Vignon Lou-Anne. 2024. Diagnostic territorial de l'autonomie en ressources alimentaires animales en énergie et en protéines à La Réunion. Angers : ISTOM, 69 p. Mémoire de fin d'études : Ecole supérieure d'agro-développement international
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Version publiée
- Français
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Encadrement : Vayssières, Jonathan ; Alvanitakis, Manon ; Alhamada, Moutaz
Résumé : Avec l'objectif de rendre les territoires plus autonomes et moins vulnérables aux chocs extérieurs pouvant engendrer une rupture d'approvisionnement en intrants (pandémies, conflits armés, etc.), un ensemble de travaux de recherche visent à évaluer les capacités d'autonomisation des territoires à partir des ressources en biomasses locales. A La Réunion, dans un contexte marqué par une forte dépendance aux importations de céréales et de tourteaux de soja pour l'alimentation animale, il est apparu essentiel d'évaluer les ressources locales disponibles et la couverture des besoins nutritionnels spécifiques des animaux d'élevage. Ainsi ce mémoire présente le diagnostic territorial de l'autonomie alimentaire des élevages de l'île de La Réunion. L'étude quantifie et met en balance, en énergie et en protéine, les gisements locaux d'aliments pour animaux et les besoins nutritionnels des élevages. Nous avons également quantifié les surfaces mobilisées sur l'île et en dehors de l'île pour nourrir le cheptel réunionnais. L'étude montre la forte dépendance de l'élevage réunionnais aux importations extérieures. Le gisement local ne couvre que 59% et 46% des besoins respectifs en énergie et protéine du cheptel. La dépendance dépend fortement du type d'élevage : l'autonomie des ruminants est de 95% en énergie et 86% en protéine. A l'inverse l'autonomie des monogastriques n'est que de 3% en énergie et 4% en protéine. Il est également apparu que les fourrages occupent une part prépondérante dans le gisement local. Cette dépendance est structurelle et s'explique notamment par le fait que les cultures céréalières sont très limitées sur l'île. L'analyse des surfaces mobilisées montre que 10 900 hectares sont mobilisés pour la production de fourrages sur l'île et 24 000 hectares sont mobilisés en dehors de l'île pour produire les aliments concentrés animaux. La surface agricole utile (SAU) de La Réunion étant de 39 000 hectares en 2020, l'atteinte de l'autonomie totale du cheptel actuel nécessite une modification profonde de l'occupation des sols. Cependant, des voies d'autonomisation existent sans changement structurel majeur. La plus simple à mettre en place est une meilleure valorisation des surfaces fourragères – sous valorisées aujourd'hui – par une intensification de la production et l'introduction de légumineuses. L'autonomie protéique étant inferieure à l'autonomie énergétique, augmenter la teneur en protéine des fourrages par une diversification de la flore prairiale permettrait de réduire ce déséquilibre. Des études antérieures ont également montré l'intérêt de cultures céréalières, telles que le maïs, adaptées au climat local, le principal frein à leur développement à large échelle est le manque de surfaces disponibles. Enfin certains coproduits d'agro-industrie actuellement utilisés pour la fertilisation ou la production d'énergie renouvelable pourrait également être des ressources précieuses pour l'alimentation animale.
Résumé (autre langue) : With the aim of making regions more autonomous and less vulnerable to external shocks that could disrupt input supplies (pandemics, armed conflicts, etc.), a range of research projects aim to assess regions' capacity for self-sufficiency based on local biomass resources. In La Réunion, where there is a high level of dependence on imported cereals and soya meal for animal feed, it was essential to assess the local resources available and the specific nutritional requirements of livestock. This report therefore presents a territorial analysis of feed autonomy of livestock farms on Réunion Island. The study quantifies and balances, in terms of energy and protein, the local feed resources and the nutritional requirements of livestock farms. We have also quantified the areas used on and off the island to feed Réunion's livestock. The study shows that Réunion's livestock industry is heavily dependent on imports. Local supplies cover only 59% and 46% of the livestock's energy and protein requirements respectively. Dependence is highly dependent on the type of livestock: ruminants are 95% self-sufficient in energy and 86% self-sufficient in protein. Conversely, monogastric animals are only 3% self-sufficient in energy and 4% in protein. It also emerged that fodder accounts for the largest share of local supplies. This dependence is structural and can be explained in particular by the fact that cereal crops are very limited on the island. An analysis of the areas used shows that 10,900 hectares are used to produce fodder on the island and 24,000 hectares are used outside the island to produce concentrated animal feed. Given that Réunion's Utilised Agricultural Area (UAA) will be 39,000 hectares in 2020, achieving total self-sufficiency for the current livestock population will require a radical change in land use. However, there are ways of achieving self-sufficiency without major structural change. The simplest is to make better use of forage areas - which are currently under-utilised - by intensifying production and introducing legumes. Since protein self-sufficiency is lower than energy self-sufficiency, increasing the protein content of fodder by diversifying the grassland flora would help to reduce this imbalance. Previous studies have also shown the value of cereal crops such as maize, which are adapted to the local climate, but the main obstacle to their widespread development is the lack of available land. Finally, some agro-industrial by-products currently used for fertilisation or renewable energy production could also be valuable resources for animal feed.
Mots-clés libres : Élevage, Autonomie fourragère, Autonomie alimentaire, Alimentation animale, Reunion Island, Tropical island
Auteurs et affiliations
- Vignon Lou-Anne, ISTOM (FRA)
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/611644/)
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