qui sont présentés ici. Ils ont été obtenus à partir d'une enquête auprès d'un échantillon de paysans multiplicateurs de semences et de paysans simples producteurs dans les trois régions de la zone d'intervention en fin 2021. Les résultats permettent d'apprécier la place des 4 cultures dans les exploitations agricoles des trois régions où l'on distingue trois zones agroécologiques : les pommes de terre sont plus cultivées par les EA de la zone de Très Haute Altitude, le maïs est cultivé partout avec un fort pourcentage d'EA mais les surfaces cultivées sont très petites dans la zone de Haute Altitude et c'est la plante la plus souvent cultivée en association ; le manioc est essentiellement cultivé dans le Moyen Ouest, le haricot est la plante la moins importante en terme de superficie. Même si les surfaces moyennes par EA sont faibles, étant donné le nombre important d'EA (1,1 million), les superficies concernées par les 4 plantes, dans les trois régions, sont très importantes : environ 180 000 ha pour le maïs, 41 000 ha pour le manioc, 98 000 ha pour la pomme de terre et 56 000 ha pour le haricot. En termes de diffusion des semences, entre 85% et 90% des EA, selon les zones, pourraient être intéressées par au moins deux plantes prises en compte par le projet. La fréquence du renouvellement des semences est différente selon les plantes en partie en lien avec les caractéristiques physiologiques qui déterminent la dégénérescence ou la conservation. Les semences les moins fréquemment renouvelées sont celles du manioc avec 80% des EA qui déclarent renouveler rarement ou jamais, et quand elles le font c'est en très grande partie par échange (67%) ou par achat à un voisin (24%). Il n'y pas ou très peu de marché pour les semences/boutures de manioc. La pomme de terre et le haricot sont des cultures dont les semences sont renouvelées fréquemment, tous les ans pour une part importante des EA avec 35% des EA pour la pomme de terre et 23% pour le haricot. Et les semences sont principalement achetées sur le marché ou dans une boutique. Les semences de maïs sont renouvelées à des fréquences variables, mais avec une part conséquente des EA qui déclarent ne pas, ou rarement, renouveler (45%). Le renouvellement est effectué principalement en achetant sur le marché. Même si quelques variétés dominent, l'inventaire, réalisé à partir des appellations données par les exploitants agricoles enquêtés dans les trois régions, révèle une grande diversité avec de très nombreux noms, notamment pour les variétés de manioc et de haricot, sans que l'on puisse être certain que parmi les variétés peu citées toutes soient différentes entre elles. Si ces variétés sont effectivement différentes, alors il existe une diversité cultivée très importante dont la Recherche devrait se préoccuper. Les autres résultats issus de l'analyse des données d'enquêtes sont nombreux. Ils portent notamment sur : les différences structurelles entre multiplicateurs de semences et simples exploitations agricoles, l'appartenance à des organisations paysannes et le niveau de structuration, les assolements et l'importance des cultures associées, l'utilisation des récoltes et la part des semences conservées, les attentes des producteurs vis-à-vis des semences améliorées. Une grande section décrit en détail les pratiques agricoles, les rendements, les couts de production et les marges dégagées par les différentes cultures pour chaque plante selon trois catégories : semence, culture pure et culture associées. Les pratiques de fertilisation sont différentes selon les cultures avec des producteurs qui épandent, en très forte majorité, des engrais et de la fumure organique à des doses importantes sur les pommes de terre respectivement 240 kg et 10 à 12 tonnes. Les apports sur le maïs, y compris sur les parcelles de semences, sont faibles avec moins de 30 kg d'engrais par ha et moins de 2,5 t/ha de fumure organique. De manière assez surprenante, les parcelles de haricot, reçoivent globalement des doses un peu plus importantes de fertilisants que les parcelles de maïs, mais les parcelles sont beaucoup plus petites. Enfin, le manioc ne reçoit aucune fertilisation. Les pratiques de lutte contre les maladies et ravageurs sont analysées. Les performances sont déclinées en rendement, marge et coût de production. D'une manière générale, les cultures associées dégagent une meilleure marge brute que les cultures pures. Les parcelles de semences sont plus profitables que les parcelle de culture ordinaire pour les pommes de terre, pour le haricot et pour le manioc, mais pour le maïs les résultats sont proches. Enfin, une dernière section est consacrée à l'analyse des principales contraintes à la production selon les déclarations des producteurs enquêtés.

