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Politiques d'innovation pour le développement des économies du Sud : regards croisés Sénégal/Cameroun

Casadella Vanessa, Temple Ludovic. 2016. Politiques d'innovation pour le développement des économies du Sud : regards croisés Sénégal/Cameroun. . Paris : ULCO, 25 p. Forum de l'Innovation. 7, Paris, France, 9 Juin 2016/11 Juin 2016.

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Résumé : Les enjeux de développement que pose l'Afrique sub-saharienne interrogent la capacité de ce continent à se saisir des opportunités qu'offrent les évolutions technologiques et scientifiques pour nourrir un développement qui accomplit au mieux les aspirations sociétales. Cette question est mise en débat dans les travaux sur les relations entre la recherche et l'innovation (Bozeman, 2011). Plus spécifiquement la littérature sur les politiques d'innovations dans les pays du sud s'interroge sur la problématique suivante: " pourquoi l'innovation devrait être une politique prioritaire dans les pays en développement ? " (Chaminade et al., 2009). En effet les problèmes de pauvreté, sécurité alimentaire, endettement, d'instabilités sont prioritaires pour les politiques publiques dans certaines économies du Sud. La politique d'innovation ne serait-elle pas un " luxe " pour certaines économies n'ayant pas atteint un stade de développement suffisant ?Le concept d'innovation est entré dans le discours sur le développement depuis peu (Lam, Lunvall, 2007) et ensuite dans l'ordre du jour des décideurs des organisations humanitaires internationales (Unctad, 2015a). Cette mise en oeuvre n'est pas chose simple. Les universitaires, les décideurs politiques ont encore du mal à conceptualiser l'innovation, identifier les bénéficiaires et mettre en cohérence les mesures politiques qui la sous-tendent (Borras, Tsagdis, 2008).Au centre d'une politique d'innovation, on trouve l'ensemble des interventions qui concourent à la formation des capacités et apprentissages technologiques nécessaires à la croissance et la compétitivité. Une intervention centrale est de mettre en complémentarité les objectifs de construction de compétences pour accroitre la capacité de mise en usage des connaissances scientifiques et technologiques dans la réalisation des ressources productives. Finaliser cette réalisation pour le développement des économies du sud implique dans l'agenda international des objectifs prioritaires d'amélioration des conditions de vie au regard de l'alimentation, la réduction des inégalités, l'adaptation au futur (ONU, 2015) pour une population jeune en croissance démographique rapide (Cassiolato et al. 2014).D'un point de vue conceptuel, la notion de politique d'innovation se nourrit de l'avancée des travaux portant sur les systèmes d'innovation (Freeman, 1987). Ces systèmes d'innovation du Sud sont particulièrement hétérogènes. Chaque système est enchâssé dans un environnement socio-institutionnel particulier. Dès lors, si science, technologie et innovation se placent comme centraux dans les objectifs de croissance, il y a une impérieuse nécessité d'intégrer l'apprentissage et la construction de compétences comme objectif de réduction de la pauvreté (Muchie et al., 2003). La construction de compétences, la modernisation des infrastructures, les collaborations et les partenariats commerciaux sont autant de challenges qui améliorent l'environnement macro-économique et social. Les spécificités institutionnelles de nombreuses économies du Sud : histoires coloniales et de décolonisations, trajectoires démocratiques, informalité du secteur productif, importance des coordinations non marchandes (confiance, réciprocité, organisations communautaires), fragilités fonctionnelles des institutions publiques, rôle des O.N.G, déterminent des modes d'apprentissage à saisir dans la formulation des politiques d'innovation. Il est alors nécessaire de réinventer la croissance en impulsant des politiques d'innovation qui construisent des capacités pour que les individus et les communautés puissent résoudre leurs propres problèmes. Certains auteurs (Lundvall et al. (2011) démontrent ainsi le lien entre les " capacités d'innovation " et les "capabilités " de Sen. Le développement y apparait alors lié aux libertés substantives dont les individus se dotent. D'autres auteurs lient en revanche ces capabilités de contrôle du futur à long terme (durabilité) aux actions collectives socialement construites (Ostrom, 2011). Dans cette double perspective (individuelle et collective), nous situons les capacités d'apprentissage comme structurantes des autres " capabilités " et comme un élément clé de construction des futures politiques d'innovation. Notre contribution propose de conceptualiser d'abord les conditions d'émergence des politiques d'innovation dans les économies du "sud " avant de tester sur des réalités empiriques les spécificités liées à ce contexte de développement. Après avoir posé le cadre théorique des travaux qui y traitent de l'innovation, nous en analyserons sa pertinence empirique par un regard croisé en Afrique de l'Ouest (Sénégal) et Afrique Centrale (Cameroun). Au regard des réformes structurelles récentes nous interrogerons ainsi quelles sont leurs principales difficultés de structuration.

Mots-clés libres : Politique d'innovation

Classification Agris : E14 - Économie et politique du développement

Auteurs et affiliations

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/582715/)

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