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Les enquêtes qualitatives en Sciences : les chiroptères d'Asie du Sud-est et leurs parasites comme modèle

Gay Noellie. 2012. Les enquêtes qualitatives en Sciences : les chiroptères d'Asie du Sud-est et leurs parasites comme modèle. Montpellier : UM2, 43 p. Mémoire de master 2 : Santé animale et épidémiosurveillance dans les pays du Sud : Université Montpellier 2

Mémoire
Texte intégral non disponible.

Résumé : Cette étude est structurée en trois parties: - Des entretiens réalisés au Laos, auprès d'habitants de Lap Sik (90 % de l'ethnie Khmou) ont abordés les représentations et liens entre humains et chiroptères. Dans ce village, les apports en protéines animales dépendent quasi-exclusivement des animaux sauvages et les chiroptères sont un met de choix toujours consommé cuit. Toutes les espèces de chiroptères sont consommées et les chasseurs perçoivent une baisse de leurs populations qu'ils attribuent à la chasse. Les hommes capturent les chauves-souris dans les grottes à l'aide de filets ou de lance-pierres et les femmes les cuisinent. Ces pratiques impliquent des contacts étroits entre l'humain et l'animal (morsures, aérosols). Aucune des personnes interrogées n'a évoqué une potentielle transmission de maladies infectieuses par ces animaux. L'aspect commercial concernant les chiroptères n'a été qu'effleuré dans cette étude et il serait pertinent de connaître sa place et son importance relative au sein du système de production et des filières commerciales. - Une base de données sur 292 espèces de chiroptères a été réalisée, rassemblant leurs traits de vie et les espèces de parasites isolées en Asie du Sud-est. Des régressions linéaires l'effort d'investigation (nombre de chiroptères échantillonnés) sur fa richesse en parasites ont permis d'obtenir des valeurs résiduelles qui ont été ordonnées. Les espèces aux valeurs résiduelles positives, comme Macroglossus minimus et Hipposidems armiger, nécessiteraient des investigations poussées pour leur qualité de réservoir de diversité parasitaire. Des déterminants de la richesse parasitaire ont été étudiés par la méthode des contrastes indépendants qui limite les biais liés aux caractères communs entre espèces phylogénétiquement proches. Le meilleur modèle explique 75 % de la variance en ectoparasites avec l'aire de distribution des espèces, le nombre de publications sur les ectoparasites (effort de recherche) et la fragmentation de l'aire de distribution comme facteurs explicatifs. Le meilleur modèle pour la richesse virale explique significativement 87 % de la variance en virus avec la taille des colonies, l'effort de recherche et la fragmentation de l'aire de distribution. Le modèle pour les endoparasites explique 41 % de la variance grâce à l'effort de recherche et l'aire de distribution des espèces. Selon nos analyses, une large aire de distribution des espèces, fortement fragmentée, explique la richesse parasitaire. - Des entretiens semi-dirigés d'experts et l'utilisation d'un " Scoring " ont permis d'élargir la réflexion à d'autres déterminants potentiels de la diversité parasitaire (consommation de chiroptères, proximité à l'humain et grégarité des espèces). Les experts ont effectivement considéré l'aire de distribution et sa fragmentation comme facteurs d'ordre prioritaire. La taille des colonies a été trouvée négativement corrélée à la richesse en parasites mais cette hypothèse n'était envisagée ni des experts ni selon nos hypothèses de départ. Ces entretiens posent le problème des connaissances objectivées des experts scientifiques, fruit d'une éducation scientifique non pluridisciplinaire. On peut s'interroger sur la valeur de certaines consultations d'experts et de méthodes de " Priorisation " utilisant souvent des questionnaires fermés. Ceci pourrait renforcer les réponses stéréotypées non fondées sur une connaissance objectivée. Les entretiens ouverts permettent de limiter les biais liés aux représentations et assurent à terme la construction de questionnaires plus cohérents pgr rapport à l'objet d'étude. Cette étude suggère que les approches qualitatives peuvent garantir la qualité d'études quantitatives à venir.

Classification Agris : Q03 - Contamination et toxicologie alimentaires
E73 - Économie de la consommation
L60 - Taxonomie et géographie animales
L73 - Maladies des animaux

Auteurs et affiliations

  • Gay Noellie, CIRAD-ES-UPR AGIRs (THA)

Autres liens de la publication

Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/572077/)

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