Drame Mamadi. 2018. Etude des pratiques socio-économiques et culturelles des communautés vivant à l'interface avec la faune sauvage favorisant les risques d'émergence du virus Ebola de la faune sauvage à l'homme, et perception des pratiques de surveillance. Toulouse : ENVT, 52 p. Mémoire de master 2 : Gestion intégrée des maladies animales et tropicales (GIMAT) : Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse
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Version publiée
- Français
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Encadrement : Peyre, Marisa ; De-Nys, Hélène ; Tordo, Noël ; Bangoura, Daouda
Résumé : La maladie à virus Ebola (MVE) émerge fréquemment en Afrique et a causé plus de 25 épidémies sur les 40 dernières années. La flambée la plus importante a lieu en Afrique de l'ouest entre 2013 et 2015, et a fait plus de 11300 décès. Des contacts homme-faune sauvage ont été associés à certains foyers d'épidémies humaines et fortement suspectés dans d'autres. Cependant des pratiques humaines de contacts avec la faune sauvage présentant des risques d'émergence de la MVE restent peu élucidées à nos jours. Cette étude se propose d'apporter une contribution à l'identification de ces pratiques d'une part, et étudier la perception des communautés sur les systèmes de surveillance participatif d'autre part. L'objectif final est de contribuer à la mise en place d'un système de surveillance participatif, impliquant les communautés à la base. Des entretiens semi-directifs en focus groupe ou individuel utilisant des approches d'épidémiologie participative ont été organisés dans 3 préfectures situées au sud-ouest de la Guinée. Les participants étaient des acteurs vivant à l'interface homme-faune sauvage et/ou pouvant jouer un rôle important dans le système de surveillance de la MVE. Cinquante entretiens ont été organisés dont 23 avec les ménages, 9 avec les chasseurs, 13 avec les services techniques de l'Etat (en charge de l'environnement, de l'élevage et de la santé), et 6 avec les vendeuses de viande de brousse, pour un effectif de 286 participants. Les entretiens étaient autour des contacts avec la faune sauvage, la perception de ces contacts et la perception des systèmes de surveillance. Les résultats ont montré que les contacts des communautés avec la faune sauvage sont motivés par la recherche d'une source de protéine animale, pour des besoins de soins de santé, pour des besoins financiers mais aussi des raisons socio-culturelles. Le sous-développement du secteur de l'élevage accentue ces contacts. Des pratiques de consommation ou de manipulation des cadavres d'animaux sauvages ont été identifiées. La consommation d'espèces potentiellement réservoirs comme les chauves-souris est également de pratiques courantes. Des contacts indirects avec ces mêmes espèces via la salive et les excréments ont été aussi mis en évidence. Des perceptions selon lesquelles les animaux sauvages n'ont pas de maladies et par conséquent, ils ne peuvent pas transmettre ces dernières, existent dans les communautés étudiées. Ils pensent dans la majorité que les animaux sauvages succombent principalement aux venins de serpents et aux blessures. Les cas de maladies dans la faune sauvage rapportés sont principalement des parasitoses. Globalement, la communauté a de bonne relation avec les services techniques de l'état en charge de la protection de la santé. Elles collaborent sur des programmes de vaccination et participent aux activités de surveillance en place, principalement en santé humaine. Aucune action de surveillance concrète sur les transmissions zoonotiques impliquant les animaux sauvages n'a été décrite. Elles sont aussi disposées à collaborer sur un système de surveillance intégré basé sur des prélèvements de sang. Pour la réussite de toute activité de surveillance, les participants ont mis l'accent sur l'implication de la collectivité locale et une sensibilisation préalable. La simplicité du protocole de surveillance aiderait à son acceptabilité auprès de la communauté.
Résumé (autre langue) : Ebola virus disease (EVD) is common in Africa and has caused more than 25 outbreaks in the last 40 years. The largest outbreak occurred in West Africa between 2013 and 2015 and made more than 11300 deaths. Human-wildlife contacts have been associated with some outbreaks of human epidemics and are strongly suspected in others. However, human practices of contact with wildlife with risks of emergence of EVD remain unclear to the present day. This study proposes to contribute to the identification of these practices on the one hand and to study the perception of communities on participatory surveillance systems on the other side. The ultimate goal is to contribute to the establishment of a participatory surveillance system, involving grassroots communities. Focus group or individual semi-structured interviews using participatory epidemiological approaches were conducted in 3 prefectures located in southwestern Guinea. The participants were actors living at the human-wildlife interface and/or could play an essential role in the EVD surveillance system. Fifty interviews were organized, including 23 with households, 9 with hunters, 13 with state technical services (in charge of environment, livestock, and health), and 6 with bush meat sellers, for a membership of 286 participants. The interviews focused on contact with wildlife, the perception of these contacts and the perception of surveillance systems. The results showed that community contacts with wildlife are motivated by the search for a source of animal protein, for health care needs, for financial needs but also for socio-cultural reasons. Underdevelopment of the livestock sector accentuates these contacts. Consumption or handling practices of dead animals have been II identified. The consumption of potential reservoir species such as bats is also common practice. Indirect contacts with these same species via saliva and feces have also been highlighted. Perceptions that wild animals do not have diseases and therefore can not transmit them, exist in the communities studied. Most people think that wild animals succumb mainly to snake venoms and wounds. Cases of reported wildlife diseases are mainly parasitic diseases. Overall, the community has a good relationship with the technical services of the state in charge of health protection. They collaborate on vaccination programs and participate in surveillance activities in place, mainly in human health. No concrete surveillance action on zoonotic transmissions involving wild animals has been described. They are also willing to collaborate on an integrated surveillance system based on blood samples. For the success of any surveillance activity, participants emphasized local community involvement and prior awareness. The simplicity of the surveillance protocol would help its acceptability to the community.
Auteurs et affiliations
- Drame Mamadi, ENVT (FRA)
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/613681/)
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