Résumé (autre langue) : The specific aim of the FoodSec-Semence project (2021-2025) in the Indian Ocean is to improve farmers' access to quality seeds and seedlings. In Madagascar, the project focuses on four crops: maize, cassava, potatoes and beans. The project is national in scope, but focuses on three regions (Analamanga, Itasy and Vakinankaratra). It is structured into five activities; this report presents some of the results obtained under Activity 01, which aims to acquire in-depth knowledge of seed chains, the agro-economic context and farmers' needs and expectations in terms of seeds. Activity 1 was carried out in Madagascar under two components, the first dealing with seed management by multiplier farmers and ordinary farms. The results of this first component are presented here. They were obtained from a survey of a sample of seed multiplying farmers and ordinary farmers in the three regions of the intervention zone at the end of 2021. The results enable us to assess the place of the 4 crops on farms in this zone. Three agro-ecological zones can be distinguished: potatoes are grown more by farms in the Very High Altitude zone, maize is grown everywhere with a high percentage of farms, but the cultivated areas are very small in the High Altitude zone, and it is the crop most often grown in association; cassava is mainly grown in the Middle West, and beans are the least important crop in terms of area. Even if the average surface area per EA is low, given the large number of EA (1.1 million), the surface areas concerned by the 4 plants, in the three regions, are very significant: for maize around 180,000 ha, for cassava 141,000 ha, for potatoes 98,000 ha and for beans 56,000 ha. In terms of seed distribution for the 4 crops, between 85% and 90% of EA, depending on the area, could be interested in at least 2 crops. The frequency with which seeds are renewed varies from plant to plant, partly in relation to the physiological characteristics that determine degeneration or conservation. Cassava seeds are the least frequently renewed, with 80% of farms declaring that they rarely or never renew, and when they do, it's mainly by exchange (67%) or by purchase from a neighbor (24%). There is little or no market for cassava seeds/cuttings. Potatoes and beans are crops whose seeds are renewed frequently, every year for a significant proportion of farms, with 35% of farms for potatoes and 23% for beans. And seeds are mainly bought on the market or in a store. Maize seed is renewed with varying frequency, but with a significant proportion of AEs declaring that they do not, or rarely, renew (45%). Renewal is mainly carried out by buying on the market. Even if a few varieties dominate, the inventory, based on the names given by the farmers surveyed in the three regions, reveals great diversity, with a large number of names, particularly for cassava and bean varieties, although we cannot be certain that all of the little-quoted varieties are different from one another. If these varieties are indeed different, then there is a great deal of cultivated diversity that Research should be concerned with. Other findings from the analysis of survey data are numerous. These include: structural differences between seed multipliers and simple farms, membership of farmers' organizations and level of structuring, crop rotation and importance of intercropping, use of harvests and proportion of seed saved, producers' expectations of improved seed. A large section describes in detail farming practices, yields, production costs and margins for the various crops, according to three categories for each plant: seed, pure crop and associated crop. Fertilization practices differ from crop to crop, with the vast majority of growers applying fertilizers and organic manure in large doses to potatoes (240 kg and 10 to 12 tonnes respectively). Corn inputs, including on seed plots, are low, with less than 30 kg of fertilizer per ha and less than 2.5 t/ha of organic manure. Surprisingly, bean plots overall receive slightly higher doses of fertilizer than maize plots, but the plots are much smaller. Finally, cassava receives no fertilization at all. Disease and pest control practices were also analyzed. Performance was measured in terms of yield, margin and production cost. Generally speaking, associated crops generate a better gross margin than pure crops. For potatoes, beans and manioc, seed plots are more profitable than regular crop plots, but for maize the results are close. Finally, a last section is devoted to the analysis of the main constraints to production according to the declarations of the producers investigated.

Mots-clés libres : Madagascar, Exploitation agricole familiale, Semences, Coût de production, Multiplication de semences

Agences de financement européennes : European Commission

Agences de financement hors UE : Commission de l'Océan Indien

Projets sur financement : (FRA) Programme régional d’appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région océan Indien

Auteurs et affiliations

  • Bélières Jean-François, CIRAD-ES-UMR ART-DEV (FRA) ORCID: 0000-0002-8399-9045
  • Razafimbelonaina Harisoa Andriamanana, FOFIFA (MDG)
  • Rasolofoarivao Henriette, FOFIFA (MDG)

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/607011/)

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