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Evaluation d'impact et taux d'adoption d'une innovation agropastorale : cas de l''ntroduction du Mucuna deeringiana, légumineuse à double fin (fertilité, fourrage)

Koutou Mahamoudou, Coulibaly Kalifa, Vall Eric, Bognini Salifou, Pooda R.K.W., Sanogo Lacina, Chia Eduardo. 2009. Evaluation d'impact et taux d'adoption d'une innovation agropastorale : cas de l''ntroduction du Mucuna deeringiana, légumineuse à double fin (fertilité, fourrage). In : Evaluation des impacts des innovations dans les systèmes de production et les territoires agropastoraux d'Afrique de l'Ouest : quelles méthodes, quels indicateurs ? : Actes de l'atelier, 1-4 décembre 2009, Ouagadougou, Burkina Faso. Andrieu Nadine (ed.). CIRAD, CIRDES. Montpellier : CIRAD-ES, 16 p. Atelier CIRDES-CIRAD 2009, Ouagadougou, Burkina Faso, 1 Décembre 2009/4 Décembre 2009.

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Résumé : Selon la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification de 1992, le terme désertification désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines. En raison de l'importance de la pression agropastorale qui s'exerce sur les sols de la province du Tuy (Ouest du Burkina Faso), leur fertilité est mise à rude épreuve et par conséquent la durabilité de l'agriculture, de l'élevage et la sécurité alimentaire des ménages ne sont pas garanties. En appliquant une démarche de recherche action en partenariat (RAP), impliquant les acteurs de terrain dans l'analyse des problèmes, la recherche de solutions, leur mise en oeuvre et leur évaluation, le projet Fertipartenaires dans une de ces activités vise à co-concevoir des techniques de culture innovantes, notamment en renforçant la place des légumineuses dans les systèmes de culture (en culture pure, en association, en semis sur couverture végétale, en agroforesterie). En 2008, les travaux ont débuté par l'expérimentation d'une culture de légumineuse herbacée à double fin (fourrage, fertilité) : Mucuna deerengiana. Soixante dix producteurs (10 par village) ont été volontaires pour cultiver environ 0,25ha de Mucuna dans leur exploitation. Les essais ont été suivis sur le plan agronomique (suivi de l'itinéraire technique et mesure des rendements) et socio-économique (temps de travaux, intrants, transport, valorisation des produits). Pour impliquer les acteurs de terrain dans l'évaluation des résultats de cette expérimentation, l'équipe technique propose de les faire réfléchir à partir de représentations concrètes des résultats et faciles à interpréter que les socio-économistes appellent des objets intermédiaires. Il a donc été décidé de procéder à une évaluation des résultats à deux niveaux : 1) au niveau agronomique par une présentation des facteurs du rendement du Mucuna ; 2) au niveau économique en comparant ce que l'on gagne et ce que l'on perd si l'on cultive du Mucuna, par rapport à une jachère (c'est-à-dire avec un investissement minimum), ou bien par rapport à une légumineuse à triple fin bien connue localement l'arachide. De façon spécifique, il s'agissait de comparer les produits, les charges et les marges brutes à l'hectare de ces trois types de couverture en valorisant financièrement tous les produits élémentaires (fanes, pailles, graines) et toutes les charges élémentaires (main-d'oeuvre, intrants, semences, transport). Ces résultats ont été présentés aux producteurs et discutés avec eux. L'évaluation agronomique a montré que dans les villages, le rendement moyen de matière sèche (MS) du Mucuna est de 1 949±1 065 kg de M S/ha. Les rendements sont meilleurs sur les sols argileux (2 645kg/ha), après un précédent coton (2 616kg/ha), pour un semis précoce (2 239kg/ha) et lorsque l'on pratique un désherbage précoce (2 276kg/ha). Sur le plan économique, la valorisation du Mucuna donne un produit brut de 120 500 Fcfa/ha, pour une charge de 54 300 Fcfa/ha, soit une marge nette de 66 200 Fcfa/ha et un manque à gagner de 72 710 F cfa si le producteur cultivait de l'arachide. En effet, l'arachide est une légumineuse à triple finalité (fertilisation du sol, alimentation humaine et fourrage) et est moins exigeante en investissement (51 410 F cfa/ha) et rapporte plus aux producteurs (138 960 F cfa/ha). Quant à la jachère, sa marge brute est de 24 340 F cfa/ha sans charge notable. On comprend ainsi pourquoi les producteurs sont plus intéressés par des légumineuses à triple fin (fertilité, fourrage, alimentation humaine) comme l'arachide ou le niébé, que nous recommandons en priorité. La valorisation de la semence du Mucuna permettrait d'améliorer la marge brute ce qui suppose d'insérer cette spéculation dans une filière semencière.L'intérêt de notre méthode est de développer une démarche simple d'évaluation facilement compréhensible par les prod

Classification Agris : U30 - Méthodes de recherche
F08 - Systèmes et modes de culture
E16 - Economie de la production
P35 - Fertilité du sol

Auteurs et affiliations

  • Koutou Mahamoudou, CIRDES (BFA)
  • Coulibaly Kalifa, CIRDES (BFA)
  • Vall Eric, CIRAD-ES-UPR Systèmes d'élevage (BFA)
  • Bognini Salifou
  • Pooda R.K.W.
  • Sanogo Lacina, CIRDES (BFA)
  • Chia Eduardo, CIRAD-ES-UMR INNOVATION (FRA)

Autres liens de la publication

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/559200/)

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