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Gouverner des forêts sans forêt ? Processus de construction de l'Etat et de politisation de l'action publique transnationale dans les forêts politiques en Côte d'Ivoire

Dieng Ndeye. 2024. Gouverner des forêts sans forêt ? Processus de construction de l'Etat et de politisation de l'action publique transnationale dans les forêts politiques en Côte d'Ivoire. Montpellier : AgroParisTech, 437 p. Thèse de doctorat : Sciences politiques : AgroParisTech

Thèse
[img] Version publiée - Français
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Titre anglais : Governing forests without forest? State building and politicization processes of the transnational governance of political forests in Côte d'Ivoire

Encadrement : Karsenty, Alain ; Komena, Boniface

Résumé : Comment repenser les processus de politisation des forêts dans des territoires qualifiés comme " déforestés ", et néanmoins marqués par un repositionnement de la lutte contre la déforestation dans l'agenda politique ? A partir de ces situations contrastées, cette thèse explore les relations entre les processus de territorialisation des forêts et la construction étatique, à la croisée de la sociologie politique de l'action publique et de la géographie politique. Elle a pour objet les forêts classées de Côte d'Ivoire, qui sont des espaces sociaux contestés, de par leur appartenance à l'État depuis la période coloniale. Depuis 2018, des politiques forestières visent à maintenir et regagner du couvert forestier dans ces forêts classées, notamment en les requalifiant en aires protégées ou en agro-forêts classées. D'une part, à partir d'une analyse socio-historique, cette thèse démontre que les requalifications contemporaines des forêts classées s'inscrivent dans des processus continus de construction étatique et de reterritorialisation des forêts, dans un contexte post-crise, par différents réseaux d'action publique. Ces requalifications montrent la pluralité des forêts politiques, davantage caractérisées par leur appartenance à l'État. D'autre part, cette thèse propose une discussion de l'intermédiation sociale entre les acteurs étatiques et non-étatiques (agences de développement, entreprises privées, ONG environnementales). Si les élites administratives négocient la souveraineté étatique par des processus d'hybridation et d'intermédiation sociale avec ces acteurs non-étatiques internationaux et nationaux, ces derniers mobilisent également l'appareil étatique et les élites administratives pour déployer leurs narratifs et leurs ingénieries socio-écologiques, avec des ressources différenciées. Enfin, cette thèse conceptualise l'ethno-environnementalisme, en étudiant sa sociogenèse et ses mobilisations sociales. Celui-ci se caractérise par un recadrage politique de la déforestation autour des migrations paysannes, une redéfinition de luttes sociales anciennes pour le foncier autour de la lutte contre la déforestation, et la mobilisation de l'autochtonie, en tant qu'identité politique, dans un contexte ethno-nationaliste. L'ethno-environnementalisme contribue à une redistribution de ressources sociales, politiques et symboliques entre groupes sociaux, définis par leur autochtonie ou leur appartenance à la catégorie sociale de l'"étranger".

Résumé (autre langue) : How to reconsider forest politics in territories described as “deforested”, yet characterized by a repositioning of the fight against deforestation on the political agenda? Based on these contrasting situations, this research explores the relationships between forest territorialization processes and state construction, at the crossroads of political sociology and political geography. The research studies the gazetted forests in Côte d'Ivoire, as contested social spaces, due to their belonging to the state since the colonial period. Since 2018, forestry policies have aimed to maintain and regain forest cover in these gazetted forests, by reclassifying them as protected areas or gazetted agro-forests. On the one hand, based on a socio-historical analysis, this research demonstrates that these reclassifications are part of ongoing processes of state construction and forest reterritorialization, in a post-crisis context, by different networks of public governance. These reclassifications show the plurality of political forests, more characterized by their belonging to the state. On the other hand, this research discusses the social intermediations between state and non-state actors (development agencies, private companies, environmental NGOs). While administrative elites negotiate state sovereignty through processes of hybridization and social intermediation with these international and national non-state actors, the latter also mobilize the state apparatus and administrative elites to deploy their narratives and socio-ecological engineering, with differentiated resources. Finally, this thesis conceptualizes ethno-environmentalism and studies its sociogenesis and social mobilizations. Ethno-environmentalism is characterized by a political reframing of deforestation around peasant migrations, a redefinition of long-standing social struggles over land tenure around the fight against deforestation, and the mobilization of autochthony, as a political identity, in an ethno-nationalist context. Ethno-environmentalism contributes to a redistribution of social, political and symbolic resources between social groups, defined by their autochthony or their belonging to the social category of the “foreigner”.

Agences de financement hors UE : Fondation Zoein, Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

Auteurs et affiliations

  • Dieng Ndeye, CIRAD-ES-UMR SENS (FRA)

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/613439/)

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