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Etats généraux de la forêt, de la faune et des ressources en eau. " Recherche scientifique et formation dans les secteurs de la Forêt, de la Faune et des ressources en Eau ". Rapport final

Harmand Jean-Michel, Zobi Irie Casimir, Coulibaly Brahima. 2015. Etats généraux de la forêt, de la faune et des ressources en eau. " Recherche scientifique et formation dans les secteurs de la Forêt, de la Faune et des ressources en Eau ". Rapport final. s.l. : s.n., 87 p.

Rapport d'expertise
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Rapport_Final_JMH_ICZ_Recherche_et_Formation version août 2015.pdf

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Résumé : La recherche scientifique et la formation dans le secteur de la forêt, de la faune et des ressources en eau en Côte d'Ivoire, présentent actuellement des capacités insuffisantes pour soutenir et accompagner le développement forestier et la gestion durable des ressources. Pourtant la recherche forestière en Côte d'Ivoire, a connu une période florissante des années 70 aux années 90 (CTFT/CI puis IDEFOR/DFO) avec une forte production de résultats innovants. Cette période a correspondu à une forte exploitation de la ressource forestière et à une contribution majeure du bois d'oeuvre issu des forêts naturelles à l'économie du pays. Puis, l'institution en charge de la recherche forestière a fait l'objet d'un démantèlement au moment de la création du CNRA en 1998. Ce Centre de Recherche tourné principalement vers l'agriculture, n'a repris qu'une partie des activités de l'IDEFOR/DFO, à savoir l'agroforesterie et la technologie du bois. De plus, ces thématiques ont été intégrées dans des programmes plus généraux qui ne mettaient pas en valeur leurs particularités. Pour redonner une visibilité à la recherche forestière, le programme " Forêts et Environnement " a été créé au sein du CNRA en 2008, mais avec des moyens humains et financiers très limités. Contrairement à d'autres programmes de recherche financés par les filières agricoles, ce programme ne reçoit pas de soutien de la filière Forêt-Bois. Les activités de recherche forestière sont aujourd'hui réparties entre le CNRA, l'INP-HB et les Universités. La faiblesse de la recherche forestière actuelle est à mettre en parallèle avec la dégradation rapide des forêts dans le pays, la poursuite de l'appropriation de la rente forestière par l'exploitation du bois et du patrimoine foncier par l'agriculture. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, c'est au moment où la recherche doit être encouragée pour soutenir le développement forestier et la conservation des ressources naturelles, que l'on assiste à un recul de cette activité. Plus que jamais, la recherche et la formation doivent être actives afin de relever les défis de la durabilité des couverts forestiers et de la fourniture de bois et produits forestiers non ligneux nécessaires aux activités domestiques et économiques. A ce jour, le rôle des écosystèmes naturels, plantés et de l'arbre dans les processus de développement durable renvoie à des problématiques complexes, qui relèvent d'engagements aux niveaux local, territorial, national et international. Parmi ces engagements on peut citer la satisfaction des besoins élémentaires des ruraux et l'amélioration de leurs moyens d'existence, la sécurisation foncière, la conservation de la biodiversité animale et végétale, la préservation de la fertilité des sols, l'adaptation aux changements climatiques, la protection des hydrosystèmes et l'intensification écologique des systèmes de production. Pour remplir ces engagements, la maîtrise de la déforestation, la conservation des milieux et des espèces, les dynamiques territoriales, les interactions forêt-agriculture, l'agroforesterie, la valorisation des produits forestiers, le développement et la gestion durable des terres, le reboisement et la réglementation de l'exploitation forestière, sont autant de thèmes au coeur des débats. La pluralité des acteurs impliqués dans la gestion des espaces ruraux, agroforestiers et forestiers, l'émergence d'arènes internationales de discussion sur les modalités de gestion des ressources naturelles, l'irruption de la notion de biens communs globaux (biodiversité, services écosystémiques), sont aussi de nouveaux paramètres que la recherche doit prendre en compte pour s'adapter. Le présent rapport présente des propositions de recherche dans les domaines suivants : l'impact des politiques environnementales publiques et privées (nouveau code forestier, instruments de type REDD, PSE, schémas de certification) sur la gestion des ressources naturelles, et l'aménagement des territoires ; la prise en compte des services écosystémiques dans leur ensemble (productions et services environnementaux) dans l'évaluation des performances des écosystèmes et agroécosystèmes ; la gestion participative des ressources forestières et agroforestières en vue de leur conservation et en conformité avec la satisfaction des besoins domestiques et des besoins économiques du pays ; la durabilité et le fonctionnement d'associations agroforestières permanentes à base de cultures pérennes ou annuelles, de rotations agroforestières à vocation de production de bois énergie et de produits alimentaires ; la gestion durable des plantations forestières, en particulier de teck ; La conservation des ressources génétiques forestières dont l'évaluation des collections de matériel végétal du CNRA, l'amélioration génétique des espèces de bois d'oeuvre et la domestication des espèces à produits forestiers non ligneux (PFNL) ; La dynamique de régénération de la végétation et l'exploitation des forêts naturelles ; les propriétés technologiques des espèces de bois d'oeuvre en lien avec la sylviculture ; les études de la ressource et les procédés de transformation de la biomasse énergie appropriables à petite échelle ; la dynamique et la qualité des ressources en eau à l'échelle des bassins versants avec la reprise de suivis hydrologiques et hydrobiologiques des grands cours d'eau ; l'impact des écosystèmes au sens large (de la forêt naturelle, à l'écosystème de plantation, au système agricole pluvial ou irrigué) sur les services hydrologiques que sont l'approvisionnement des nappes phréatiques, le débit des rivières, le régime des précipitations locales, l'érosion des sols et la qualité de l'eau ; la gestion des espaces de faune sauvage pour une cohabitation homme-faune durable ; ce domaine concerne de nombreuses thématiques : l'écologie des espèces de faune menacées, les mécanismes d'adaptation de la faune aux modifications des milieux par l'homme, les impacts directs de la chasse sur la faune et de la faune sur les activités humaines, le rôle de la faune sauvage dans l'émergence de nouveaux pathogènes, les élevages de faune sauvage, les services écosystémiques procurés par la faune sauvage y compris le tourisme de vision. La mise en place de plateformes d'animation sur les recherches en environnement entre institutions de recherche et universités permettrait, d'échanger sur les activités en cours, de partager les expertises et de se positionner de façon complémentaire sur des projets de recherche et des expertises collectives. De même, mettre en place des espaces de concertation entre les institutions de recherche : INP-HB, CNRA, Universités, CSRS et les acteurs du développement pourvoyeurs d'emplois et utilisateurs des résultats de la recherche (SODEFOR, OIPR, ONG, entreprises, etc) permettrait de définir des actions de recherche, recherche-développement, susceptibles de fournir des stages aux étudiants et aussi de revoir les contenus des formations. Par rapport à la diversité des thématiques à aborder, la conduite de programmes communs de recherches entre CNRA, INP-HB et les Universités serait une option souhaitable, ainsi que l'établissement de coopération avec d'autres pays aux échelles régionales et internationales.

Mots-clés libres : Côte d'Ivoire, Recherche forestière, Enseignement forestier

Classification Agris : K01 - Foresterie - Considérations générales
P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
C10 - Enseignement
F30 - Génétique et amélioration des plantes

Auteurs et affiliations

  • Harmand Jean-Michel, CIRAD-PERSYST-UMR Eco&Sols (CMR) ORCID: 0000-0002-8065-106X
  • Zobi Irie Casimir, INPHB (CIV)
  • Coulibaly Brahima, CNRA (CIV)

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/577512/)

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