Havard Michel. 2019. Préparation et protection des sols et besoins d'accompagnement des coopératives d'utilisation de matériels agricoles (CUMA) de l'association des groupements de producteurs ovins (AGROPROV). Rapport de mission, 15 au 22 mai, Kaolack, Sénégal, Association Vétérinaires Eleveurs du Millavois (AVEM), AGROPROV. Bamako : CIRAD-ES-UMR INNOVATION, 36 p.
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Résumé : Cette mission a été réalisée entre le 15 et le 22 mai 2019 dans la cadre du programme CUMA 2017-2020 du projet d'appui au développement de l'entrepreneuriat coopératif agricole au Bénin et au Sénégal mis en oeuvre par l'Institut de Coopération Sociale Internationale (ICOSI) avec l'appui financier de l'AFD. Elle a pour objet d'apporter un appui à l'AVEM et à AGROPROV sur l'utilisation des matériels de travail du sol livrés dans les différentes CUMA équipées et d'en discuter avec les adhérents. De la préparation des parcelles au battage des productions, les agro-éleveurs de ces CUMA ont recours surtout à la main d'oeuvre et à la traction animale, plus rarement à la motorisation. La période favorable à la mise en place des cultures au début de la saison des pluies est très courte (environ 1 mois). La priorité des agro-éleveurs est de faire des semis précoces afin d'obtenir de meilleurs rendements. L'accès au tracteur et à ses équipements présente l'avantage de pouvoir mettre en oeuvre d'autres techniques de travail du sol, à d'autres périodes (labour en fin de cycle, et/ou outils à dents en saison sèche) permettant d'augmenter le temps du travail du tracteur sur l'année. Les sols sont de type sableux " dior " ou un peu plus argileux " dek ". Ils prennent en masse en saison sèche, et sont sensibles à l'érosion hydrique au début de la saison des pluies. Le travail à la dent en sec permet de limiter l'érosion éolienne et favorise l'infiltration des premières pluies, ce qui réduit le ruissellement et l'érosion hydrique. Mais cette technique proposée à la vulgarisation n'a jamais été adopté par les agro-éleveurs qui trouvent ce travail supplémentaire trop cher. Quant'au travail du sol à la charrue pour l'enfouissement de la végétation (herbes, résidus de culture) en fin de cycle il est réalisé quand le sol est encore humide, ceci afin d'augmenter le taux de matière organique du sol. Quelques agriculteurs ont adopté cette technique mais pour beaucoup, si on enfouit les herbes ou les résidus de récolte, il y aura moins de nourritures pour les animaux, ce travail coûte cher, et ne remplace les travaux de début de saison des pluies. Cependant avec l'utilisation de la motorisation pour les préparations des sols, il y a des risques d'émiettement excessif, de tassement et de compaction des sols, d'augmentation de l'érosion et du ruissellement et d'appauvrissement des terres. Sans actions préventives, le labour s'accompagne à moyen et long termes d'une baisse de la fertilité des terres. Les pratiques actuelles des agro-éleveurs laissent les sols à nu. Il n'y a pas ou très peu de restitution de matière organique. Les sols ne sont pas protégés contre les érosions éoliennes et hydriques. Il est donc important que l'AGROPROV réfléchisse avec les CUMA à la mise en oeuvre de pratiques anti-érosives et de régénération des sols. Le président d'AGROPROV et l'animateurs des CUMA peuvent prendre contact avec l'institut sénégalais de la recherche agricole (ISRA), et l'agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR), et d'autres programmes et projets travaillant sur la protection des sols. Aujourd'hui, plusieurs CUMA sont équipées de tracteurs, de matériels de travail du sol, de fauche des fourrages et de transport, et pour certaines de batteuses à mil. Aussi, l'animateur des CUMA doit mettre l'accent sur l'accompagnement de ces CUMA afin de les aider à se pérenniser. Il s'agit de leur apporter un appui dans leur fonctionnement, la programmation prévisionnelle et le suivi des travaux, la programmation et le suivi de l'entretien du tracteur et des équipements, avec une attention particulière aux modalités de remboursement des crédits, et aux moyens pour que les CUMA arrivent à garder leurs chauffeurs. Aider à pérenniser demande aussi que l'AVEM et les CUMA Aveyronaises mettent l'accent dans les années à venir sur la formation et le recyclage des conducteurs de tracteurs sur l'entretien et le réglage des matériels agricoles selon les conditions de travail, et des gestionnaires des matériels agricoles dans les CUMA sur le suivi de la programmation des activités et le suivi des travaux réalisés, et enfin sur les réparations des matériels agricoles (formation de mécaniciens), et l'approvisionnement en pièces détachées. Les expériences de CUMA se développant en Afrique de l'Ouest, il serait intéressant de mener une analyse comparative entre les CUMA françaises, Sénégalaises et Béninoises sur les aspects institutionnels, organisationnels, techniques, économiques, sociaux, etc.
Mots-clés libres : Mécanisation agricole, Coopérative d'utilisation de matériel agricole, Travail du sol, Formation, Sénégal
Auteurs et affiliations
- Havard Michel, CIRAD-ES-UMR INNOVATION (MLI) ORCID: 0000-0002-9261-8435
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/592870/)
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